Désamour des femmes pour les études scientifiques: « Nous devons pousser nos enfants dès le bas âge à avoir de l’audace » (Mariama Satina)

il y a 3 heures 22
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Comment pousser les femmes à opter pour les études scientifiques ? C’est une problématique. Elle reste d’actualité en Guinée. D’autant plus que le constat fait sur le désamour des femmes pour ces options est alarmant. Le sujet a de nouveau été débattu de long en large samedi dernier à Conakry, à la faveur de la rentrée de l’Académie des sciences de Guinée après un exposé sur le thème intitulé : “Genre, inclusion et développement durable “.

A cette occasion, Mariama Satina Diallo Sy était l’une des femmes leaders qui ont accepté de commenter ce sujet brûlant. La vice-présidente de l’ONASUR a expliqué que les femmes sont conscientes qu’il y a un travail à faire sur le plan de la sensibilisation et du plaidoyer au niveau des familles pour pousser les femmes à faire des études scientifiques.

« On l’a dit et répété, nous devons pousser nos enfants dès le bas âge à avoir de l’audace. Parce qu’elles ont peur. Est-ce que je pourrais ? Les femmes passent leur temps à se poser des questions. Est-ce que je suis compétente pour faire telle chose ? Alors que les hommes ne se posent jamais cette question », a-t-elle relevé.

L’ex présidente du CONOR estime que chacun doit absolument éduquer ses enfants, ses filles dès le bas âge pour qu’elles sachent que ce que les hommes, leurs frères et cousins font, elles peuvent y arriver.

« C’est la peur qui les empêche, nos traditions les empêchent, parce qu’on se dit que c’est des études longues, etc. Donc nous faisons beaucoup de plaidoyer dans nos organisations féminines, nous en sommes conscientes. Je pense que nous devons tous jouer ce rôle, sensibiliser », a exhorté Mme Sy.

La Guinée n’est pas le seul pays à être confronté à cette problématique. L’ex ministre du tourisme est convaincue que c’est une longue lutte, une lutte mondiale, une lutte africaine. Cependant, quand elle souhaite que la Guinée ouvre véritablement la voie.

« Comme la Guinée a toujours eu le leadership sur plein de choses, Essayons de conserver ce leadership, de nous donner la main et de réussir à imposer cela, parce que c’est de cela qu’il s’agit. Ça ne s’acquiert pas, ça se conquiert », a-t-elle affirmé.

Mariama Satina Diallo Sy a aussi interpellé les hommes. Elle estime que ceux-ci ont un grand rôle à jouer pour amener les femmes à faire les études scientifiques.

« Vous, les hommes qui êtes dans cette salle, vous êtes tous issus de nous. Vous avez des mères, vous avez des épouses, vous avez des enfants, des filles. Est-ce que vous n’aimeriez pas demain que vos filles soient des filles bien, qui ont été formées, qui occupent des postes extraordinaires un peu partout dans le monde ? C’est ça que je ne comprends pas non plus. Pourquoi les hommes issus de nous et qui ont des filles ne font pas ce qu’il faut, ne font pas le geste ?. C’est une question que je me pose tous les jours », a indiqué la femme leader.

Elle a conclu ses propos sur son désaccord avec l’esprit de la nouvelle constitution sur le quota d’au moins 30% de postes accordé aux femmes.

« Lorsque je vois qu’aujourd’hui, nous sommes 52,8% de femmes, ce sont les dernières statistiques. Et que dans notre constitution, on dit que c’est 30% de postes qu’on remet aux femmes. Moi, ça me gêne. Moi, ça me dérange », a insisté Mme Sy alors que les autres femmes dans la salle approuvaient sa position.

Sékou Diatéya

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