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Le procès en appel de l’homme politique Aliou Bah devait se poursuivre ce mercredi 16 avril 2025 à Conakry. Mais les avocats de la défense ont décidé de boycotter l’audience. Après avoir constaté plusieurs manquements liés à la sécurité de leur client, à l’interdiction d’accès imposée aux journalistes ainsi qu’aux militants du MoDeL, ils ont choisi de quitter la salle d’audience.
Journalistes, diplomates et militants du MoDeL se sont vu refuser l’accès à l’enceinte de la Cour d’appel. Les agents de sécurité, déployés sur place, affirment avoir reçu des « instructions fermes d’empêcher les citoyens d’accéder à la salle ».
Selon les informations recueillies sur place, la Cour présidée par Hadja Fatou Bangoura a néanmoins décidé d’ouvrir les débats. Mais dès l’ouverture de l’audience, les avocats d’Aliou Bah ont annoncé leur retrait. À la sortie de la salle, l’un d’eux a fait un compte rendu de la situation.
« Ce matin, à notre grande surprise, dès 7h, le parquet général est allé chercher des jeunes qu’il a fait entrer dans la salle d’audience. À notre arrivée, la salle était déjà complètement remplie. C’est cet argument qui a été utilisé pour refuser l’accès à la presse, aux militants, sympathisants et proches d’Aliou Bah. Et donc, qu’est-ce que tout cela signifie ? », s’interroge Me Galyssa Hady Diallo.
Boycott pour des raisons de sécurité
Selon lui, cette exclusion est une manœuvre orchestrée par le parquet pour retarder le traitement du dossier.
« Cela révèle deux choses : premièrement, nous, les avocats, n’étions pas en sécurité dans cette salle. J’ai personnellement interrogé l’un des individus présents en lui demandant s’il appartenait à un cabinet d’avocats. Il m’a répondu : “Qu’est-ce qu’un cabinet d’avocats ?” Vous vous rendez compte ? Ce sont des personnes qui n’ont aucun lien avec ce procès. Deuxièmement, M. Bah lui-même n’était pas en sécurité dans ces conditions.
On ne sait pas qui sont ces gens, pourquoi ils sont là, ni s’ils peuvent troubler l’audience. Le parquet voulait nous faire entrer dans la même salle que ces individus, quitte à provoquer des incidents. Et ensuite, ils auraient dit : ‘Vous voyez, on avait demandé un huis clos, vous avez refusé, voilà le résultat.’ Pire encore, ils ont voulu qu’on négocie un changement de salle, tout en exigeant que même nous, les avocats, laissions nos téléphones à l’extérieur. Depuis quand fouille-t-on les avocats pour entrer dans une salle d’audience ? »
Face à ce qu’il qualifie de mascarade, Me Galyssa Hady Diallo affirme que le collectif des avocats a consulté leur client pour convenir d’une stratégie.
« Nous avons donc décidé de ne pas nous associer à ce scandale. S’ils veulent le huis clos à tout prix, qu’ils le fassent. Mais sans nous. »
À l’heure actuelle, il reste incertain de savoir si le procès a bel et bien eu lieu.