Quand la campagne annonce le fiasco du taux de participation (Par Souleymane Souza Konaté)

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Pour une fois, partisans et adversaires du pouvoir parlent d’une même voix : la campagne pour l’élection présidentielle se déroule dans une indifférence presque méprisante des populations. Personne n’écoute, personne ne bouge, personne n’y croit. La vie suit son cours normal, comme s’il n’y avait ni élection en vue, ni enjeu, ni compétition. Le peuple a tourné le dos à une mascarade dont il connaît déjà l’issue fabriquée.

Au grand désespoir des autorités, il est cette fois impossible de fabriquer des chiffres de mobilisation pour sauver la face. On ne peut ni prêter un enthousiasme fictif au peuple, ni remplir les rues à sa place. Le vide est là, visible, humiliant. Ce n’est pas comme lors du dernier référendum, boudé par la majorité, mais maquillé en triomphe à coups de chiffres mensongers.

La campagne pour l’élection présidentielle contestée du 28 décembre 2025 est ainsi la preuve éclatante du rejet populaire d’un processus verrouillé de bout en bout : exclusion systématique des partis les plus représentatifs, élimination des candidats capables de l’emporter, imposition d’un seul homme décidé à se succéder à lui-même au forceps, après avoir violé sa propre charte et piétiné le serment qu’il avait librement prêté. Tout y est : la fraude, l’arbitraire, le parjure.

Ce qui se joue ici, ce n’est même plus une élection, mais une parodie dont l’unique enjeu est de savoir si le peuple acceptera de s’associer à la liquidation définitive de la démocratie, conquise au prix du sang, et à la validation officielle d’un mensonge d’État.

La question n’est plus de savoir si les citoyens sont consentants. Leur attitude parle d’elle-même : ils ne se reconnaissent pas dans ces élections truquées, bâties sur l’exclusion, imposées par la peur, la répression et la terreur. La seule vraie question désormais est celle-ci : le pouvoir sera-t-il capable de respecter, pour une fois, le verdict des urnes, sans le trafiquer, sans le falsifier, sans le détourner ?

Qu’on se le dise clairement : des élections en Guinée sans l’UFDG, sans les forces politiques réellement représentatives, sans un leader populaire et charismatique comme El Hadj Cellou Dalein Diallo, ne peuvent produire ni engouement, ni adhésion, ni légitimité. Le peuple résiste. Soit par le silence et le refus de participer, soit par l’expression directe de sa colère dans la rue.

Le manque d’enjeu a tué le jeu.
Et ce vide populaire pourrait bien sceller le sort du régime.
Les signes sont là. Ils sont clairs.
Qui vivra, verra.

Souleymane SOUZA KONATÉ

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