CRIEF : Me Lancei 3 Doumbouya démonte les accusations portées contre Damaro et sollicite sa relaxe

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Le procès de l’honorable Amadou Damaro Camara et compagnie s’est poursuivi ce vendredi 18 octobre 2024 devant la chambre de jugement de la CRIEF.

L’audience a porté sur les plaidoiries des avocats de la défense de l’ex-président de l’Assemblée nationale. Me Lancei 3 Doumbouya a plaidé en premier. Cet avocat a commencé par exposer les faits objets de la saisine de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.

De la volonté de l’État guinéen de se doter d’un siège pour l’Assemblée nationale au décaissement des 15 milliards de francs guinéens pour la viabilisation du domaine devant abriter le siège de l’AN en passant par l’engagement de la Chine à aider le pays à construire l’infrastructure à hauteur de 40 millions de dollars, il n’a rien laissé de côté.

Sur la base de ces faits exposés, Me Doumbouya a parlé du droit applicable en la matière. C’est ainsi qu’il a tenté de démonter les infractions reprochées à son client. Il a affirmé que l’infraction de détournement de deniers publics n’est pas matériellement établie.

Me Doumbouya a expliqué que Amadou Damaro Camara n’a jamais détourné les 15 milliards à son profit ou au profit d’un tiers. Selon lui, une première partie a servi à viabiliser le domaine devant abriter le siège de l’Assemblée nationale et l’autre partie, la plus grande, a servi à payer les émoluments et primes des députés, qui pour lui, constituaient des charges légales qui devaient être assurées. Pour étayer ces propos, il a parlé de l’émargement de l’ensemble des députés.

Pour ce qui est de l’enrichissement illicite, l’avocat a réfuté cette autre infraction. Il soutient que tous les biens du prévenu ont été acquis bien avant le décaissement des 15 milliards incriminés, pour avoir entrepris depuis qu’il était encore étudiant et pour avoir travaillé dans l’une des plus grandes industries d’automobile du monde aux USA. Me Doumbouya a été formel. Les biens de l’honorable Amadou Damaro Camara n’ont connu aucune augmentation à plus forte raison substantielle après le paiement des 15 milliards GNF. Il a déployé les mêmes arguments pour dire que les faits de blanchiment de capitaux ne sont pas constitués.

L’infraction de prise illégale d’intérêts est aussi reprochée à l’ex-président de l’Assemblée nationale à cause d’une somme de 20 millions de francs que Kim, entrepreneur chinois qui a viabilisé le domaine devant abriter le siège de l’Assemblée nationale, a donné à feu Lounceny Camara sur la sollicitation de ce dernier, qui, à l’époque devait se rendre chez lui à Macenta. Le conseil de Damaro se demande pourquoi son client est poursuivi à propos, d’autant plus que le paiement de ce montant n’a aucun rapport avec le marché que Damaro a octroyé à la société de Kim. Et mieux, a défendu Me Doumbouya, ce montant n’a été ni sollicité ni reçu par le prévenu.

Sur la corruption, l’avocat de la défense a affirmé que dans la passation du marché de viabilisation du site de l’Assemblée nationale à Koloma, aucune proposition n’a été faite à son client et ce dernier n’a fait aucune sollicitation à la société contractante. Mais au contraire, face à l’urgence, n’ayant pas les moyens et connaissant la capacité financière de l’entreprise de Kim, que demande a été faite à celle-ci d’accepter de préfinancer les travaux de viabilisation du site pour ne pas perdre le financement de la Chine pour la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à hauteur de 40 millions de dollars.

À la lumière de ses explications, Me Lancei 3 Doumbouya a sollicité respectueusement qu’il plaise à la Cour, sur l’action publique, de renvoyer Amadou Damaro Camara des fins de la poursuite pour l’ensemble des délits non constitués.

Sékou Diatéya

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