PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
« Nous attendons sa réponse dans 72 heures très précises. S’il ne nous répond pas, nous fermerons les portes de l’hôpital. Les malades vont souffrir, et nous savons que ce n’est pas le souhait de notre général Mamadi DOUMBOUYA. Il se portera donc obligatoirement candidat à cause de sa politique » a déclarée dans un média de la place, Dr Sabouya CAMARA, en service à l’hôpital régional de Kankan lors d’un meeting organisé avec ses collègues pour soutenir la candidature du Président de la transition qui, il faut le rappeler avait pris l’engagement solennel de ne pas se présenter aux prochaines élections devant ramener le pays vers le retour à la démocratie dont il avait promis de restaurer après le coup d’État du 05 septembre 2021.
Les propos de cette révèlent non seulement le climat préoccupant de la politisation à outrance qui prévaut au sein de l’administration publique dans notre pays, ce, au mépris des principes les plus basiques dont sont soumis les agents publics que sont entre autres : la continuité du service public pour servir l’intérêt général, la neutralité des agents en charges d’animer les services publics et l’égalité d’accès et de traitement de tous les citoyens devant le service public d’une part ; Et d’autres part, ces propos illustrent les difficultés, mépris et manque d’attention dont sont confrontés nos compatriotes au quotidien dans les services publics de notre pays. La gravité de ces propos doit nous interpeller tous et toutes autant que nous sommes en raison du fait que les dysfonctionnements de nos services publics nous affectent tous que l’on soit civil ou militaire, ministre ou paysan, riche ou pauvre.
Ces propos sont d’autant inquiétants qu’ils touchent un secteur vital chargé de garantir un droit de l’homme fondamental qui est le droit à la vie sans lequel on ne peut prétendre à l’exercice de nos autres droits humains. A ce propos d’ailleurs, nul besoin de décrire les conditions préoccupantes qui caractérisent l’accès et le fonctionnement de la plupart de nos services publics de santé aujourd’hui ! En outre, c’est le lieu de rappeler qu’au delà du secteur de la santé, d’autres secteurs importants comme celui de l’éducation ou encore de la justice restent également confrontés à ces pratiques qui affectent dangereusement le fonctionnement du service public en Guinée qui, pourtant est censé par essence servir l’intérêt général de la population sans distinction ce, quelles que soit l’appartenance politique, religieuse ou encore sociale.
Dans un pays où la législation ne cesse de progresser tous les jours et ce, dans tous les secteurs, la question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir : Qu’es ce qui explique la persistance de ces pratiques rétrogrades aux antipodes de tous les valeurs et principes qui président à l’organisation et au fonctionnement d’une administration moderne tournée vers la satisfaction de l’intérêt général du peuple qui est la vocation principale de tout service public ?
Mais, lorsqu’on porte un regard lucide sur les pratiques qui ont caractérisées le fonctionnement des services publics avec les régimes politiques qui se sont succédé dans la gestion de notre appareil d’État depuis notre indépendance, nous constaterons sans surprise que les propos de cette dame de l’hôpital régional de Kankan sont le fruit d’une pratique très ancienne fondée sur le culte de la personnalité qui a toujours été entretenue par les régimes en place. Une pratique qui se traduit notamment par la confusion entre deux concepts : Etre au service de l’État pour servir l’intérêt général (mission du service public) qui a été confondu par être au service du supérieur hiérarchique. En l’occurrence, le président de la république dans le cas d’espèce même si ce dernier s’écarte des principes et valeurs républicains. Ce qui renvoie à l’obéissance servile du chef !Ainsi, ces personnes qui s’inscrivent dans telles postures se sentent investies d’une certaine garantie d’impunité de leurs agissements par le système en place dont elles vante les mérites et chantent les louanges. Ce, malheureusement au mépris des valeurs et principes qui président à l’organisation et le fonctionnement du service public.
Or, la vocation de l’État de servir l’État général du peuple ne peut se faire sans des services publics accessibles qui répondent aux exigences de la bonne gouvernance. A cet effet, il est important d’interpeller la conscience collective en générale, nos dirigeants actuels en particulier à se pencher davantage sur la question du rôle et de la responsabilité de nos agents en charge d’animer les services publics de notre pays. Les vertus et les principes qui gouvernent la gestion de la chose publique doivent aujourd’hui être inscrites dans les programmes d’enseignements afin de renforcer la culture citoyenne dans ce domaine car le bon fonctionnement de nos services publics est une affaire qui nous concerne tous et toutes.
Alseny SALL, militant des droits humains
.png)
il y a 3 heures
21




















English (US) ·