Marche de la paix à Boké: « Le défi de la mobilisation relevé » (Compte-rendu de notre envoyé spécial)

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L’effervescence était à son comble ce samedi à Boké, une ville d’ordinaire calme, mais qui s’est transformée pour un jour en une scène de grande mobilisation nationale. Banderoles, affiches à l’effigie du Président de la République, et chants en l’honneur du régime en place : tout indiquait qu’un événement d’envergure allait se dérouler. Et les faits n’ont pas démenti cette impression.

Une ville habillée aux couleurs du pouvoir

Boké avait des allures de capitale politique. De l’entrée de la ville jusqu’à la place des Martyrs, chaque coin de rue respirait la mobilisation. La marche de la paix, ainsi nommée par les organisateurs, a rassemblé des milliers de personnes. Selon une note de la police consultée par notre rédaction, plus de 70 000 personnes ont pris part à l’événement.

Un départ confus, mais une présence massive

La marche a officiellement débuté entre 10h et 11h, bien qu’il soit difficile de déterminer une heure précise, tant les points de départ étaient multiples. Tandis que certains groupes ont démarré depuis l’aéroport, d’autres ont pris le départ au gouvernorat, notamment les ministres et hauts cadres venus de Conakry, répartis en plusieurs vagues.

Une organisation que certains ont qualifiée de désordonnée. Mais pour les organisateurs, ce n’était rien d’autre qu’une adaptation logistique.

« Il n’y avait qu’un seul lieu de départ prévu : le gouvernorat. Mais vu l’affluence, il était impossible pour tous les ministres de sortir en même temps. C’est pourquoi ils ont été répartis par vagues. Le Général Amara Camara a clôturé la marche », a expliqué un membre du comité d’organisation.

La polémique sur une supposée déportation de masse

Comme souvent lors de ce type de manifestation, des critiques fusent de partout , notamment à propos d’une supposée « déportation de masse » de manifestants venus d’autres régions. Une accusation rejetée fermement par les organisateurs .

« Si on est honnête, comment peut-on soutenir que ces dizaines de milliers de manifestants viennent d’ailleurs ? C’est une aberration. Cette mobilisation prouve simplement que Boké a adopté le Président de la République », a déclaré un autre responsable local.

Une démonstration plus forte que dans les autres régions ?

Nombreux sont ceux qui estiment que Boké a mieux réussi sa mobilisation que Kindia ou Kankan, qui avaient accueilli des marches similaires. Dans la foule, les slogans et messages de soutien au Général Mamadi Doumbouya étaient innombrables, portés par une myriade de mouvements de soutiens qui ne finissent pas d’être crées.

Un appel à la candidature du Général

Sur la place des Martyrs noire de monde, les sages et cadres ressortissants de Boké ont pris la parole pour exprimer leur vœu : voir le Général-président se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Certains sont même allés jusqu’à promettre de payer sa caution a la présidentielle.

En réponse, le ministre secrétaire général à la présidence, Général Amara Camara, a salué la mobilisation et affirmé :

« La nation reçoit des appels de toute part – de l’intérieur comme de l’extérieur – pour que le Président se porte candidat. »

Cap sur Labé, chez Cellou Dalein

Après Boké, la prochaine étape de cette série de démonstrations de force sera Labé, fief de l’opposant Cellou Dalein Diallo. Une zone stratégique où le pouvoir espère frapper un grand coup, en misant notamment sur la mobilisation d’anciens cadres exclus de l’UFDG.

Mognouma Cissé

De retour de Boké

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