Kankan : plusieurs stations-service attaquées, l’inspecteur régional de la SONAP donne des précisions

Les attaques à main armée refont surface dans la région administrative de Kankan.
Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 avril 2025, plusieurs stations-service ont été la cible d’hommes armés, qui ont emporté d’importantes sommes d’argent, selon plusieurs sources. Il s’agit notamment de la station de Batè Nafadji, de celle de Bankalan, ainsi qu’une autre située dans la préfecture de Kouroussa.

D’après les premiers éléments recueillis, les malfrats lourdement armés ont commencé leur opération à la station UTS de la sous-préfecture de Nafadji, avant de se rendre à Bankalan, située à 9 km, pour attaquer la station-service de cette localité.

Contacté par téléphone par notre correspondant basé à Kankan, Ibrahima Diané, employé à la station UTS de Karifamoriah, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Il a déclaré : « Vous savez, les enquêtes sont en cours, donc je préfère ne pas en parler pour le moment. Patientez jusqu’à demain, je vous recontacterai. »

Informé des attaques, Mamadi Gbèman Kaba, inspecteur régional de la SONAP à Kankan, s’est rapidement rendu sur les lieux pour constater les faits. Interrogé ce samedi 12 avril 2025, il a relaté le déroulement des événements.

« Effectivement, il y a eu des attaques dans la nuit du jeudi dans trois stations : Batè Nafadji, la station de Bankalan, et une autre à Kouroussa. Toutes ont été visées la même nuit. C’est le lendemain que nous avons été informés. Mon équipe et moi nous nous sommes rendus sur place, à Nafadji, pour constater les faits. Il y a eu d’importants dégâts matériels. Dans deux des stations, les malfaiteurs ont forcé les coffres et emporté d’importantes sommes d’argent. Heureusement, il n’y a eu ni morts ni blessés. Les gardiens ont été ligotés pendant l’opération, puis abandonnés sur les lieux. À Nafadji, l’attaque a eu lieu vers 23 h. Une heure plus tard, ils ont pris la direction de Bankalan pour y commettre les mêmes actes. C’est plus tard que nous avons appris l’attaque similaire dans une  station de Kouroussa. Pour l’instant, je n’ai pas d’information précise sur le montant dérobé. J’ai posé la question, mais les responsables n’ont pas encore fini de faire le point sur les fonds manquants, notamment parce que le gérant n’était pas présent sur place. »

Si les attaques à main armée semblaient être un lointain souvenir à Kankan et dans les zones environnantes, la situation semble malheureusement évoluer. L’inspecteur régional de la SONAP appelle donc les autorités à prendre des mesures préventives.

« J’informe les autorités du retour des bandits. Cela faisait un moment que nous n’avions pas enregistré de tels cas. Il est temps de redoubler d’efforts et de vigilance. Les stations sont des lieux sensibles où circulent d’importantes sommes d’argent. Si elles ne sont pas bien sécurisées, cela risque de freiner l’activité pétrolière dans la région, ce qui n’est pas souhaitable pour la population. Je lance un appel aux autorités, mais aussi aux employés des stations, afin qu’ils soient prudents. Il est impératif de ne plus recevoir d’étrangers une fois les stations fermées, afin de garantir la sécurité. »

Même si les employés des stations n’ont pas souhaité donner d’interviews ou préciser les montants exacts emportés, des sources proches du dossier évoquent plus de 70 millions de francs guinéens dérobés à la station de Bankalan. Concernant celle de Nafadji, plusieurs millions auraient également été emportés.

Interrogé, le sous-préfet de Batè Nafadji a lui aussi décliné toute déclaration, invoquant l’absence d’un ordre de sa hiérarchie.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan.

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