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On avait cru que sa sortie, très attendue, allait dissiper les inquiétudes. Que la lumière serait enfin faite sur les zones d’ombre. Que le secteur bancaire, en pleine tourmente, retrouverait de la sérénité. Que la confiance en la BCRG , fortement entamée ces derniers temps à cause d’une affaire d’or l’ayant conduit à de longs interrogatoires à la gendarmerie, serait restaurée. Hélas, que dalle !
Le gouverneur de la Banque centrale, Karamo Kaba a rompu le silence en ce début de semaine. Il n’aurait peut-être pas dû. Selon plusieurs observateurs, il s’est lourdement fourvoyé. Une chose est sûre , il a réussi l’exploit de faire l’unanimité contre lui.
En s’exprimant sur la crise de liquidité , ou la pénurie de billets, selon les sensibilités , il n’a fait qu’amplifier les incertitudes et nourrir le scepticisme quant à un retour à la normale. Car l’argent se fait toujours aussi rare dans les banques.
Le tableau serait triste à pleurer si l’histoire ne nous enseignait pas que les bonnes surprises existent aussi.
Le président Mamadi Doumbouya est bien capable de ces grandes surprises. Il nous en a déjà gratifiés. Il prendra la bonne décision quand il sera convaincu que son gouverneur a atteint ses limites, quitte à lui confier d’autres responsabilités, ailleurs. Car maintenir Karamo Kaba à la tête de la BCRG, dans ce contexte, pourrait nuire à l’élan pris par notre économie, récemment saluée par les institutions monétaires internationales pour la solidité de ses indicateurs macroéconomiques.
Autrement dit, restaurer la confiance et la sérénité dans le secteur bancaire doit primer sur toute autre considération. Et force est de constater que Karamo Kaba peine à y parvenir. Si besoin pour le démonter , la solution qu’il propose , d’ injecter plus de 2 000 milliards de francs dans le circuit pour résorber la crise , est décriée par bien de spécialistes qui la juge conjoncturelle. Car elle présente un risque évident : celui d’une inflation monétaire , qui viendrait déséquilibrer tous les indicateurs économiques. A cet effet, une hausse des prix est à redouter.
Pire encore, cette approche ne garantit en rien que les clients des banques renonceront à la thésaurisation, qui reste la véritable menace. Et ce n’est pas avec des solutions cosmétiques qu’on pourra y remédier, mais avec une démarche rassurante, non contraignante, et fondée sur la confiance.