Un contemporain de Michel Barnier. Ce vendredi 13 décembre, le président du MoDem François a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, pour prendre la suite du gouvernement renversé par une motion de censure en étant nommé Premier ministre.

Selon un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, cette hypothèse serait accueillie favorablement par 2% des sondés, qui citent son nom spontanément lorsqu’on les interrogent sur la personnalité qu’ils verraient comme nouveau locataire à Matignon.

Né dans le Béarn en 1951, François Bayrou a tout d’abord choisi la voie de l’enseignement en devenant professeur agrégé de lettre classique mais déjà intéressé par la politique, il a très rapidement délaissé les bancs des classes pour ceux du Parlement.

À l’âge de 30 ans, il a été élu en 1982 conseiller général des Pyrénées-Atlantiques. Un mandat qu’il a conservé durant vingt-six ans. Néanmoins, dès 1986 il a été élu député des Pyrénées-Atlantiques avec l’UDF, l’Union pour la démocratie française, jusqu’en 2012.

UN MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE CRITIQUÉ

Politique du centre mais proche de la droite traditionnelle, François Bayrou a été, durant quatre ans, ministre de l’Éducation nationale dans trois gouvernements consécutifs. Le béarnais a alors porté une réforme de la loi Falloux pour déplafonner la subvention des investissements des établissements d’enseignement privé par les collectivités territoriales.
La loi a néanmoins été privée de la majorité de son contenu par le Conseil constitutionnel, qui en a supprimé l’article 2. Cette suppression n’a cependant pas empêché un large rassemblement de 600.000 personnes pour protester contre la loi.

Après cette réforme avortée de l’enseignement privé, François Bayrou a été plus prudent. Il a pourtant mené une large réforme du secondaire et des études supérieures. Cette réforme a permis par ailleurs la mise place des filières du Baccalauréat (S, ES, L…)

CANDIDAT MALHEUREUX DE LA PRÉSIDENTIELLE

Après cette longue expérience de gouvernement, François Bayrou a tenté à trois reprises d’être élu président de la République en se présentant en 2002, en 2007 et en 2012. Candidat apprécié, il n’est pour autant pas parvenu à se qualifier pour un second tour.

D’abord candidat pour l’UDF, François Bayrou a fondé le Mouvement Démocrate (MoDem) en 2007, souhaitant proposer aux électeurs un parti véritablement ancrer au centre, contrairement à l’UDF, plus catégorisé comme centre droit.

Réticent à la candidature d’Emmanuel Macron en 2017, il a finalement renoncé à se présenter une quatrième fois et l’a soutenu pour éviter un éparpillement des voix du centre.

Nommé ministre de la Justice et Garde des Sceaux sous le premier gouvernement d’Edouard Philippe, François Bayrou a néanmoins été écarté au bout de 35 jours du fait de soupçons d’emplois fictifs du MoDem au Parlement européen.

Se qualifiant lui-même de centre gauche depuis 2009, François Bayrou pourrait ainsi être une possibilité pour Emmanuel Macron. Un Premier ministre centriste lui permettrait de construire un gouvernement avec le socle commun mais aussi le parti socialiste tout en écartant les extrêmes du pouvoir.

Pourtant, l’affaire des emplois fictifs du MoDem pourrait une nouvelle fois empêcher François Bayrou d’intégrer le gouvernement et cette fois-ci d’en prendre la tête. En effet, s’il a été relaxé en première instance au bénéfice du doute en février 2024, le maire de Pau devra une nouvelle fois être jugé, le parquet ayant fait appel.
Libreopinionguinee avec CNEWS