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Dans le cadre de la mise en place de la 5e République, Faure Gnassingbé devient président du Conseil des ministres avec des pouvoirs étendus et Jean Lucien Savi de Tové, président du pays, désormais un poste honorifique. L’opposition dénonce.
Faure Gnassingbé et Jean Lucien Savi de Tové ont respectivement été élus, samedi 3 mai 2025, Président du Conseil des ministres et Président de la République togolaise par les députés et les sénateurs, clôturant ainsi l’installation des différentes institutions prévues par la nouvelle constitution du 6 mai 2024 qui a basculé le Togo dans la 5e République en passant du régime Présidentiel au Régime parlementaire.
Cette constitution avait prévu un an de transition au cours de laquelle, le pouvoir en place devrait instituer un sénat, faire élire (par le parlement et le sénat regroupé) le président du conseil des ministres (nouvelle appellation du Premier ministre) et le nouveau Président de la République. C’est une journée marathon qui s’est donc déroulée ce 03 mai à Lomé pour finaliser ce processus dans les délais.
Après la démission, la veille, du Gouvernement dirigé par Victoire Tomegah-Dogbé, les députés se sont d’abord regroupés ce 03 mai, conformément à l’article 47 de la nouvelle constitution, pour désigner Faure Gnassingbé, au pouvoir en qualité de Président de le République depuis 20 ans (avril 2005), comme nouveau président du conseil des ministres.
Cette désignation a été rapidement suivie un peu plus de 2h plus tard, de la prestation de son serment devant la Cour constitutionnelle togolaise pour un mandat de 6 ans renouvelable. Désormais, en cette qualité, il détient le super pouvoir exécutif de la 5e république et a reçu allégeance de l’armée. Il formera son premier gouvernement dans les jours à venir.
Ensuite, Ce fut le tour du congrès réunissant les députés et les sénateurs, de désigner Jean Lucien Savi de Tové, 86 ans, ancien ministre et un opposant du Sud-Togo issu de l’ethnie EWE, membre fondateur de la Convergence patriotique panafricaine (CPP), et seul candidat en lice proposé par le parti UNIR au pouvoir, comme président de la République togolaise. Ce dernier, selon Kodjo Adedze, président du congrès, répondait à tous les critères définis par la nouvelle constitution.
« Il est exclusivement de nationalité togolaise de naissance, âgé de plus de 86 ans, jouissant de ses droits civils et politiques, et en bonne santé physique et mentale selon les expertises médicales. Il réside sur le territoire national depuis plus de 12 mois », a-t-il précisé avant le vote.
A noter que selon les dispositions de la nouvelle constitution, le poste du président de la République n’est désormais qu’à titre honorifique. Tous les pouvoirs d’Etat étant réservés au président du conseil des ministres.
— « Un crime contre le peuple », selon l’opposition
Les opposants Jean Pierre Fabre (Président de l’Alliance Nationale pour le Changement-ANC et ex-chef de fil de l’opposition togolaise) et Me Paul Dodzi Apevon (Président des Forces démocratiques pour la République-FDR), deux députés élus, ont refusé de siéger en contestation de la nouvelle constitution du 06 mai 2024, alors que la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a réagi en conférence de presse en début de soirée, samedi.
« Les parlementaires ainsi que les membres de la Cour Constitutionnelle qui ont participé au crime commis ce jour contre le peuple togolais, en validant le choix d’un Président du Conseil des ministres tout puissant bien que non élu par le peuple, en élisant un Président de la République à la place du peuple souverain, et en recevant le serment des nouveaux responsables illégitimes, seront tenus pour responsables devant l’Histoire. Ils auront trahi la souveraineté du peuple togolais. » a affirmé ce regroupement de plusieurs partis et organisations de la société civile dans sa déclaration liminaire avant d’appeler la population togolaise à la résistance en se référant à l’article 150 de l’ancienne constitution.
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, Présidente de la DMP et députée absente à l’Assemblée lors des évènements de ce 03 mai, a appelé les Togolais à se joindre massivement à la manifestation publique de l’ANC et des FDR prévue ce 4 mai à Lomé.
Nathaniel Olympio, Président du Parti des Togolais et Porte-parole du front « Touche pas à ma Constitution » créé dans la foulée de l’adoption de la constitution du 06 mai 2024, joint par Anadolu, qualifie la journée de « triste » pour la nation toute entière.
« Aujourd’hui est un jour triste pour les Togolais. Faure Gnassingbé clôture le processus de sa 5e République. C’est quelque chose qu’il a décidé tout seul en violation de la souveraineté du peuple togolais qui résiste avec colère et détermination. Il ne va pas accepter cela. Maintenant, il faut s’attendre à tout dans cette période de grande incertitude qui s’ouvre avec deux constitutions qui s’affrontent. Celle de 1992 votée par les togolais à 98% et celle de 2024 que Faure Gnassingbé impose aux togolais », a indiqué Nathaniel Olympio.
Anadolu
L’article Togo : Faure Gnassingbé cède la Présidence, désormais honorifique, à Jean Lucien Savi de Tové est apparu en premier sur Mediaguinee.com.