Guinée : La HAC célèbre ses 33 ans d’existence sous le signe de la régulation des réseaux sociaux en période électorale

La Haute Autorité de la Communication (HAC), anciennement Conseil National de la Communication (CNC), a célébré ce mercredi 29 octobre 2025 ses 33 ans d’existence, lors d’une cérémonie placée sous le haut patronage du Premier ministre, Amadou Oury Bah. L’événement, qui s’est tenu dans une ambiance solennelle et empreinte de souvenirs historiques, avait pour thème : « La régulation des réseaux sociaux en période électorale ».

Cette célébration, marquée par la présence d’anciens présidents et membres du CNC, a été l’occasion de revisiter le parcours de la presse guinéenne et de saluer les efforts de ceux qui ont contribué à son indépendance. Plusieurs figures emblématiques de la communication nationale ont reçu des satisfecits pour leur engagement en faveur de la liberté de la presse en Guinée. Un autre satisfecit a été décerné à titre postune au président Lansana Conté.

Dans son allocution, le président de la HAC a rappelé la symbolique de cette date et l’importance de se souvenir des pionniers de la liberté d’expression dans le pays :

« Nous avons choisi de célébrer ces 33 ans dans cette salle historique où la Guinée, par la voix d’Ahmed Sékou Touré, a dit non et oui à la liberté. Et lorsqu’on parle de liberté, on parle forcément de la liberté d’opinion et de la liberté de la presse », a-t-il déclaré.

Le président de la HAC a également rendu un hommage appuyé à Hervé-Vincent Bangoura, ancien ministre de l’Information, qu’il a qualifié de « bâtisseur méconnu » du paysage médiatique guinéen. Il a salué aussi la vision du général Lansana Conté, qui a permis la libéralisation de l’espace audiovisuel, ainsi que celle du président Mamadi Doumbouya, pour avoir consolidé les conditions de travail de l’institution depuis la transition.

Le président de la HAC a enfin lancé un appel vibrant à la responsabilité des journalistes, les invitant à exercer leur métier « avec rigueur, neutralité et preuves », rappelant que :

« Une presse responsable dénonce avec des preuves, mais sait aussi reconnaître ce qui a été fait de bien avec des preuves».

Le président du Conseil national de la transition, Dr Dansa Kourouma, a, pour sa part, annoncé l’examen prochain d’une nouvelle loi sur la Commission Nationale de la Communication et de l’Audiovisuel, héritière du CNC et de la HAC.

« Nous allons travailler ensemble à travers un dialogue tripartite : les professionnels des médias, les parlementaires, l’administration publique et les acteurs de la justice. Ne laissons pas les législateurs définir la loi selon leur volonté, nous devons être présents », a-t-il insisté.

Cette future loi s’inscrit dans le cadre de la refondation institutionnelle en cours en Guinée et vise à adapter la régulation médiatique à l’ère du numérique et des réseaux sociaux, selon le président du CNT.

Prenant la parole à son tour, le Premier ministre Amadou Oury Bah a salué la longévité et le rôle essentiel de la HAC dans le maintien de la liberté de la presse et la consolidation de la démocratie guinéenne :

« Cela nous a permis de nous rappeler les personnalités qui se sont battues de manière désintéressée pour la liberté de presse. Les médias doivent aujourd’hui s’adapter à un monde en perpétuelle mutation, où les réseaux sociaux ont bouleversé la notion même de communication », a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement a annoncé l’ouverture prochaine de nouvelles Maisons de la Presse dans les quatre régions naturelles du pays, afin de renforcer les capacités des journalistes et rapprocher les acteurs de la communication des populations locales.

« La liberté de notre société ne peut résister si nos concitoyens ne sont pas suffisamment bien informés. C’est un enjeu national et international », a-t-il souligné, avant d’exprimer la reconnaissance du gouvernement au président Doumbouya pour son engagement en faveur du secteur médiatique.

La cérémonie s’est poursuivie par la remise de distinctions à plusieurs acteurs majeurs de la presse guinéenne, avant d’être clôturée par une conférence thématique sur la régulation des réseaux sociaux en période électorale.