Les régulateurs des médias se réunissent à Conakry ! Les jeux d’argent en ligne seront-ils bientôt à l’ordre du jour ?

il y a 4 heures 34
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Conakry, la capitale guinéenne, s’apprête à devenir l’épicentre d’une réflexion cruciale sur l’avenir des médias en Afrique de l’Ouest. Une réunion des régulateurs des médias de la région est annoncée, un événement qui, traditionnellement, aborde des sujets comme la liberté de la presse, la déontologie journalistique et la lutte contre la désinformation. Mais dans un monde numérique en constante évolution, une question brûlante commence à s’imposer : celle de la régulation des jeux d’argent en ligne.

Alors que cette industrie explose partout dans le monde, drainant avec elle des flux financiers colossaux et soulevant d’importants enjeux sociaux, il est légitime de se demander si les régulateurs ouest-africains vont enfin la mettre à l’ordre du jour.

Un paysage médiatique et numérique en pleine mutation

Les régulateurs des médias ont pour mission fondamentale de veiller au respect des lois qui régissent la communication et l’information. Leur travail est complexe : il faut garantir la libre expression tout en protégeant les citoyens des contenus nocifs, assurer l’équité politique et préserver l’ordre public.

Historiquement, leur focus était centré sur la presse écrite, la radio et la télévision. Mais la frontière entre « média » et « plateforme numérique » est de plus en plus poreuse. Les publicités pour les paris sportifs envahissent les pages des journaux en ligne, les influenceurs sur les réseaux sociaux promouvant des codes de casino deviennent monnaie courante, et les stations de radio organisent des jeux-concours qui flirtent souvent avec les mécanismes du jeu d’argent. Le paysage audiovisuel et digital est directement impacté par ce phénomène.

Il devient donc presque impossible pour ces autorités de régulation d’ignorer ce sujet. La publicité pour les jeux d’argent en ligne est-elle éthique ? Quelles sont les obligations des médias qui diffusent ces contenus ? Comment protéger les publics vulnérables, notamment les jeunes, face à ce marketing agressif ? Autant de questions qui relèvent directement de leur mandat.

Les jeux en ligne : une réalité incontournable en Afrique de l’Ouest

Sur le terrain, la réalité est déjà bien installée. Malgré des législations souvent floues ou anciennes, des millions d’Ouest-Africains pratiquent quotidiennement les paris sportifs, le poker en ligne ou les machines à sous virtuelles. L’accès via le mobile banking et la téléphonie mobile a démocratisé l’accès à ces plateformes, dont certaines opèrent dans une zone grise juridique.

Cette absence de cadre clair pose plusieurs problèmes majeurs :

Protection des consommateurs : les joueurs n’ont souvent aucun recours en cas de litige avec un site opaquant depuis l’étranger.
Blanchiment d’argent : le flux financier non régulé peut être détourné pour des activités illicites.
Addiction au jeu : sans campagne de prévention ni limitation des mises, les risques de dépendance sont accrus.
Manque à gagner fiscal : les États ne profitent pas des revenus fiscaux potentiels que générerait une industrie régulée et taxée.

Face à ce constat, une approche purement répressive semble vouée à l’échec. La demande existe, l’offre aussi. La question n’est donc plus de savoir s’il faut réguler, mais comment le faire intelligemment.

Vers un modèle de régulation inspirant ?

Les régulateurs ouest-africains pourraient s’inspirer de modèles qui fonctionnent ailleurs dans le monde, comme au Canada ou dans certains pays européens. Dans ces juridictions, les opérateurs doivent obtenir une licence pour proposer leurs services. En échange, ils sont soumis à des règles strictes : vérification de l’âge des joueurs, processus transparents pour les gains, offre de jeu responsable et systèmes de paiement sécurisés.

La sécurité des transactions est d’ailleurs un pilier fondamental de toute régulation réussie. Pour que les joueurs aient confiance, les dépôts et les retraits doivent être absolument sécurisés. Dans les marchés régulés, on trouve souvent des solutions de paiement locales de confiance.

Par exemple, au Canada, de nombreux joueurs se tournent vers des casinos en ligne acceptant Gigadat comme méthode de paiement pour effectuer leurs transactions en toute sérénité, car ce système est conçu pour répondre aux normes strictes du marché. L’intégration de tels systèmes de paiement fiables et adaptés au contexte local serait une étape essentielle pour toute légalisation future en Afrique de l’Ouest.

Quels points essentiels devraient figurer à l’ordre du jour ?

Si les jeux en ligne font leur entrée dans les discussions de Conakry, plusieurs points cruciaux devront être débattus pour poser les bases d’une réflexion sérieuse et constructive.

Premièrement, la définition du périmètre de régulation est impérative. S’agit-il seulement de contrôler la publicité dans les médias traditionnels et numériques, ou d’aller plus loin en discutant du cadre juridique global ? Les régulateurs devront clarifier leur rôle face à celui des gouvernements et des parlements.

Deuxièmement, l’éthique publicitaire doit être au cœur des échanges. Il est urgent d’établir des règles claires : interdire le ciblage des mineurs, limiter les heures de diffusion, proscrire les messages qui laissent croire que le jeu est une solution aux problèmes financiers. Les médias doivent être responsabilisés sur les contenus qu’ils diffusent.

Enfin, la protection de la jeunesse est un axe non-négociable. Les discussions doivent porter sur la mise en place de dispositifs de vérification d’âge robustes sur les plateformes numériques et sur l’obligation pour les opérateurs de financer des campagnes de prévention sur les risques d’addiction. Une collaboration avec les ministères de la Santé et de l’Éducation nationale pourrait être envisagée.

Une opportunité à saisir à Conakry

La réunion de Conakry représente une opportunité unique. Il est peut-être temps pour les régulateurs des médias (la Haute Autorité de la Communication – HAC en Guinée) d’initier le dialogue avec leurs homologues des télécommunications, des finances et des sports pour esquisser une vision ouest-africaine du jeu en ligne.

Ignorer le sujet, c’est laisser le champ libre aux opérateurs non régulés et à tous les dangers que cela comporte. L’aborder, c’est se donner les moyens de protéger les citoyens, de créer un environnement économique transparent et de générer des revenus qui pourraient être réinvestis dans des programmes sociaux, culturels ou sportifs.

Les jeux d’argent en ligne ne sont pas qu’une question de hasard et d’argent. C’est un sujet de société, de santé publique et d’économie numérique. Son absence à l’ordre du jour des régulateurs des médias devient, jour après jour, un peu plus anachronique. À Conakry, les décideurs auront peut-être la clairvoyance de commencer à écrire les premières règles d’un jeu plus sûr et plus responsable pour tous.

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