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Chers Consœurs et Confrères,
Mesdames et Messieurs ,
LA déclaration de WINDHOEK en Namibie dont nous célébrons aujourd’hui le 32è anniversaire, affirme que la liberté de la presse est indispensable à l’existence de la démocratie et constitue une aspiration fondamentale de l’homme. C’est en d’autres termes, la réaffirmation de l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui stipule que : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de rependre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit. »
Pour nous femmes et hommes des médias, cette déclaration appelant à une presse libre, indépendante et pluraliste, marque une étape importante de la lutte pour la liberté de la presse dans toutes les régions du monde et particulièrement en Afrique.
En dehors de son caractère festif, la journée du 3 Mai est surtout une opportunité solennelle pour les journalistes de rappeler au gouvernement et au public l’importance de la liberté de la presse et le fait que des citoyens ainsi que des organisations de la société civile continuent de lutter à travers le monde pour conquérir ou restaurer cette liberté. Cette journée est aussi une occasion à saisir par les journalistes et les techniciens pour interpeller les décideurs politiques et les patrons de presse sur leurs conditions de vie et de travail.
En Guinée, l’année 2023 aura été une année particulièrement difficile pour la presse guinéenne. D’autres diront sans ambages, qu’elle a été ni plus ni moins qu’une année noire pour les médias de notre pays. Citons quelques faits graves qui illustrent éloquemment cette situation :
- Les restrictions d’internet durant quatre( 4) mois ;
- Le blocage de l’accès des sites d’information : guinéematin.com, Mosaiqueguinée et Inquisiteur .net ;
- Le brouillage depuis 6 mois des fréquences des radios FIM FM, ESPACE FM, DJOMA FM et EVASION FM suivi du décrochage de leurs chaines de télévision des bouquets Canal+ et Star Times ;
- Le kidnapping puis la détention illégale et arbitraire du Secrétaire Général du SPPG, le journaliste SEKOU JAMAL PENDESSA ;
- Les suspensions lourdes et in disproportionnées des confrères Habib Marouane Camara, Mamoudou Babila Kéita et Abdoul Latif Diallo par la HAC ainsi que de leurs sites d’information ;
- Les violences physiques sur les journalistes suivies de séquestrations arbitraires et de destructions de leurs matériels de travail lors des manifestations sociopolitiques ;
- La mise en chômage technique de plus de cinq cents (500) journalistes et techniciens qui ont à leurs charges de nombreuses familles.
En effet, au classement de RSF en 2024, la Guinée se situe au 78è rang sur 180 pays. Elle gagne 7 places par rapport à 2022, une progression due non seulement aux variations des autres pays, mais aussi et surtout à une hausse de son score socioculturel qui fait référence notamment aux attaques envers la presse basées sur des questions de genre, de classe sociale, d’origine ethnique, régionale ou religieuse, par exemple.
Mais cette faible évolution à mettre au compte d’un seul critère d’évaluation ne doit pas être perçue comme étant l’arbre qui cache la forêt.
Chers consœurs et confrères,
Mesdames et Messieurs,
Face à toutes les dérives et violations citées plus haut, l’ALLIANCE DES MÉDIAS POUR LES DROITS HUMAINS EN GUINEE, recommande :
- AU GOUVERNEMENT
- De tout mettre en œuvre pour assurer la reprise rapide et complète des programmes des radios et télévisions privées en difficulté ;
- De renforcer la sécurité des journalistes et de leurs matériels de travail lors des manifestations sociopolitiques ;
- De mettre fin aux menaces, intimidations et autres harcèlements à l’encontre des journalistes, techniciens et photographes ;
- De garantir l’accès à une information plurielle et crédible à tous les citoyens guinéens ;
- De promulguer dans les meilleurs délais la loi sur l’accès à l’information publique.
- AUX PATRONS DE PRESSE
- D’assurer la couverture sociale des journalistes et techniciens à la CNSS ;
- De procéder à la signature dans les meilleurs délais de la convention collective des journalistes en souffrance depuis 2018 ;
- De défendre et protéger davantage leurs employés en tous lieux et en toutes circonstances.
BONNE FETE ATOUTES ET A TOUS !
CONAKRY, le 3 MAI 2024
LE BUREAU EXECUTIF DE L’AMDH
JE VOUS REMERCIE !
CONTACTS : 625 92 27 05/ 656 57 91 07