Approvisionnement en électricité : « Le gouvernement est dans les actions », assure le ministre Aboubacar Camara

Le ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures réaffirme l’engagement du gouvernement à œuvrer pour trouver des solutions adéquates dans la fourniture d’électricité. A l’occasion d’une visite de terrain, ce mercredi 03 juillet 2024, aux barrages hydro-électriques de Souapiti et Kaléta, à la lisière entre Dubréka et Télimélé, Aboubacar Camara a constaté le manque d’eau pour faire tourner les turbines. Une situation causée par le changement climatique, les actions de l’homme de sur l’environnement. Mais, le ministre a fait savoir que les autorités sont dans les actions pour remédier à cette situation dans un contexte où la demande en électricité est très forte, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Au cours de la visite, le ministre Aboubacar Camara a constaté la baisse du niveau d’eau dans les bassins de rétention. Une situation qu’il a déplorée et qui entraîne des difficultés d’approvisionnement en électricité dans les foyers.

Dans son intervention, Aboubacar Camara a apporté des précisions sur cette situation et indiqué que les conséquences du changement climatique en sont à la base.

Aboubacar Camara ministre de l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures

« Je n’ai vu aucun gouvernement ni aucune autorité, priver sa population d’électricité. S’il n’y a pas d’électricité, et ces difficultés, ces défis auxquels nous faisons face, nous seuls, on ne peut pas les surmonter. On les surmontera avec tous les acteurs qui sont plus proches de nous, qui sont intermédiaires entre nous et cette population qui est souvent manipulée ; c’est vous les médias. Vous voyez souvent les communiqués d’EDG, c’est écrit suite à l’explosion du dépôt d’hydrocarbure et à la baisse d’eau au niveau des barrages de Souapiti et de Kaléta, EDG ne pourra pas faire ceci ou cela. En résumé, quand vous quittez ici, tout ce que vous avez constaté, c’est qu’il n’y a pas d’autres explications. Quand il y a eu l’explosion du dépôt d’hydrocarbures, les groupes thermiques ont été affectés, on a même perdu la centrale de K-Energie qui a permis à ce que les barrages hydroélectriques prennent le relais. On fait face à un défi climatique. L’année dernière, à la même période, le groupe Souapiti-Kaléta produisait mieux que ce que nous avons aujourd’hui. Cela interpelle l’ensemble des acteurs sur le comportement vis-à-vis de la nature », a laissé entendre le ministre.

Par ailleurs, le ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures a rassuré que le gouvernement travaille pour trouver des solutions adaptées. « Le gouvernement n’est plus en train de réfléchir, mais il est dans les actions. Nous sommes en train de travailler pour apporter des solutions à moyen, court terme et à long terme. Pendant ces nombreuses années, notre potentiel énergétique ne reposait pas sur le mixte énergétique, mais en partie essentiellement sur l’hydraulique, l’hydro-électricité, mais sur les thermiques. Il y a plusieurs facteurs qu’on peut citer qui font qu’aujourd’hui, on s’est retrouvé dans cette crise. Mais le plus important, c’est de savoir tirer les leçons pour ne plus replonger ou retourner dans la même crise et cela demande des solutions adaptées. Si on les prend à la hâte, c’est la même population qui va nous critiquer, parce que notre besoin ne sera pas résolu. L’électricité coûte excessivement chère. Aujourd’hui, nous savons presque que l’électricité est subventionnée en Guinée. La demande en électricité, c’est souvent la nuit, si vous aviez remarqué, on a visité Souapiti et Kaléta, il n’y a qu’un seul groupe qui tourne. Mais la nuit, avec la demande, ils sont obligés de faire tourner les deux groupes. Donc, il y a suffisamment de désinformation. Mais à un moment, il est important que nous puissions évoluer. Souapiti et Kaléta… le niveau d’eau actuel, ce n’est pas lié à autre chose, s’il y a une perturbation pluviométrique, c’est dû à nos actions liées à la nature. La réparation des groupes thermiques, c’est des groupes de 20, 60, 40, 15, 17 Mégawatts. Pour leur réhabilitation, ça demande du temps. Concernant les deux barrages, il faut que les gens sortent des inventions. Aujourd’hui, le défi auquel nous faisons face, c’est un défi hydraulique, le changement climatique fait partie des réalités. Vous avez vu une fissure ici. On a fait le tour des turbines, ceux qui sont arrêtés ne le sont pas parce qu’il y a une pièce en panne, c’est à cause du niveau d’eau. Et dans aucune communication de la part de EDG où c’est écrit quelque part que par défaut des centrales thermiques ou hydrauliques. Toutes les communications, c’est le niveau d’eau qui est en baisse. La puissance des deux barrages, c’est 690 MW. Si on a suffisamment d’eau ici, vous verrez si la côte remonte à 185, 190, 193 jusqu’à 200, ils vont faire tourner plus de turbines qu’il faut. Aujourd’hui, nous souhaitons travailler et surprendre avec cette solution, ça peut être dans quelques semaines, un mois, deux mois. Mais, on n’ira pas dans ça. Ce qui est sûr et certain, nous sommes dans la solution », a laissé entendre le ministre.

Dans le même sillage, le ministre annonce que la Guinéenne d’Electricité (EDG) sera appuyée dans l’exploitation et la commercialisation de l’électricité. « Concernant les programmes de délestage de EDG et de la SEG, la situation de ces deux entreprises, quand les gens me disent EDG ne fait pas ça ou ceci, ça m’étonne. Comment EDG est structurée ? Ça demande assez de courage pour procéder à des réformes. Quand on a voulu mettre les compteurs à Kaloum, les femmes sont sorties, ça a été arrêté. Nous héritons d’une situation où si on ne trouve pas des solutions maintenant, ça va être difficile. Parce que nous, on n’est pas des politiciens. Il faut restructurer EDG, quelle que soit la solution d’énergie qu’on apporte en termes d’apport en énergie, si on ne travaille pas sur la gestion, ça n’apporte rien. Sur ce volet, on est en train de travailler là-dessus pour épauler EDG dans l’exploitation et dans la commercialisation et encourager les consommateurs à installer les compteurs », a indiqué monsieur Camara.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624693333

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