Rencontre Parquet-Victimes: « un procureur n’a pas besoin d’attendre une plainte pour engager des enquêtes » (OGDH)

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Les parents des cinq dernières victimes de la manifestation du 05 septembre 2023 et leurs avocats, ont rencontré le procureur de la République près le TPI de Dixinn Algassimou Diallo le mercredi 13 septembre 2023.

La démarche qui est saluée par l’OGDH mais elle estime qu’un procureur n’a pas besoin d’attendre une plainte de victime pour déclencher l’action publique en pareil cas. C’est ce que confié à Mosaiqueguinee.com, le Responsable en charge de la communication de l’OGDH

« Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt cette actualité. Nous pensons que c’est une bonne chose en soi car il n’est jamais trop tard de bien faire, d’autant plus que nous sommes face à une situation où on parle de perte en vie humaine ! Car comme vous le savez, les droits de l’Homme consacrent la sacralité de la personne humaine et de sa dignité en toute circonstance même si tuer est devenu banal dans notre pays malheureusement ! Toutefois, nous pensons qu’un procureur n’a pas besoin d’attendre une plainte pour engager des enquêtes en pareil cas dans la mesure où c’est lui qui est le représentant de la société auprès du tribunal. A cet effet, il a l’obligation de veiller au respect de l’ensemble des droits et libertés de chaque citoyen. C’est à dire lorsqu’il y a un événement quelconque qui débouche sur des situations de violences entraînant des pertes en vie humaine, il doit automatiquement déclencher l’action publique et faire bouger la chaîne pénale pour que des enquêtes soient menées afin que les responsabilités soient situées, les responsables identifiés, juger et sanctionner conformément à la loi à la hauteur de leurs forfaitures, ce quel que soit leur statut de policier, de gendarme, de militaire, de manifestant ou encore de contre manifestant. En procédant ainsi, la justice rassure et inspire confiance aux citoyens…», a-t-il réagi d’entrée.

Alseny Sall déclare que depuis un certain temps malheureusement en Guinée, au lieu de privilégier les enquêtes qui, si elles sont menées avec rigueur et discipline, peuvent permettre de situer les responsabilités, qu’on préfère plutôt commencer à rejeter les responsabilités sur les organisateurs.

« Ce qui constitue pour nous une véritable préoccupation pour la suite de la procédure judiciaire dans des pays comme les nôtres où la justice évolue en dent de scie. Quel crédit ! Quel espoir pour les victimes ! Quel pourcentage de chance on a dans une telle circonstance dans l’aboutissement des enquêtes ? Voilà un des problèmes essentiels auquel nous sommes confrontés avec les enquêtes qui sont ouvertes à l’occasion des tueries et autres violations des droits humains en Guinée ! Ces 10 dernières années, combien d’enquêtes ont été ouvertes suite à la pression médiatique et des organisations de droits de l’homme ? Combien de ces enquêtes ont connu ne serait-ce qu’une clôture de l’instruction avant même de parler de procès ? Voilà les défis auxquels notre appareil judiciaire doit faire face pour nous montrer que la justice est la même pour tous les Guinéens que nous sommes, quelle que soit notre position administrative, sociale ou militaire. En ouvrant le procès dans l’affaire du massacre du stade du 28 septembre 2009 dans un temps record, les autorités de la transition nous ont montré que lorsqu’on veut on peut dans ce pays ! Mais sommes-nous prêts pour ça ? Voilà toute la question ! », s’est-il interrogé dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com.

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