2 ans du CNRD à la tête de la Guinée : « c’est trop tôt de danser », estime Hamidou Barry

Le bilan du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) est passé aux cribles par les acteurs sociopolitiques guinéens. Si d’aucuns reconnaissent des avancées, d’autres tirent à boulets rouges sur la junte. Une troisième dynamique s’est constitué, préférant ne pas parler de bilan. Pour les partisans de cette vision, c’est à la fin de la transition que le véritable bilan du CNRD sera dressé. Telle est la position de l’acteur politique Hamidou Barry, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), interrogé ce lundi, 4 septembre 2023, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’acteur politique a commencé par parler de blocages dans le cadre du processus de retour à l’ordre constitutionnel. « Il y a beaucoup d’aspects qu’il faut faire ressortir. Principalement, par rapport au retour à l’ordre constitutionnel, comme le président avait pris l’engagement solennel d’organiser les élections, nous estimons qu’il y a certes des avancées, mais il y a aussi des blocages par endroit. C’est pour cela nous les invitons à faire des comptes rendus périodique à l’endroit des acteurs politiques pour que nous sachions où on est bloqué, pour qu’ensemble, on réfléchisse pour trouver la solution afin d’avancer. La mission première de la transition, c’est le retour à l’ordre constitutionnel. A côté de ça, il y a des actions pour le développement, la mise en place des infrastructures pouvant aider le citoyen à rehausser son niveau de vie par rapport au déplacement, à la santé, l’éducation, la sécurité et tous les aspects qui concourent au développement du pays. J’estime aussi de ce point de vue, il y a du chemin à faire. Il y a des efforts par endroit, mais par rapport aux attentes de la population, ses efforts sont négligeables. Il faut que le CNRD pose des actes aussi pouvant accompagner les citoyens dans leur quotidien, pour que le guinéen parvienne à avoir ses trois repas au quotidien, pour que le guinéen se déplace dans la sécurité. Aujourd’hui, il suffit de la volonté parce que nous sommes un pays riche. Malheureusement, la mauvaise foi des cadres, tapis dans l’ombre, qui cherchent à détourner et à piller ce pays, continue à être un frein au développement. On ne peut prétendre faire du nouveau avec les anciens », a-t-il déclaré.

Hamidou Barry, président de l’ANC et de PCDIC

En outre, Hamidou Barry jette un regard critique sur la Justice aujourd’hui décriée. « La justice de tout Etat qui se veut sérieux doit être le baromètre sociétal pour édifier tous les échelons, et tout ce qui rime avec le bien-être social et collectif dans un État. Malheureusement avec le CNRD, il y a des brebis galeuses toujours dans l’appareil judiciaire, qui peinent à accepter de voir cette institution se tenir débout. Pour voir à quoi ressemble un pays, il suffit de vérifier son appareil judiciaire. J’encourage Monsieur Charles Wright (ministre de la Justice et de Droits de l’homme) à faire des efforts tout en invitant les magistrats qui sont en grève à dialoguer avec eux, surtout de faire la sensibilisation afin de faire bouger l’appareil judiciaire pour l’intérêt supérieur de la nation », a laissé entendre l’acteur politique.

Parlant du dialogue politique, le président du parti Alliance nationale pour le changement (ANC) invite à du volontarisme pour sortir de l’impasse. « Par rapport au cadre de dialogue qui est là, nous demandons au CNRD de faire beaucoup plus de preuve de sacrifices afin de rassurer les partenaires politiques que nous sommes, aussi les partenaires au développement. C’est en incluant tous les fils et filles du pays qu’on peut parvenir à construire quelque chose qui est solide. Nos amis politiques, qu’ils s’abstiennent de leur côté d’accepter de voir dans quel angle de concordance on peut définir pour que les uns et les autres acceptent de venir finalement. J’estime que tous ceux-là qui sont aujourd’hui en exil, les acteurs politiques et de la société civile pour des raisons sécuritaires, le CNRD devrait travailler avec les partenaires au développement à les rassurer davantage pour leur sécurité afin qu’ils reviennent pour continuer le processus de dialogue amorcé dans la plus grande inclusivité afin de voir comment faire sortir la Guinée de cette transition. À l’occasion de l’an 2, nous demandons au CNRD, au lieu de danser et chanter, ce n’est pas le moment, nous les invitons à faire une prospection par rapport au discours initial du CNRD et voir qu’est-ce qu’ils ont pu apporter pendant 2 ans, et travailler à performer ce qu’ils n’ont pas pu apporter, impliquer tout le monde afin qu’ils puissent atteindre le maximum de leurs promesses. C’est après son passage qu’on pourra célébrer le CNRD. C’est trop tôt de danser », a lancé monsieur Barry.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 693 333

L’article 2 ans du CNRD à la tête de la Guinée : « c’est trop tôt de danser », estime Hamidou Barry est apparu en premier sur Guineematin.com.