Procès du massacre du 28 septembre : la défense se justifie, la partie civile rassurée

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La phase de confrontation a commencé ce lundi 15 avil 2024 dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Après les contradictions soulevées par le tribunal, le parquet et la partie civile, les avocats de la défense se sont abstenus de poser des questions arguant qu’il s’agit “d’un simulacre de confrontation”. Mais la partie civile reste convaincue que le tribunal a réussi à détecter la bonne ou la mauvaise foi des accusés.

Pour Me Jocamey Haba, avocat du capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte de 2008 : “Ce qui s’est passé ce matin n’a l’air d’aucune confrontation en droit, pourquoi je le dis, lorsqu’on parle d’une confrontation, on oppose d’abord des parties qui sont à un procès. Alors, des déclarations qui ont été faites emmènent des personnes qui ont des positions totalement contradictoires. On aurait dû commencer par des personnes qui accusent contre ceux-là qu’on est en train d’accuser. On ne l’a pas fait, et ça, c’est le premier élément.

2ᵉ élément : les points de confrontation doivent être donnés à l’audience et, c’est uniquement sur ces points de confrontation que les personnes qui sont appelées à la barre doivent discuter.

On a eu l’air d’un interrogatoire de tous les côtés, que ce soit le parquet, la partie civile et même du côté du tribunal. On a eu l’impression que le tribunal n’a pas compris cela lorsque la partie civile a eu la parole.” Ajoutant que c’est pour cette raison que la défense n’a pas voulu cautionner cela.

Jusqu’à la fin de l’audience de ce lundi, la défense, de façon unanime, n’a pas voulu poser des questions ou soulever des contradictions. Me Haba justifie cette décision en indiquant : “Nous ne voulions pas cautionner ce que pour le moment, nous considérons comme un simulacre de confrontation qui a un seul objectif, celui d’opposer les accusés entre eux et trouver des éléments qui leur permettent de comprendre ce qu’ils appellent responsabilité de commandement des chefs militaires pour aboutir à une requalification des faits. Les questions qui sont posées vont dans le sens de la requalification des faits en crime contre l’humanité.”

Pour Me Amadou Ds Bah, avocat de la partie civile, la confrontation n’est pas forcément pour opposer les accusés. Il s’agit de vérifier la constance ou non dans les déclarations. Sur ce point l’avocat est rassuré que le tribunal a obtenu ce qu’il cherchait. Cependant, il a déploré une “sorte de concertation entre accusés” qui éviteraient de “s’incriminer”.

“On s’attendait à ce que les uns et les autres réitérent les propos qu’ils avaient déjà tenus pendant la phase d’interrogatoire mais force est de constater qu’il y a certainement une sorte de concertation entre les accusés pour ne pas se dénoncer. Cependant ce qui est important, d’abord, c’est la compréhension du tribunal, il y a ensuite YouTube (pour les déclarations précédentes, ndlr). C’était aussi un test pour la bonne ou la mauvaise des accusés qui étaient en confrontation. Le plus important, pour nous, était de pouvoir poser des questions, pour le reste, je crois que le tribunal est suffisamment outillé pour pouvoir comprendre, est-ce que ces accusés étaient dans les bonnes dispositions de dire la vérité ou bien ils ont cherché à se protéger”, a déclaré Me Amadou Ds Bah, avocat de la partie civile.

L’audience du jour a pris fin par la confrontation entre le capitaine Marcel Guilavogui, colonel Tiegboro Camara et Toumba puis, entre ce dernier et le colonel Blaise Goumou. Plus tôt le capitaine Moussa Dadis, Toumba et Marcel Guilavogui s’étaient confrontés dans ce qui ressemble à deux contre un. L’ex-chef de la junte se battant seul contre ses deux anciens collaborateurs.

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