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Youssouf Camara est un ancien conseiller au Conseil National de la Transition (CNT) de 2010. Dans une interview qu’il a accordée à Guinée360, il est revenu sur le motif de son retrait du parlement de la transition de l’époque. Il a également partagé ses réflexions sur la récente décision des Forces Vives de Guinée de demander à leurs représentants de se retirer du CNT.
Guinée360.com : Dans quelles circonstances avez-vous été demandé de démissionner du CNT en 2010 ?
Youssouf Camara : Le 27 octobre 2012, lors d’une manifestation de l’opposition qui avait été réprimée au domicile de Lansana Kouyaté. Ce jour-là, le véhicule de commandement dans lequel se trouvaient les trois leaders, Sidya Touré, Lansana Kouyaté et Cellou Dalein Diallo, a été attaqué par des balles réelles. Suite à cet incident, une décision a été prise pour que les représentants de l’opposition républicaine boycottent toutes les institutions de la République, notamment le CNT et le gouvernement, car Kouyaté avait deux ministres dans le gouvernement d’Alpha Condé et des représentants à la CENI. Dès le lendemain, le 28 octobre, après la déclaration de l’opposition républicaine, j’ai déposé ma démission auprès de la présidente du CNT de l’époque, feu Hadja Rabiatou Serah Diallo.
Comment avez-vous eu le courage de démissionner alors que vous auriez pu rester ?
Je pense que c’est une question de conviction. On n’invente pas ces choses-là. Lorsque vous recevez le mandat d’un parti politique, et que ce même parti décide de vous retirer de l’institution, vous devez automatiquement respecter cette décision. C’est extrêmement important. Cela dit, il n’est pas facile de renoncer aux privilèges que l’on a, surtout quand on débute dans une institution. Moi, j’avais terminé mes études en 2009, c’était mon premier emploi, et je n’avais jamais eu de salaire aussi élevé. Mais malgré tout, j’ai accepté.
Plus de dix ans après, le même scénario se répète. Que ressentez-vous en entendant parler de vous ?
Aujourd’hui, je suis tranquille avec ma conscience, car j’ai respecté les consignes de mon parti politique. Cela fait 13 ans que j’ai pris cette décision et je suis fier de ce que j’ai fait. Cet acte courageux est encore évoqué aujourd’hui dans les médias. Je pense que cela restera dans l’histoire, et mes enfants seront fiers d’apprendre que leur père a accepté de démissionner malgré tous les avantages qu’il percevait.
Quel message avez-vous adressé aux représentants des Forces Vives au sein du CNT ?
Je connais presque tous les trois représentants des Forces Vives. Ce sont de jeunes acteurs politiques qui ont également duré dans leurs partis. Je les conseille d’accepter la décision de leur parti d’origine. C’est crucial, même si c’est difficile. Sachez que vous appartenez à un parti politique où il y avait beaucoup de cadres, certains même plus qualifiés que vous, avec un parcours plus riche. Si le choix est tombé sur vous, vous avez un devoir vis-à-vis de votre parti d’honorer cet engagement. Vous n’êtes pas partis de vous-même, vous avez été choisis après des débats difficiles. Vous devez mériter cette confiance et accepter, en toute tranquillité et honnêteté, de dire à ceux qui vous ont choisis qu’ils n’ont pas eu tort.
L’article Youssouf Camara, ex-membre du CNT 2010 : “C’était mon 1er emploi, malgré tout, j’avais démissionné” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.