Élection des membres du conseil de l’ordre des pharmaciens de Guinée: un pharmacien « grognard » met en garde !

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Les élections pour le renouvellement du bureau du conseil national de l’ordre des pharmaciens de Guinée sont prévues le 1er juin prochain. Mais d’ores et déjà, des voix s’élèvent pour alerter sur le non-respect des règles d’éligibilité. C’est le cas de Dr Abdourahamane Kanté, membre du conseil sortant de l’ordre des pharmaciens de Guinée.

« Il est dit que pour être électeur, il faut être un pharmacien inscrit régulièrement à l’ordre. Être à jour dans ses cotisations et notamment la cotisation pour l’exercice 2023. En plus de ces deux, pour être éligible, il faut une expérience de sept ans dans le domaine. Deuxièmement, il faut avoir son diplôme engagé une seule fois. Pourquoi ? Parce que chaque pharmacien doit être inscrit à un tableau. On ne peut pas s’inscrire dans deux tableaux et aujourd’hui, il y a six tableaux où on peut s’inscrire, jamais plus d’un tableau », a rappelé le titulaire de la pharmacie Noël Balay.

Dr Abdourahmane Kanté croit savoir qu’il y a aujourd’hui des pharmaciens qui veulent être président du conseil de l’ordre alors qu’ils sont à la fois dans le secteur public et privé. Où est la morale ? s’est-il interrogé.

« Quelqu’un qui doit vous appliquer la loi, qui doit vous dire que vous devez être corrects vis-à-vis de tout ce qui est professionnel, si lui, il ne respecte pas les textes, il peut les appliquer à qui ? À personne. Donc c’est pourquoi nous réagissons », a-t-il mis en garde.

Pour se montrer très clair, Abdourahmane Kanté a ajouté qu’il lance l’alerte parce que selon lui, les candidats que le ministère de la santé veut présenter ne respectent pas les critères d’éligibilité pour être membre d’un conseil national de l’ordre des pharmaciens.

« Ils émargent à la fonction publique, c’est-à-dire qu’ils prennent l’argent de la Guinée de façon indue en prenant l’argent sans faire le travail. Ils ont leurs officines de pharmacie. Et puis il y en a même qui sont membres du conseil d’administration des sociétés grossistes. Tout ceci rentre en conflit d’intérêt avec les lois qui sont prescrites pour être membre de l’institution. Nous disons que tout ça, ce n’est pas normal », dénonce le pharmacien.

Si son cri de cœur ne tombe pas dans de bonnes oreilles pour amener tous les candidats à se mettre en conformité avec la loi, c’est la santé publique qui va en pâtir, prévient ce pharmacien. C’est pourquoi Abdourahmane Kanté interpelle le ministre de la santé.

« C’est lui le maître d’ouvrage. La commission a été instituée par lui, c’est lui qui a choisi les membres de la commission, c’est lui qui a fixé la date de l’élection. Il sait ce qui se passe. Qui est-ce qui peut parler plus que lui, s’il veut que la chose se passe de façon normale ? Comme on le dit, un ordre dans lequel les personnes qui sont en phase avec la loi gèrent, ça protège toute la santé. Mais si ce sont des gens qui sont actionnaires dans des sociétés de grossisterie, qui ont un laboratoire pour faire de la visite médicale, qui ont une officine de pharmacie privée qui émargent à la fonction publique, qui gèrent un ordre, ça devient le désordre », a alerté le propriétaire de la pharmacie Noël Balay.

Si jamais les élections visant à renouveler le bureau du conseil national de l’ordre des pharmaciens de Guinée ne se passent pas dans les règles de l’art, prévient Abdourahmane Kanté, des petits mouvements de protestation pourraient survenir, même si selon lui, les pharmaciens n’aiment trop aller en grève.

Sékou Diatéya Camara

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