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Le verdict dans l’affaire opposant l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankon à l’État guinéen, a été renvoyé au 7 mai prochain. Une décision prise sans motivation officielle par le juge Yacouba Conté, selon la défense, qui peine à en comprendre les raisons.
Pour Me Almamy Samory Traoré, avocat du ministre Kourouma, ce report suscite de la déception. Bien qu’un renvoi puisse s’expliquer, notamment par le temps nécessaire à la rédaction du jugement, il déplore son caractère injustifié dans ce dossier.
“Parce qu’il leur faut du temps pour rédiger. Mais, dans ce cas particulier, j’ai un sentiment de déception. Déception, parce que nous estimons que tous les éléments sont réunis dans ce dossier pour que les clients puissent être situés sur leur sort aujourd’hui.”
L’avocat redoute que cette prorogation n’annonce une issue déjà influencée par le parquet. “Mais je vais simplement faire une mise en garde, car toute décision qui serait dictée sera dénoncée. Ce que nous avons remarqué ici à la CRIEF, dans toutes les procédures concernant les anciens dignitaires de l’État, c’est que la chambre de jugement, qu’il s’agisse de Kassory, Damaro Camara ou Dr Mohamed Diané, a systématiquement reconduit les peines proposées par le parquet spécial. On ne change même pas une virgule. On a l’impression que ces peines ont été dictées ailleurs : le parquet donne l’information, et le juge intervient. Nous mettons en garde contre cette systématisation des peines prononcées à l’encontre des mêmes personnes, poursuivies dans des circonstances similaires.”
S’appuyant sur la nature même des accusations, Me Traoré affirme que le fond du dossier est insuffisant pour justifier une quelconque condamnation. “Kourouma est jugé au même titre que son coprévenu, sur la base d’un rapport non contradictoire, un rapport provisoire. Les inspecteurs sont venus ici, et ont affirmé qu’ils n’avaient pas pu entendre le prévenu. Donc, ils n’ont pas eu la possibilité de faire un travail contradictoire. Le juge, en tant qu’organe indépendant — c’est du moins ce que dit le code de procédure pénale, mais aussi le statut de magistrat — doit en tirer les conséquences. Pourquoi ne veut-on pas libérer Ibrahima Kourouma ? Pourquoi ne veut-on pas écarter ce rapport ?”
Et de conclure par une mise en garde empreinte d’espoir : “Nous considérons que ce rapport ne fait que prolonger la détention de mon client. Mais surtout, il vise à trouver un moyen de le condamner ou de justifier la peine que le parquet avait déjà proposée. Nous estimons qu’ils ont eu suffisamment de temps — plus d’un mois — pour le libérer. Mais nous restons confiants : s’ils font preuve d’indépendance et respectent les règles du droit, je pense que notre client sera libre.”
L’article Renvoi du verdict dans l’affaire Kourouma : “On veut juste trouver un moyen de le condamner”, dénonce Me Samory Traoré est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.