Quand Skye Bank s’embrouille toute seule… à Conakry !

Pour avoir couvert un procès qui la concerne directement, Skye Bank crache du feu. Notre rédaction, fidèle à ses habitudes, a suivi le procès de deux jeunes accusés de (tentative) de piratage de comptes de Skye Bank (titre de notre rédaction).

Au rôle de l’audience, il est clairement écrit : « intrusion frauduleuse dans un système d’exploitation, atteinte à l’image de Skye Bank, vol et complicité » (voir image ci-dessous).

Notre reporter -professionnelle devant l’éternel- a fidèlement rapporté les débats, sans rien modifier. C’est au cours du jugement que le montant de 11,5 milliards GNF a été évoqué. Le chiffre n’est pas inventé par Mediaguinee, s’il vous plaît.

S’il y a eu invention, comme le prétend Skye Bank, elle aurait dû chercher le coupable ailleurs. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que la banque -connaissant parfaitement la vérité- publie sur sa page Facebook un communiqué cousu de fil blanc, insinuant que les informations relayées par notre média, avec capture d’écran à l’appui, seraient inexactes. Et le comble, c’est que la banque affirme cela avec sérieux !

« Skye Bank porte à la connaissance de l’opinion publique qu’un article largement relayé évoquant un prétendu détournement de 11 milliards 500 millions GNF par deux jeunes présentés comme ayant accédé frauduleusement à notre système informatique contient des informations inexactes et ne reflète pas la réalité des faits. En effet, il ne s’agit nullement d’un vol ou d’un détournement au préjudice de Skye Bank. La banque confirme qu’il s’agissait d’une tentative d’intrusion informatique, immédiatement détectée et neutralisée par nos dispositifs internes de sécurité. Aucune somme n’a été soustraite des comptes de la banque ou de nos clients », écrit la banque pour se défendre, rejetant ainsi le terme « vol ». Diantre ! Qui a prétendu que l’opération avait réussi ?

Quel crime le journal a-t-il donc commis ? Devons-nous refuser de rapporter les faits parce qu’une banque se sentirait concernée et que la sécurité de ses données est en débat dans un procès public ? Nous n’avons fait que relater les faits. Nous l’avons même signalé à un haut responsable de ladite banque, qui nous a contactés par téléphone après la publication de l’article, tentant de nous imposer sa version. Après ses explications, il nous a demandé gentiment de bien vouloir préciser : « tentative de piratage ».

Screenshot

Qu’on se le tienne pour dit : nous ne sommes pas des chargés de communication, et nous continuerons à demeurer journalistes, rapportant les faits avec rigueur et indépendance.

La Rédaction

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