3 avril 1984 – 03 avril 2025 : Lansana Conté le libérateur, l’homme de paix (Ibrahima Sory Lincoln Soumah)

03 avril 1984: Après avoir pris le pouvoir avec ses compagnons d’armes du CMRN, aux lendemains du rappel à Dieu du Président Ahmed Sékou Touré, le militaire Lansana Conté rend aux guinéens leurs libertés totales (libertés de se mouvoir, d’entreprendre, de penser et de s’exprimer, …), libère sans exception tous les prisonniers des geôles du tristement célèbre Camp Boiro.

Il œuvre et encourage le retour des guinéens de la diaspora et les invite à investir chez eux.
Sous son règne, des villages et villes grandissent et le commerce prospère. La capitale passe de 700 000 habitants entre 1985 à 1986 à plus de 3 millions à sa mort en 2008.
Il rend plusieurs domaines et biens privés spoliés par la Révolution.

Dans les années « 90 », il libère l’espace politique en instaurant le multipartisme intégral.

En fin stratège militaire, il mate l’agression rebelle contre la Guinée dans l’unité et la solidarité.

Le Général Lansana, comme il le disait, n’avait pas peur de critiques. Avec ses collaborateurs, il libéralise aussi l’espace médiatique qui a permis l’avènement de la presse libre et indépendante dans les années « 2005-06 ».

M’Mah Sana, le fils de M’Mah (son petit nom du village) a aimé la Guinée et les guinéens au même pied d’égalité avant de les défendre en tant que soldat puis Président. Pour preuve, ses nominations étaient équilibrées. Toutes les régions et ethnies du pays s’y retrouvaient: de la présidence au gouvernement en passant par l’administration déconcentrée et celle décentralisée.

Cependant, certains événements ont, quelque part, obscurci sa gouvernance notamment la gestion du coup d’Etat Diarra Traoré en 1985, le référendum constitutionnel pour un troisième mandat et les évènements malheureux des 2 et 3 février 2006-2007.

A signaler que le Général Lansana Conté avait « rétabli » ses anciens compagnons du CMRN auteurs ou victimes du coup d’Etat Diarra en nommant la plupart de leurs enfants à des hautes fonctions de l’administration ou en leur accordant des marchés de l’État (entrepreneurs), selon un proche de l’homme du 03 Avril.

En décembre 2008, la maladie a eu raison du natif de Loumbaya dans Dubreka où il repose en paix dans son Koba-Bouramaya natal.

Lincoln SOUMAH, journaliste chômeur-forcé.