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La rencontre entre des responsables de la presse privée (associations, organisations professionnelles) et le Premier Ministre Bah Oury, la deuxième du genre depuis la nomination de celui-ci, pourrait sonner comme le grand déclic.
Celui qui permettrait enfin à la presse privée significative de fonctionner normalement après une longue période de misère due à des actions hostiles menées contre elle par les autorités du pays en vue de l’éteindre. Probablement.
En effet, faut-il vraiment espérer un retour à la normale, c’est-à-dire la levée des restrictions que sont le brouillage des ondes et le retrait de certaines télés du bouquet Canal+ notamment ? La question a tout son sens.
C’est possible, cette-fois, avec Bah Oury, que les choses se décantent. Les dernières retrouvailles à la primature ont eu le mérite de révéler les raisons longtemps gardées au secret du supplice que subit cette presse. Volontairement ou par inadvertance, le PM s’était lâché à cette occasion.
A analyser bien la révélation ainsi faite, on est tenté de croire que la presse privée est victime de la colère du chef.
Elle a été sanctionnée du fait de certains de ces responsables qui n’ont pas exécuté le deal conclu avec le taulier du pays. C’est ainsi dire que le courroux du chef est une limite à ne pas franchir. Cela paraît comme un délit de presse dont la sanction prévue est la punition collective. Ça en a vraiment tout l’air !
Quelle que soit l’issue, la rencontre a permis de connaître enfin les raisons de ces ennuis. Ce que tous les médiateurs n’ont pas réussi jusqu’ici à nous faire savoir. Même pas la HAC, le fameux dé-régulateur, plutôt le régulateur, qui s’est exécuté sans savoir ce qu’on reproche à ses ‘’protégés’’.
Cependant, il faut craindre un retour à la case départ. Car la colère est à nouveau inévitable. Pas en lien avec un deal mal conclu, car tous, au sein de la corporation, sont désormais avertis qu’une telle démarche leur fait courir le risque d’une humiliation. Ce sera plutôt à cause du fonctionnement des médias qui vont sans doute continuer à mettre le doigt dans la plaie, contrairement à ce que les racontars se délectent.
Mais pour être irréprochable, en attendant la fin de l’idylle qui va bientôt commencer au gré de l’implication de l’homme du palais de la Colombe, il est impératif de balayer devant sa porte pour ne pas donner de prétexte aux vassaux qui cherchent à tout justifier.
Les associations en sont conscientes. D’où la décision de la création d’un organe d’auto-régulation des médias. Ce qui est loin d’une promesse de censure et de vassalité à un pouvoir qui, de toute apparence, s’enquiquine avec des opinions dissonantes.
Le tribunal des pairs avec des professionnels à la pratique du métier insoupçonnée, pourra y faire régner l’éthique et la déontologie dans le traitement de l’information. C’est bon à savoir pour des opinions diffamantes qui se livrent à des extrapolations.
Aussi bon à savoir, la presse souffre seule. Elle a alors mené seule son combat, alors qu’elle a en face un adversaire puissant qui a fait d’une bouchée tous ses autres contradicteurs.
Même les chancelleries occidentales, qui sont d’ordinaire attachées au principe d’une presse libre, n’ont mené d’actions de protestations publiques d’envergure pour moufter contre les restrictions imposées à celle plus gênante.
Les associations de presse, à l’initiative de la démarche saluée par ses pairs, sauraient avoir la carapace dure pour ne pas succomber devant cette autre hostilité après avoir résisté contre celle proclamée des autorités du pays.
Cette autre hostilité, c’est le procès en diffamation et en caricature d’une certaine opinion qui a décidé de se résigner.
In Djoma