Kaloum- Un homme jugé pour escroquerie et trafic de migrants : “Il m’a dit qu’il représentait une institution américaine en Guinée” (plaignant)

Le dossier d’Ibrahima N’Dour Bah, placé sous mandat de dépôt depuis janvier 2025, a été évoqué ce mercredi 19 novembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Kaloum.

L’homme, qui s’est présenté à la barre comme détenteur d’une agence de voyage, est accusé d’escroquerie et de trafic illicite de migrants, au préjudice d’Oumar Sidibé.

Pour rappel, le prévenu avait fait croire au plaignant et à certains membres de sa famille qu’il avait la possibilité de les faire voyager aux États-Unis et en Australie.

Interrogé sur les faits, le prévenu a plaidé coupable.

« Oui, je reconnais les faits. Monsieur Oumar Sidibé est venu au bureau de mon agence de voyage, il m’a dit que ses frères voulaient aller en Australie et lui, aux États-Unis. On a conclu qu’il allait payer 10 000 dollars par personne. J’ai reçu 170 millions pour faire voyager ses trois frères, et 10 000 dollars pour faire voyager Monsieur Sidibé. Mon intention était noble, mais la procédure de voyage a échoué. Donc, je regrette l’acte. Le regret est insupportable », a-t-il expliqué.

Le plaignant a ensuite été appelé à la barre pour donner sa version des faits :

« D’abord, il m’a dit qu’il représentait une institution américaine en Guinée. Une institution qui vend des produits et, après, te fait voyager aux États-Unis. Il m’a convaincu en me disant que les places étaient limitées. »

Questionné par le parquet sur l’année des faits et les montants en jeu, la victime répond :

« Le 16 décembre 2023, je lui ai remis un montant de 183 millions de francs guinéens pour faire voyager trois personnes en Australie. Ma nièce, qui était en Côte d’Ivoire, est venue ici pour ça. Je lui ai remis 9 000 euros pour m’aider à aller aux États-Unis. Il a aussi pris 16 millions 300 mille francs guinéens des mains de mon oncle, Elhadj Sadio, et 15 millions 300 mille francs guinéens appartenant à Fatoumata. Et depuis qu’il a reçu cet argent, il s’est caché de moi. Je suis sorti pour mener des enquêtes autour de lui. Et finalement, je l’ai arrêté ici à Kaloum. »

Après cette déposition de la partie civile, le tribunal a renvoyé l’affaire au 26 novembre prochain pour la suite des débats.

Elisa CAMARA

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