N’Zérékoré : le collectif des enseignants chercheurs non reclassés des universités publiques en colère

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Le collectif des enseignants chercheurs non reclassés des institutions d’enseignement supérieur et de recherche de N’Zérékoré est en colère. Ils réclament leur reclassement et leur prise en charge conformément au contenu du décret de rémunération des fonctionnaires de l’enseignement supérieur en date du 24 janvier 2024. C’est ainsi que dans la matinée de ce jeudi, 2 avril 2024, ces enseignants chercheurs sont venus en grand nombre au gouvernorat pour exprimer leur mécontentement et se faire entendre par les autorités régionales, rapporte la rédaction de Guineematin.com basée dans la préfecture.

Interrogé au gouvernorat où ils sont venus pour se faire entendre, Zaou Soropogui, point focal du collectif des enseignants chercheurs non reclassés des institutions d’enseignement supérieur et de recherche à N’Zérékoré, a évoqué les raisons de leur mouvement.

Zaou Soropogui, point focal du collectif des enseignants chercheurs non reclassés des institutions d’enseignement supérieur et de recherche à N’Zérékoré

« Nous sommes ici pour présenter nos cris de cœur à monsieur le gouverneur pour qu’il puisse être notre porte-parole auprès du Ministère, parce que nous subissons une injustice. Depuis le 24 janvier 2024, un décret présidentiel a été publié pour la rémunération des fonctionnaires de l’enseignement supérieur, un statut particulier. Mais, après la publication de ce décret, notre Ministère refuse de nous rétablir dans nos droits sous prétexte que nous ne sommes pas reclassés. Alors pour eux, en 2019, monsieur Yéro Baldé avait publié un arrêté soit disant que pour être reclassé assistant, il faut avoir le doctorat. Mais le 20 juillet 2023, le syndicat national autonome de l’enseignement supérieur avait signé un protocole d’accord entre le syndicat et le ministère (le gouvernement) au point 8, que les enseignants chercheurs ayant le master doivent être reclassés. Et ce point stipule que de la promotion des enseignants chercheurs au grade académique, par les deux voies de reclassement, et le reclassement des enseignants ayant le master. Les parties conviennent que le premier palier assistanat se fera par voie nationale, et que les autres se feront par l’autre voie. Parmi ceux qui sont reclassés, d’autres n’ont même pas le master. Et nous qui avons le master, ils refusent de nous reclasser. Alors que ce point 8 nous donne déjà droit à être reclassé. En plus de cela, le décret présidentiel qui a été publié le 24 janvier 2024, en son article 5, dit que les fonctionnaires titulaires du grade d’assistant et d’attachés de recherche, détenteurs de master ou détenteurs d’un diplôme jugé équivalent, sont intégrés et reclassés dans la hiérarchie A2 au grade 3 échelon 1 indice 2506. Donc, cela dit que nous avons le master ou un diplôme jugé équivalent, nous devons être reclassés. Mais le ministère refuse de nous rétablir dans nos droits », a expliqué Zaou Soropogui.

Ensuite, notre interlocuteur est revenu sur les actions déjà prises, mais jusque-là infructueuses. « C’est pourquoi, depuis le mois de mars, nous déposons des mémos. Nous avons fait des rencontres avec le ministre où on nous a demandé de déposer une liste que nous avons déposée. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas d’issue favorable. C’est pourquoi aujourd’hui nous sommes sortis dans toutes les régions où nous sommes rassemblés dans les gouvernorats pour réclamer nos droits de façon pacifique. Quand nous sommes venus, monsieur le gouverneur nous a reçus et nous a renvoyés vers le chef et le directeur de cabinet. Et, après avoir expliqué nos mécontentements, ceux-ci nous ont dit que c’est légal, c’est notre droit. Ils nous ont dit d’aller faire un écrit adressé au Ministère de l’enseignement supérieur qu’on va leur déposer. Ensuite ils vont faire le soit transmis au Ministère de l’administration, que celui-ci va directement déposer au niveau du ministre de tutelle, afin que le ministre puisse prendre ses dispositions », a fait savoir Zaou Soropogui, le point focal du collectif des enseignants chercheurs non reclassés des institutions d’enseignement supérieur et de recherche à N’Zérékoré.

Par ailleurs, Zaou Soropogui précise que leur mouvement est une grève de la faim qui se tient dans tout le pays et qui leur permet de réclamer leur reclassement et leur prise en charge. « Cette grève est une grève de la faim qui ne menace personne, et que tout ce que nous réclamons, c’est notre reclassement et notre prise en charge. Maintenant, que le ministre entende nos cris et qu’il prenne une décision pour nous satisfaire. Sinon, nous continuerons la grève jusqu’au samedi. Cette grève se passe partout en Guinée. Ceux du grand Conakry sont maintenant-là au ministère. Si nous ne sommes pas entendus et satisfaits d’ici le samedi, nous allons aussi proposer un autre plan de façon pacifique pour nous faire entendre », a-t-il indiqué.

En outre, le point focal du collectif des enseignants chercheurs non reclassés des institutions d’enseignement supérieur et de recherche à N’Zérékoré lance un appel à ses pairs. « Notre appel aujourd’hui, c’est de dire à tous nos camarades de se ressaisir puisque cette grève n’est pas une lutte violente, mais une lutte pacifique. Nous levons nos cris pour que le ministère entende, la primature entende et même la présidence afin que nous soyons rétablis dans nos droits », a laissé entendre Zaou Soropogui.

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél. : 620-58-60-02

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