Buzz : quand “Cercle de feu” enflamme la toile en Guinée

il y a 1 jour 23
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Le feuilleton amoureux entre les deux stars de la musique guinéenne, Azaya et Djely Kaba Bintou, s’est transformé en véritable brasier médiatique. Leur rupture, loin d’être un fait privé, a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, déclenché des débats houleux, suscité de la compassion, et parfois, attisé des prises de position tranchées.

Dès janvier, l’auteure du tube ‘’La Patronne’’ avait entonné un petit morceau révélateur de l’atmosphère dans son foyer, annonçant implicitement son départ : “Je suis venue te dire que je m’en vais. J’ai assez supporté. Maintenant je n’en peux plus. » Une manière à peine voilée d’annoncer la fin de son union.  Elle y affirme qu’elle est forte, mais qu’elle aurait aimé que son conjoint lui tienne la main de temps en temps. « Tu as brisé mon cœur. Tu l’as déchiré en mille morceaux et pourtant je t’ai tant aimé, en toute sincérité. Je t’ai tout donné pour finir en larmes », ajoute-t-elle, avant de conclure en s’interrogeant : « Pourquoi tu m’as domptée ? Pourquoi tu as joué avec mes sentiments ? »

Malgré plusieurs tentatives de réconciliation, les efforts sont restés vains. Pendant que son ex-femme prépare son concert prévu le 26 avril, Azaya sort le 1er avril un single intitulé  “Cercle de feu”  . Dès les premières images du clip, il lance : « Le mensonge n’est pas bon. Les fabulations ne sont pas bonnes. Le mensonge détruit un mariage heureux. » Comme pour indiquer qu’un mensonge serait à l’origine de leur séparation. Il poursuit avec une parabole : « Si tu minimises une trahison, c’est que tu en étais certainement informé dès le départ. Les trahisons sont dangereuses. »

Selon Azaya, il a été plongé dans un cercle de feu : « Je suis dans un cercle de feu. Ils m’ont mis dans un cercle de feu. » Il reste pourtant convaincu que la vérité triomphera : « Le mensonge finit toujours par être vaincu. La vérité appartient à Dieu. » Il lance ensuite un défi : « Quel que soit le temps que ça prendra, on finira par savoir qui est qui. »

Azaya affirme qu’il a été poussé de sortir de son silence, mais qu’il a choisi de se taire : « Ils disent tout. Ils font tout pour que je parle, mais je ne parlerai jamais. Ils m’ont collé toutes sortes de mauvais caractères. » Et il conclut : « Allah est Omnipotent. C’est à Allah que je me confie. »

Le clip a secoué la toile. Certains internautes ont exprimé leur empathie, estimant ressentir la souffrance de l’artiste. Une empathie vite refroidie par une série de photos publiées par Djely Kaba Bintou, montrant son visage tuméfié. Elle accuse : « Un pervers narcissique. Trop c’est trop. Je ne veux plus être impliquée dans cette souffrance et ce jugement complice ».  Le choc est immense. Le débat prend une autre tournure, celui des violences conjugales.

Mais la réaction du public est loin d’être unanime. Tandis que certains crient à l’injustice et à l’horreur, d’autres pointent du doigt le timing de la sortie des photos. Pourquoi maintenant, alors que les faits remontent à plusieurs mois ? Une partie des internautes soupçonne une manœuvre pour saboter le concert d’Azaya au Canada prévu le 3 mai, et faire la promotion du concert de Djely Kaba Bintou, le 26 avril à Conakry.

Un internaute commente : « Personne ne cautionne la violence, surtout faite aux femmes. Mais cette situation ne date pas d’hier. Elle l’a même démentie publiquement sur les réseaux. Pourquoi s’en servir aujourd’hui contre l’homme qui a lancé sa carrière, défié ses parents pour elle ? Non à la violence ! Mais non aussi à l’instrumentalisation. »

Un autre ajoute : « Elle a pardonné à l’époque. Elle disait être partie à cause d’un problème avec son gardien. Aujourd’hui, elle ressort ces images comme si c’était la raison de son départ… Non. C’est pour remplir le stade le 26 avril. »

Mais une autre voix s’élève contre cette logique, estimant que ceux qui soutiennent Azaya sont eux-mêmes violents : « Ceux qui le défendent ne le font pas parce qu’ils l’aiment, mais parce qu’ils sont comme lui. Ils espèrent qu’il gagne pour pouvoir en faire autant. Parlant des femmes qui le soutiennent, je prie Dieu qu’elles se libèrent du lavage de cerveau. »

Certains dénoncent aussi le silence des féministes face à d’autres drames : « La femme assassinée à Kankan par son partenaire n’a pas suscité la réaction des féministes. Loin de moi toute intention de supporter qui que ce soit, mais j’aimerais que l’on fasse valoir le bon sens. Pourquoi ce ‘deux poids deux mesures ?’ étant donné que c’était le paroxysme même de la violence. Certaines féministes n’agissent ou ne prêchent que pour leur propre chapelle pour exister et bénéficier de privilèges. Sinon, que la victime soit anonyme ou illustre, elles féministesdoivent aussi s’émouvoir. N’est-ce pas ? »

D’autres soulignent l’impact de ces violences sur les enfants : « Un petit garçon qui voit son père frapper sa mère, trouvera normal qu’un mari tape son épouse. Il est fortement probable qu’il reproduise la même chose une fois adulte. »

Enfin, une femme rappelle que les hommes aussi sont victimes : « Aujourd’hui, face à cette nouvelle vague d’émotions collectives, mon cœur saigne avec chaque victime, mais ma détermination brûle plus fort que jamais. Car ne nous y trompons pas. Si les femmes et les filles sont en première ligne, payant le plus lourd tribut à cette barbarie ordinaire, la violence ne choisit pas toujours son genre. Osons le dire haut et fort : les hommes aussi sont victimes. Victimes de coups, victimes d’abus psychologiques, victimes de normes sociales toxiques qui leur interdisent la plainte, la larme, la vulnérabilité. Briser le tabou des VBG, c’est aussi reconnaître et tendre la main à ses sœurs, frères, pères, fils, amis, meurtris en silence. Leur douleur est réelle, leur besoin de justice et de guérison est légitime. La violence, quelle que soit sa forme ou sa cible, est une défaite pour notre humanité commune. »

Entre storytelling musical, accusations graves et règlements de compte publics, le couple mythique a laissé place à un spectacle amer, où la musique devient une arme et où les réseaux sociaux font office de tribunal populaire.

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