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Sur initiative du ministère de l’Énergie à travers l’Agence guinéenne d’électrification rurale (AGER), une table ronde sur la problématique de l’électrification des zones rurales a été organisée ce mercredi 26 novembre 2025, dans un réceptif hôtelier de Conakry.
En plus des acteurs du secteur, des partenaires techniques et financiers ont également pris part à cette activité.
Cette table ronde constitue une véritable plateforme stratégique destinée à positionner la Guinée comme un acteur majeur de la transition énergétique.
L’objectif visé est d’attirer les investisseurs et de mobiliser les ressources indispensables, notamment à travers une couverture complète et de haute qualité.
Elle sera aussi l’occasion de présenter les orientations, priorités et besoins financiers du plan national d’Électrification rurale, ainsi que les opportunités économiques et sociales associées à l’électrification rurale, et de favoriser le dialogue entre décideurs publics, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé.
Selon le ministre de l’Énergie, Namory Camara, à travers cette initiative, le Gouvernement, s’inscrit « dans une vision structurante où l’énergie occupe la place d’un pilier fondamental, celui de l’accès universel ».
Il dira que le pacte national de l’énergie de l’EM300, qui a été largement diffusé lors de cette table ronde et également adopté cette année, « décline les engagements opérationnels avec une ambition rare en Afrique ».
« Atteindre un taux de 100 % d’accès à l’électricité, 70 % d’énergies renouvelables et 35 % d’accès à la puissance propre à l’horizon 2030, tout en mobilisant quasiment 9 milliards de dollars d’investissements structurants. Cela peut paraître assez ambitieux. C’est fortement réalisable. L’électrification rurale est déjà une réalité quotidienne pour nos concitoyens, comme en témoignent les projets emblématiques portés avec vigueur par l’Agence guinéenne de l’électricité rurale », a-t-il ajouté.
Pour soutenir cette thèse, le ministre Namory a cité l’électrification récente de la localité de Thianguelbori avec une centrale solaire de 152 kwh, appuyée par un système de stockage de 250 kwh, l’électrification de la localité de Kalengkou avec une installation de 110 kwh, celle de la localité de Sigirini avec la mise en place de 200 kwh de production solaire appuyée par 679 kwh de stockage, entre autres.
Dans le cadre de l’électrification rurale, a annoncé le ministre Namory, « 26 000 localités ont été identifiées ».
« Le taux de progression en matière d’électrification rurale dans notre pays est très faible. Donc, il y a une opportunité majeure pour nous. (…). L’électrification rurale ne constitue pas une dépense. C’est un marché, c’est un levier de croissance, un multiplicateur de valeurs. Chaque localité électrifiée crée des opportunités nouvelles pour l’agro-industrie, un environnement favorable aux start-up et aux PME, un terreau fertile pour le numérique, la santé, l’éducation, un terrain stable pour les investisseurs privés cherchant des projets durables et à fort impact social », a-t-il ajouté.
Le financement de l’électrification des zones rurales bénéficie d’un engouement sans précédent. D’ailleurs, un panel sur le thème « Comment accélérer l’électrification rurale en Guinée » sera animé au cours de cette journée de rencontre.
« Ce que nous cherchons à promouvoir, c’est de faire en sorte que de nombreuses localités comme Thianguelbori reçoivent la lumière. C’est l’ambition du Programme national de l’électrification rurale. Et c’est la raison pour laquelle, au niveau du Programme des Nations unies pour le développement, nous avons appuyé sans hésiter la formulation du Programme national de l’électrification rurale. Et à côté de ce programme, je pense que d’autres ambitions sont en place au niveau des agences du système des Nations unies, à savoir utiliser ce programme comme un levier de développement. C’est la raison pour laquelle nous avons initié avec le ministre du Plan et le ministre de l’Économie et des Finances un profilage des 375 communes du pays. Il s’agit de faire une cartographie des potentialités des communes et de pouvoir voir sur quel axe il faut mettre l’accent pour que les communes les plus vulnérables puissent sortir un peu du train de la pauvreté et rattraper les autres communes », a indiqué Alhassane Bâ, représentant résident adjoint du PNUD en Guinée.
Pour sa part, la ministre Rose Pola Pricemou a indiqué que l’ambition de l’État de faire de la Guinée un hub de la nouvelle technologie ne peut se faire sans électricité. Dans ce sens, elle a ajouté que pour aller vers une IA d’innovations locales et d’impact global, « les zones rurales ne doivent pas être en reste ».
À travers une présentation, le Directeur général de l’Agence guinéenne d’électrification rurale (AGER), Moussa Condé, a indiqué que le taux d’électrification nationale de la Guinée « est aujourd’hui estimé à environ 53 % ».
Bien que cette progression soit encourageante eu égard aux réalités du secteur ces dernières années, cela reste insuffisant face aux besoins d’un pays en pleine croissance démographique et économique.
« Derrière cette moyenne nationale, une réalité beaucoup plus préoccupante : 91 % de taux d’accès en milieu urbain contre seulement 23 % en milieu rural, alors que plus de 60 % de notre population vit en milieu rural. Cela signifie que la majorité des Guinéens vit encore en marge de l’économie moderne, avec une dépendance excessive au bois, des écoles sans électricité, des centres de santé sans électricité, des activités économiques limitées à la survie. C’est un paradoxe. Nous sommes riches en ressources, mais pauvres en accès. Et pourtant, la Guinée est l’un des pays les mieux dotés d’Afrique de l’Ouest en ressources énergétiques. Nous disposons de plus de 6 000 MW de potentiel hydroélectrique faisant de notre pays le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Une irradiation solaire moyenne de 4,8 kwh par mètre carré et par jour, idéale pour les solutions solaires décentralisées. Un potentiel important en biomasse et de petites hydrauliques encore sous-exploitées. En 2023, la capacité installée en Guinée était d’environ 1 060 MW avec une production annuelle de 3,6 Twh. Cette production reste pour l’instant fragile, intermittente et dépendante des facteurs climatiques, notamment pour l’hydroélectricité. Notre mix énergétique reste dominé à 74 % par l’hydro, à 25 % par le thermique et seulement 0,6 % par le solaire. Ce paradoxe est clair. Nous avons l’énergie, mais nous n’avons pas encore suffisamment organisé son accès, surtout pour nos populations vivant en milieu rural. Pourtant, l’électrification rurale est une priorité absolue. L’électrification rurale n’est pas un simple projet technique. C’est un projet de société », a-t-il indiqué.
Parmi les résultats attendus de cette table ronde figurent des annonces fermes, chiffrées et documentées de la part du Gouvernement, des bailleurs et investisseurs pour soutenir le financement du PNER, ainsi que la mise en place d’un cadre de coordination permettant d’assurer la synergie et la complémentarité des interventions des différents acteurs.
Un communiqué final, reflétant les principales décisions, engagements et recommandations adoptés par les participants, sera rédigé à la fin de la table ronde.
MohamedNana BANGOURA
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il y a 3 heures
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