13 jours après la disparition de Saadou Nimaga : son avocat sort du silence et parle sans filtre

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Lors d’une conférence de presse ce mercredi 30 octobre 2024, Me Mohamed Traoré, avocat de Saadou Nimaga, a déploré la lenteur de l’enquête visant à retrouver son client.

Selon lui, aucune avancée notable n’a été réalisée, et il n’existe aucun indice permettant de localiser son client. Il a également révélé que la famille de l’ancien Secrétaire général du ministère des Mines vit dans une angoisse constante depuis l’enlèvement de ce dernier.

Saadou Nimaga a été enlevé le 17 octobre dernier aux environs de 13 heures, alors qu’il se rendait à un rendez-vous à l’hôtel Kaloum. Treize jours sans nouvelle, son conseil, Me Mohamed Traoré, a organisé une conférence de presse à Conakry pour attirer l’attention des autorités judiciaire et sécuritaire.

Me Mohamed Traoré a déclaré : « (…) Depuis le 17 octobre, vers 13 heures, M. Saadou a été abordé par des individus qui l’ont contraint à monter dans son propre véhicule, accompagné de son chauffeur. Depuis ce jour, malheureusement, nous n’avons aucune nouvelle de lui, et sa famille reste sans nouvelles, treize jours après les faits. Dès le lendemain, soit le vendredi 18 octobre, la famille Nimaga a donné l’alerte, et une enquête a été ouverte le samedi par la direction centrale de la police judiciaire à la demande du procureur général. Dans la foulée, le chauffeur de M. Nimaga ainsi que son épouse ont été entendus. Mais depuis l’audition de ces deux personnes, l’enquête semble au point mort (…). Les investigations semblent piétiner, et à ce jour, les enquêteurs ne disposent apparemment d’aucun indice permettant de faire avancer cette affaire », a déploré Me Mohamed Traoré.

La crainte de l’avocat, l’angoisse de la famille, son chauffeur traumatisé  

 

« La famille est face à un dilemme. Soit elle se conforme aux recommandations qui lui demandent de limiter les communications pour ne pas perturber l’enquête, mais puisque celle-ci n’évolue pas, il y a un risque que l’affaire tombe dans l’oubli voire dans l’indifférence générale. Dans ce genre de situation, ce qu’il faut justement éviter, c’est voir l’affaire tomber dans l’oubli. C’est pourquoi nous avons décidé de briser le silence, dans l’espoir qu’en communiquant, certaines personnes puissent transmettre des informations à la police pour l’aider dans son enquête.

Il y a un risque d’oubli, un risque d’indifférence, mais aussi un risque de banalisation. (…) Imaginez l’angoisse de la famille, sa peur et son inquiétude. C’est un père, un époux. Son épouse l’attend chaque soir pour le voir rentrer à la maison. Ses enfants espèrent chaque jour son retour. Imaginez que, plusieurs jours après, ils doivent admettre que M. Saadou Nimaga ne rentre pas chez lui, sans savoir où il se trouve…

Je rappelle que son chauffeur a été enlevé en même temps que lui (Saadou Nimaga), mais par la suite, il a été libéré aux alentours de 20 heures, 21 heures. S’il n’est pas présent ici aujourd’hui, c’est parce qu’il est traumatisé, il a peur. Même ceux qui m’accompagnent ici ont des raisons d’avoir peur, car la famille ne se sent plus en sécurité. Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est que cette affaire ne soit pas banalisée. Nous lançons un appel aux autorités de l’État. Comme on le sait, dans toute société organisée, l’une des fonctions régaliennes de l’État est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. »

L’appel de Me Mohamed Traoré

« Un appel est également lancé aux citoyens, car dans un pays, les services de sécurité ne peuvent fonctionner efficacement sans la collaboration de la population. Si des citoyens disposent d’informations ou de renseignements susceptibles d’orienter les services de sécurité dans leurs investigations, il est essentiel que ces informations soient transmises aux autorités compétentes. Que personne ne se dise : « cela ne me concerne pas, cela ne concerne que M. Nimaga et sa famille, cela ne peut pas m’arriver. » Il faut réaliser que ce qui se passe actuellement peut toucher n’importe qui », a alerté Me Mohamed Traoré.

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