Crise éducative : les négociations échouent, l’intersyndicale se quitte en queue de poisson

Les négociations destinées à désamorcer la crise éducative se sont poursuivies tard dans la nuit du mercredi 26 novembre à Kaloum entre l’intersyndicale de l’éducation et le gouvernement.

Après plus de huit heures d’échanges infructueux, les syndicalistes sont sortis de la salle en déclarant « ne pas avoir trouvé d’entente ce soir ».

Une vive altercation a ensuite éclaté entre le camp d’Aboubacar Soumah et celui de Michel Pépé Balamou de la SNE. Visiblement frustré et très remonté contre certains de ses pairs, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants a lancé :

« Vous êtes des malhonnêtes, on va vous dénoncer tous ici, malformés », avant que ne s’ensuivent des échanges d’injures entre les deux camps.

Il a tenté de reprendre la parole pour, dit-il, « dénoncer les magouilles », une intention qu’il finira par abandonner sous l’insistance de plusieurs syndicalistes.

Finalement, c’est Aboubacar Diesto Camara, responsable de la communication du Syndicat national de l’éducation, qui s’est exprimé pour livrer un compte rendu partiel et appeler les enseignants à la sérénité :

« C’est une journée vraiment d’arrache-pied. Depuis 14 heures, nous étions dans les locaux de la Fonction publique et, à 15 heures 3 minutes, nous avons démarré les travaux.

Ce soir, il était question d’aborder un article très sensible portant sur les grades et les échelons au niveau des trois départements de l’Éducation. Ce n’est qu’à partir de minuit que nous avons obtenu une solution idoine sur ce point.

Mais concernant les autres points, nous avons constaté qu’il n’y a pas eu d’avancées majeures. C’est pourquoi, à la demande de la médiation, les discussions ont été renvoyées à vendredi prochain et à mardi également, afin que les autres points soient débattus en long et en large.

Nous demandons aux enseignants de Guinée de comprendre que le statut comporte plusieurs pages, chacune avec ses réalités. Plus nous avançons, plus de nouvelles réalités apparaissent. Nous leur demandons donc de rester sereins, car l’équipe de l’intersyndicale est mobilisée et déterminée à aller jusqu’au bout. »

Peu optimiste, il a annoncé la reprise des négociations jeudi prochain :

« Quel que soit ce qui sera obtenu, les enseignants seront informés. C’est pourquoi nous avons qualifié la journée de ce mardi de journée décisive.

Nous demandons donc à tous les enseignants de se retrouver massivement jeudi à la Bourse du travail, à Kaloum, pour davantage d’explications. À ce moment, lorsque le compte rendu sera fait, la base décidera de la conduite à tenir, à partir de midi. »

Interrogé sur les divergences entre les différentes structures syndicales, il répond :

« Cela est inhérent à la vie des hommes. L’homme naît et vit avec des conflits. Ce ne sont que des bisbilles, des malentendus. Chacun devra reconsidérer sa position.

Il y a plusieurs articles, au nombre de 119. Les articles 1 à 5 sont des parties littéraires. Les articles portant sur des bonifications commencent à l’article 6. Sur ce point, nous avons obtenu des grades pour les enseignants ainsi que des échelons, ce qui constitue un réel soulagement.

D’autres articles viendront ensuite, notamment ceux sur les primes et indemnités. Dans les prochains jours, nous entrerons dans les détails. »

Concernant la motivation de Michel Pépé Balamou, secrétaire général de la SNE, Aboubacar Diesto Camara s’est abstenu de tout commentaire, estimant qu’« il est mieux placé pour le dire ».

Mayi Cissé

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