Patrimoine et recherche : le MESRSI dote les étudiants d’une nouvelle source sur l’aristocratie du Fouta-Djallon

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Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a présenté ce jeudi 20 novembre 2025 un livre destiné aux étudiants travaillant sur l’histoire, l’anthropologie et les dynamiques sociales du Fouta-Djallon. L’ouvrage, centré sur la structure, la symbolique et l’usage traditionnel du puuto (bonnet traditionnel peul, ndlr), vient combler un vide dans un champ de recherche longtemps marqué par la rareté de sources accessibles et fiables.

Pour le Directeur national de l’Enseignement supérieur, Dr Oumar Doumbouya, l’enjeu dépasse largement la publication d’un simple livre. Il s’agit de renforcer durablement les ressources mises à la disposition des étudiants :
« Ce travail permettra aux jeunes chercheurs, notamment en master et en doctorat, de disposer d’une référence pour comprendre l’organisation sociale et culturelle du Fouta-Djallon. Ce type de support manquait cruellement dans nos bibliothèques universitaires », souligne-t-il.

Il rappelle également l’importance de valoriser les productions locales :
« Nous voyons le puuto sous différentes formes aujourd’hui, mais peu d’étudiants connaissent son ancrage historique. Désormais, ils auront un support structuré pour approfondir leurs mémoires, leurs séminaires et leurs travaux de terrain. »
Ce nouvel outil ouvre des perspectives d’étude pour les étudiants en histoire, sociologie, anthropologie ou patrimoine culturel, notamment sur : la hiérarchie sociale du Fouta-Djallon ; les systèmes symboliques et identitaires peuls ; l’évolution des pratiques culturelles et vestimentaires ; les rôles sociaux et domestiques, dont celui des femmes dans l’habitat traditionnel ; et les modes de transmission culturelle.

En soutenant cet ouvrage posthume d’El Hadj Souleymane Bah, édité par sa fille Fatoumata Binta Bah, le ministère participe également à la valorisation d’un travail de longue haleine. Rédigé à la main il y a plus de vingt ans, le manuscrit retrace l’histoire et l’évolution du puuto, objet culturel central de l’aristocratie peule.

Pour l’éditrice, l’initiative revêt une double portée, à la fois familiale et patrimoniale :
« Mon père a beaucoup travaillé pour que le livre existe. J’ai décidé de l’éditer pour préserver sa mémoire, mais on m’a aussi rappelé que je contribuais à sauvegarder un patrimoine national. Cela me rend doublement fière », confie-t-elle.

De son côté, l’historien Pr Sidy Maladho Baldé souligne l’importance scientifique de ce type de référence : « Le puuto porte à la fois la valeur culturelle, historique et sociale du Fouta théocratique, entre 1725 et 1896. Sa compréhension est essentielle pour toute étude sur les structures de pouvoir et l’identité peul. »

En parrainant un ouvrage dédié au puuto, bonnet traditionnel de l’aristocratie peule, le ministère de l’Enseignement supérieur entend renforcer l’accès des étudiants et chercheurs à des ressources documentaires sur l’histoire sociale et culturelle du Fouta-Djallon. Une démarche qui répond à la nécessité d’enrichir les supports académiques dans des domaines encore peu étudiés.

Le ministère annonce aussi la poursuite d’une politique visant à mettre à disposition davantage de documents contribuant à la production de savoirs endogènes. L’objectif : encourager les étudiants à s’appuyer sur des références guinéennes et africaines dans leurs travaux.

À travers cette orientation, l’Enseignement supérieur ambitionne de stimuler la recherche sur les patrimoines nationaux, de promouvoir l’accès à des sources primaires et secondaires fiables, de renforcer l’étude des réalités culturelles guinéennes et d’appuyer la formation scientifique dans les disciplines humanitaires et sociales.

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