Putsch au Gabon : le serpent qui se mord la queue ? (Par Sayon Mara)

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Le peuple gabonais veut le changement, sans savoir réellement ce que c’est que le changement. Sinon, il se serait abstenu de dérouler le tapis rouge pour un homme qui est, lui-même, un des symboles des maux, des dérives que ce même peuple dénonce ou tutoie aujourd’hui.

De toute évidence, les militaires se moquent parfois de l’intelligence des civils. Le Général Brice Oligui Nguéma arrête aujourd’hui certains responsables des régimes Bongo pour, brandit-il, enrichissement illicite, détournement de deniers publics et autres maux. Mais, où était-il quand ceux-ci se livraient à de telles choses ?

En quoi le Général Brice Oligui Nguéma, le nouvel homme fort de Libreville, serait-il différent du Président Ali Bongo Ondimba qu’il vient « d’évincer » ? N’était-il pas l’une des pièces maitresses des systèmes Bongo qui ont confisqué les destinées du Gabon ? En quoi est-il différent des cadres civils qu’il veut clouer maintenant sur la croix ? N’était-il pas l’aile militaire dure de la dynastie Bongo? N’était-il pas trempé dans ces malversations que le Gabon a connues ?

Le Général Brice Oligui Nguéma fait partie des militaires gabonais les plus opulents. Où a-t-il pris cet argent ? L’a-t-il hérité ? L’hôpital ne se moquerait-il pas de la charité ?

Dans nombre de pays africains où des militaires se font passer aujourd’hui pour des pères Noël, les hommes en uniforme y ont mis plus de temps à leurs destinées que les civils qu’ils accusent actuellement de tous les noms d’oiseaux. Sices pays sont en retard, peut-on imputer cette responsabilité uniquement aux civils ?

Tout porte à croire que ce qui se passe depuis le mercredi 30 août 2023 au Gabon, loin d’être un putsch comme certains pourraient le penser, est une révolution de palais. C’est pourquoi, la prudence devrait être de mise du côté du peuple, surtout du côté de la classe politique. Cette dernière devrait éviter de faire des soutiens qu’elle pourrait regretter plus tard. Elle doit éviter de tomber dans les embuches de la dynastie Bongo. L’ancien Président Ali Bongo Ondimba et le Général Brice Oligui Nguéma, c’est blanc-bonnet, bonnet-blanc.

En clair, la dynastie Bongo est loin de connaitre son épilogue. Le pouvoir a quitté le salon d’une maison pour l’une des chambres de cette même maison.

Le plus drôle dans cette histoire gabonaise, c’est que le Général Brice Oligui Nguéma ne s’est subitement rendu compte que le Gabon est mal géré qu’après avoir passé trente années de service à la Présidence. Pendant trente ans, il se la coulait douce. Malgré sa position privilégiée dans les systèmes Bongo, il n’a jamais su que ce pays de l’Afrique centrale se portait mal, du moins jusqu’au petit matin du 30 août 2023. De qui se moque ce Général ?

Sûrement, il se moque de l’élite gabonaise.

Au demeurant, l’élite civile africaine doit se réveiller. Si l’Afrique est là où elle est aujourd’hui, ce n’est nullement le seul fait des civils. Les militaires également en ont leur part de responsabilité. Il suffit juste de jeter un regard en arrière pour appréhender cette évidence.

Sayon MARA, Juriste

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