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L’Institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPIDCA) a organisé une journée de sensibilisation sur l’usage des drogues. La cérémonie a eu lieu au quartier Dabompa Plateau, dans la commune urbaine de Tombolia, dans la journée d’hier, mercredi 26 juin 2024. C’était à l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues, initiée depuis 1989 par les Nations Unies. L’accent doit être mis sur la prévention avec tous les acteurs pouvant jouer un rôle pour freiner la consommation des drogues, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son discours, le Directeur général de l’institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue et autres conduites addictives,
est largement revenu sur l’importance de la prévention.
« Cette journée est intitulée ‘’les faits sont là : investissez dans la prévention’’. Il faut aller avec les trois types de prévention. La prévention primaire, sensibiliser les jeunes qui n’ont jamais consommé la drogue à ne pas toucher, mais aussi les jeunes qui consomment la drogue, comment mettre en place des dispositifs de prise en charge thérapeutique pour qu’ils soient traités parce qu’ils sont malades. La drogue est une maladie, une épidémie qui est cachée, qui est en train de ravager la jeunesse guinéenne. Donc, la journée mondiale de lutte contre la drogue cadre bien entendu le thème avec des actes d’interventions de l’institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue et autres conduites addictives contre la drogue. Mais aussi la deuxième stratégie, c’est l’insertion sociale des usagers des drogues. C’est dans cette optique que nous sommes dans la commune de Tombolia pour sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à la consommation de la drogue, principalement la drogue kusch. D’abord il faut retenir que l’Office des Nations Unies contre la Drogue le dit. Que la dépendance à la drogue n’est pas un choix. Il y a des jeunes qui viennent accidentellement dans la consommation de la drogue, parce que dans les types de drogue, il y a des substances, telles que la nicotine qui rend dépendant et contraint quelqu’un à prendre la drogue. Par rapport à cette consommation, il y a deux phases. Il y a la demi-vie ; quand la personne en consomme, elle se retrouve dans un état second. Aussi, il y a le syndrome de manque qui fait que quand la personne consomme, elle est dans la violence. Donc, la préoccupation nationale, c’est d’établir un contact avec les jeunes, aller vers eux, faire du porte-à-porte pour les sensibiliser. A partir de cette année, jusqu’au 25 juin 2025, nous allons intensifier les campagnes de sensibilisation à tous les niveaux », a expliqué Dr Thierno Bah.
Prenant la parole, le maire de la commune de Tombolia, Moundiour Chérif Haïdara a informé que des cas de morts ont été enregistrés suite à la consommation des substances et invité la jeunesse à prendre ses responsabilités.
« On fait appel à la jeunesse en termes de responsabilité, qui est la sienne. Un jeune qui a 18 ans est déjà majeur et responsable. La drogue est simplement mortelle. S’ils veulent mourir, ils n’ont qu’à aller à la consommation de la drogue. Ils ont toutes les preuves qu’aujourd’hui la drogue tue. Ils savent désormais que la cigarette, la chicha et cette drogue qu’on appelle kusch, font des dégâts dans leur physiologie, dégradent leur organisme et les tuent. Ils sont prévenus et je crois qu’à présent, ils prendront leurs responsabilités pour s’éloigner de ce poison grave. Parce que lorsque le dernier cas nous a été signalé, il y a 48 heures, les forces de l’ordre étaient là. Je me suis imprégné de ce qui se passe autour de ces enfants, pour que les jeunes n’aillent pas en imitation. Qu’ils soient au courant de ce qui a été la récompense de ce jeune qui s’est permis de consommer la drogue jusqu’à la mort. Ils savent désormais que la sécurité est à leur trousse pour que celui qui sera saisi fasse l’objet de poursuites judiciaires. Pour ces deux derniers mois, nous avons entendu parler de deux pertes en vies humaines et un cas de morbidité assez poussé », a fait savoir le président de la délégation spéciale.
Pour sa part, Aboubacar Sidiki Traoré, chef du quartier ENTAG Fassa, a demandé à la communauté et surtout aux parents de s’impliquer dans l’éducation des enfants.
« On demande à la population de nous accompagner pour la lutte contre la drogue, et on demande aux mamans et aux papas de s’impliquer fortement, car les enfants sont dans les foyers, dans les familles, et chacun connaît mieux son enfant… »
Même son de cloche pour Moussokoro Camara, membre de la délégation spéciale de la commune de Tombolia, qui a incité les femmes à sensibiliser leurs enfants sur les dangers liés à la consommation de la drogue.
« Les problèmes de consommation de la drogue nous concernent tous, surtout nous les femmes. Pourquoi ? Parce que si tu donnes naissance à un enfant, tu voudrais qu’il réussisse sa vie. Quand on met au monde un enfant, on voudrait que cet enfant gravisse les échelons, qu’il soit directeur, ministre, ou qu’il devienne un jour président. Mais, si cet enfant devient un drogué, qui prend des stupéfiants, tu vas le perdre. Donc nous les femmes, nous devons écouter très bien et quand on quitte ici, et qu’on retourne à la maison, nous devons prévenir nos enfants, pour diminuer, voire même mettre fin à cette consommation de la drogue. Mes chères dames, prenons nos responsabilités et sensibilisons nos enfants », a-t-elle lancé.
Salématou Keïta, également membre de la délégation, demande à la jeunesse de se concentrer sur les études qui est le seul moyen pour eux d’assurer leur avenir.
« Les jeunes guinéens doivent comprendre que la drogue n’est pas bonne. Par exemple, la drogue kusch qu’ils prennent, si tu la prends, tu te couches là-bas. Ce que je vais dire à la jeunesse, c’est de prendre leur courage, d’arrêter de se droguer, d’étudier et chercher des diplômes. Parce que c’est ça l’avenir et non s’adonner à la consommation de la drogue qui tue… »
De son côté, le chargé de programmes de l’ONU pour la lutte contre la drogue et le Crime en Guinée, Mamadou Bassirou Bah, pense que pour éviter aux jeunes de tomber dans les vices des substances psychotropes, la prévention doit être commencée très tôt.
« Je voudrais rappeler que plus de 64 millions personnes dans le monde souffrent de troubles liés à l’usage de la drogue. Près de 14 millions de personnes s’injectent des drogues ; 1,18% de personnes vivent avec le VIH ; 1,8% de personnes vivent avec l’hépatite C ; 1,4 millions de personnes vivent à la fois avec le VIH et l’hépatite C. Les personnes qui consomment de la drogue sont vulnérables au VIH Sida, à la tuberculose et à l’hépatite. La prévention est donc rentable et cruciale dès la naissance. C’est pourquoi nous devons favoriser les compétences émotionnelles et sociales chez les enfants pour prévenir la consommation de la drogue et autres substances addictives. La prévention est une responsabilité partagée, les programmes de prévention communautaire impliquent donc tout le monde. Les parents, les éducateurs, les forces de l’ordre, et les dirigeants communautaires. En travaillant ensemble, nous pouvons construire une défense solide contre les troubles liés à l’usage de la drogue. L’emprisonnement est certes une voix, mais ne doit pas être la seule réponse dans le cadre de la lutte contre la drogue. Donc, nous devons promouvoir le traitement et les services communautaires comme une alternative efficace à la consommation de la drogue. Car, une personne qui est addictive à la drogue est une personne aussi malade. L’ONUDC, l’office des nations unies contre la drogue et le crime se tiendra aux côtés de la République de Guinée, pour appuyer la prévention. C’est d’ailleurs pourquoi l’ONU DC appui l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue dans le cadre de son financement stratégique, également l’ONUDC a appuyé l’institut itinérant dans le cadre d’une enquête scolaire sur les questions de consommation de la drogue en milieu scolaire », a fait savoir monsieur Bah
Mariama BARRY pour Guineematin.com
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