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La République de Guinée est le premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir établi, le 4 octobre 1959, des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Depuis, ce partenariat, solide comme un roc, ne cesse de se développer, au grand bonheur des peuples guinéen et chinois.
Si cette relation sino-guinéenne est globale et multiforme, touchant plusieurs secteurs d’activités, il est important de souligner qu’un domaine suscite véritablement un engouement spécial auprès de la couche juvénile, et plus précisément chez les étudiants : celui de la coopération culturelle.
Et incontestablement aujourd’hui, l’institut CONFUCIUS de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry est le symbole vivant de cette diplomatie culturelle hyper dynamique entre la Guinée et la Chine. Véritable carrefour d’échanges, il s’est imposé en quelques années comme une référence incontournable dans l’apprentissage de la langue et de la culture chinoises en Guinée. En seulement sept années d’existence, 2 768 étudiants y ont été formés, et plus de 250 autres sont actuellement en situation de classe pour l’année 2025.
Pour mieux comprendre les raisons de ce regain d’intérêt chez les étudiants guinéens, Guinéenews est allé à la rencontre de M. Mohamed Ben Cheick Diallo, le Co-directeur guinéen de l’Institut Confucius de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Dans une interview exclusive à paraître prochainement sur votre quotidien électronique Guinéenews, ce haut responsable explique les principales raisons de cette ruée estudiantine vers l’Institut Confucius. Tout en abordant la mission, les objectifs majeurs de l’institution, ainsi que le rôle de catalyseur hautement positif qu’elle joue dans le cadre du raffermissement du pont culturel unissant les peuples guinéen et chinois.
L’Institut Confucius de Conakry : un centre d’échanges culturels par excellence et une fabrique d’opportunités
En moins d’une décennie d’existence, l’Institut Confucius de Conakry s’est imposé comme un pôle d’attraction incontournable dans le paysage universitaire guinéen. Son rayonnement dépasse aujourd’hui les frontières académiques pour toucher un large éventail de professionnels, qu’ils soient issus des industries minières, des entreprises de BTP ou encore des unités de production industrielle. Tous ont en partage un même élan : apprendre la langue chinoise, avec en ligne de mire, une meilleure insertion sur le marché du travail.
Dans un contexte guinéen marqué par une présence très remarquable d’entreprises chinoises, la maîtrise du chinois constitue désormais un avantage concurrentiel décisif, tant pour les étudiants en cours de formation que pour les diplômés en quête d’emploi.
S’agissant de la première catégorie, ils sont à ce jour 41 jeunes guinéens dont trois au niveau master, à bénéficier des bourses offertes conjointement par l’Institut Confucius et les gouvernements provinciaux chinois. Ces opportunités d’études ont permis une nette amélioration du niveau général. A tel point que la Guinée s’est hissée en 2021 dans le Top 30 mondial du concours « Pont vers le chinois ».
En ce qui concerne l’emploi, plus de 300 diplômés issus de l’institut Confucius de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry ont été recrutés par des entreprises chinoises implantées en Guinée. Grâce à leur double compétence, ils occupent des postes clés, allant de traducteurs à cadres gestionnaires.
Aujourd’hui, les cas d’Amadou Touré et Mamadou Bhoye Diallo constituent, parmi tant d’autres, l’illustration des parcours aboutis d’un étudiant et d’un diplômé sortis de l’institut Confucius de Conakry.
Amadou Touré : ingénieur mène une vie ‘’épanouie’’ grâce à l’enseignement du chinois
Le premier, Amadou Touré, surnommé « Tuta » – du nom d’un célèbre héros chinois – est ingénieur mécanicien, diplômé de l’Université Gamal Abdel Nasser. Par la force du destin et par la passion qu’il a toujours nourrie pour la langue chinoise, il est, de nos jours, l’unique guinéen intégré au corps enseignant de l’institut Confucius de Conakry. Il fait partie de la toute première promotion ayant opté pour l’apprentissage du chinois après avoir décroché son diplôme d’ingénieur mécanicien.
Dans un récit aussi bien captivant qu’inspirant, ‘’Tuta’’ décrit son parcours, la gentillesse de l’un de ses encadreurs, les avantages de son nouvel emploi d’enseignant du chinois et ses conseils aux autres étudiants et diplômés guinéens.
«… Après l’université, j’ai eu la chance d’être sélectionné dans la première promotion du projet de chemin de fer. J’ai bénéficié de deux années de formation. Puis, j’ai été déployé sur le site ferroviaire de Boké. C’est à cette période que j’ai eu le courage de me lancer dans l’apprentissage de la langue chinoise, encouragé par mon directeur, qui n’a jamais cessé de me motiver.
Parfois, même lorsque je n’avais pas les moyens, il m’aidait à suivre les cours en me plaçant dans différentes classes. Grâce à cela, j’ai pu travailler dans plusieurs entreprises. J’en ai connu deux ou trois avant d’arriver là où je suis aujourd’hui. Finalement, le destin a voulu que je devienne enseignant.
Un message fort aux jeunes guinéens
Ce que je veux dire aux jeunes de ma génération, c’est de ne pas se limiter uniquement à ce qu’ils ont appris à l’université. Être diplômé dans une seule discipline ne garantit pas un emploi de nos jours. Il faut continuer à apprendre, car plus on élargit ses compétences, plus on augmente ses chances de décrocher des opportunités.
‘’Quand l’enseignement du chinois lui assure le bien-être familial’’
Aujourd’hui, je suis enseignant, mais à la base, je suis ingénieur mécanicien. L’un de mes professeurs nous disait souvent : “nous ne sommes plus dans le monde des métiers, mais dans celui de l’argent.” Cela veut dire que partout où il y a une opportunité de gagner sa vie honnêtement, il faut la saisir.
C’est à travers l’enseignement du chinois que j’ai obtenu une bourse d’études de quatre ans en Chine. Cette expérience m’a permis d’intégrer le corps enseignant, chargé de la formation en langue chinoise. C’est un statut qui me permet aujourd’hui de subvenir aux besoins de ma petite famille et de mes parents.»
Mamadou Bhoye Diallo : le prototype d’une insertion fluide grâce à la maitrise du chinois
Diplômé en télécommunications de l’Institut Polytechnique de Conakry, il a commencé à apprendre le chinois dès 2018, parallèlement à ses études techniques. Ce choix s’est avéré décisif pour son avenir professionnel.
« Dès la fin de mes études, j’ai été recruté par CBITEC, puis par CRCC à Faranah. Ensuite, j’ai décroché un poste d’interprète dans une société minière à Mandiana. Cela m’a valu une bourse pour un an d’études en Chine. À mon retour, j’ai intégré l’entreprise Sany. »
Depuis la fin de son cursus, Mamadou n’a connu aucune période de chômage. Il attribue cette stabilité à la langue chinoise : « je recommande vivement aux jeunes Guinéens d’apprendre le chinois. C’est une compétence stratégique qui ouvre énormément de portes. »
Les instituts Confucius, un vecteur du multiculturalisme dans le monde
Selon une statistique de 2019, le réseau Confucius compte 548 instituts et 1 193 classes, répartis dans 154 pays à travers le monde. À Conakry, l’Institut Confucius de l’université Gamal Abdel Nasser, comme partout ailleurs, s’emploie à répondre aux besoins des apprenants de diverses nationalités en matière d’apprentissage du chinois. Il œuvre également à améliorer la compréhension de la langue et de la culture chinoises, à renforcer les échanges éducatifs et culturels, ainsi que les relations amicales et la coopération entre la République populaire de Chine et les autres pays. L’institut participe, en outre, à la promotion du multiculturalisme et à la construction d’un monde harmonieux, fondé sur la compréhension mutuelle entre la Chine et le reste du monde.
Qui est donc Confucius ?
Kong Fuzi (le maître Kong, en chinois), devenu « Confucius » au XVIe siècle dans le monde occidental, est un célèbre enseignant et philosophe chinois. Il est né en 551 avant Jésus-Christ à Qufu, dans la province du Shandong, et est mort en 479 avant Jésus-Christ.
Cette lumière intellectuelle a vu sa vision sociale érigée en code de société dans Chine actuelle. Sa pensée repose sur les quatre valeurs cardinales suivantes : l’harmonie entre les humains, la justice, le respect des aînés et la loyauté envers sa famille et ses amis — des principes que d’autres résument également par l’éducation, les traditions, la bienveillance et la loyauté.
Son enseignement, connu sous le nom de confucianisme, est fondé sur la morale, l’éthique, et contient de nombreuses règles de vie pratique encore pertinentes aujourd’hui.
Reportage réalisé par Camara Moro Amara avec la collaboration de Bah Alhassane