Santé publique : l’OMS sonne l’alarme face à la hausse mondiale des cas de gonorrhée résistante

il y a 3 heures 10
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À l’occasion de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW), organisée chaque année du 18 au 24 novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur une progression inquiétante : la gonorrhée, l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes, devient de plus en plus difficile à traiter en raison d’une résistance croissante aux antibiotiques.

Les nouvelles données du Programme renforcé de surveillance antimicrobienne des gonocoques (EGASP) montrent une augmentation significative des résistances aux principaux traitements. Entre 2022 et 2024, la résistance à la ceftriaxone est passée de 0,8 % à 5 %, tandis que celle à la céfixime est passée de 1,7 % à 11 %. Parallèlement, des souches résistantes sont désormais signalées dans un nombre croissant de pays.

La résistance à l’azithromycine reste stable à 4 %, mais celle à la ciprofloxacine atteint un niveau extrêmement élevé de 95 %.

« Cet effort mondial est essentiel pour suivre, prévenir et combattre la gonorrhée pharmacorésistante », déclare la Dre Tereza Kasaeva, directrice du département VIH et IST de l’OMS, qui exhorte les États à renforcer leurs systèmes nationaux de surveillance et à intensifier la lutte contre la propagation des IST.

Selon le rapport, 52 % des cas symptomatiques de gonorrhée chez les hommes ont été enregistrés dans les pays de la région du Pacifique occidental de l’OMS. La région Afrique en concentre 28 %, suivie par l’Asie du Sud-Est. L’âge médian des patients est de 27 ans, avec une fourchette allant de 12 à 94 ans. Parmi les personnes touchées, 20 % sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 42 % déclarent avoir eu plusieurs partenaires sexuels au cours des 30 derniers jours. En outre, 8 % avaient récemment pris des antibiotiques et 19 % avaient voyagé.

L’OMS souligne également des avancées majeures en matière de surveillance génomique, avec près de 3 000 échantillons séquencés dans huit pays en 2024.

Parallèlement, de nouveaux essais cliniques sur des traitements innovants — notamment la zoliflodacine et la gépotidacine — ont été menés en collaboration avec le Centre collaborateur de l’OMS sur la résistance aux antimicrobiens dans les IST. Ces recherches, ainsi que celles portant sur la résistance à la tétracycline, contribueront à orienter les futures stratégies de prévention, y compris l’utilisation potentielle de méthodes prophylactiques comme le DoxyPEP.

Le rapport de l’OMS insiste sur la nécessité de renforcer la surveillance épidémiologique, d’améliorer les capacités diagnostiques et de garantir un accès équitable aux nouveaux traitements contre les IST.

Face à la montée rapide des infections résistantes aux médicaments, l’OMS appelle à une action urgente et coordonnée, considérant cette menace comme un défi majeur pour la santé publique mondiale.

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