PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]

À l’approche de l’élection présidentielle en Guinée, prévues pour le 28 décembre, il apparaît comme un devoir moral et civique, en tant qu’analyste politique, de sensibiliser nos concitoyens à l’importance du vote et des processus électoraux dans notre pays. Le vote constitue un instrument déterminant, capable d’influencer profondément notre avenir, tant positivement que négativement.
L’élection constitue l’un des fondements essentiels de toute démocratie. Elle offre à chaque citoyen l’occasion d’exprimer son accord ou son désaccord à l’égard d’un projet, d’une orientation ou d’un leadership. Voter n’est pas un acte ordinaire : c’est un acte souverain, un engagement civique qui reflète la volonté de participer à la destinée collective.
Depuis les théories politiques classiques, notamment celles de John Locke, le vote s’apparente au mécanisme par lequel les citoyens renouvellent ou retirent le consentement qu’ils accordent à ceux qui prétendent gouverner en leur nom. Il constitue dès lors une mise en pratique vivante du contrat social, un moyen pour le peuple de valider ou de contester l’exercice du pouvoir.
Cependant, une question demeure centrale : pourquoi vote-t-on réellement ? Les réponses divergent, chacun formulant sa propre conception tandis que d’autres peinent à trouver les mots justes. Pourtant, l’acte de voter repose sur des raisons fondamentales, essentielles au bon fonctionnement d’une société libre et responsable.
La question centrale consiste généralement à comprendre pourquoi l’on choisit de voter pour un candidat plutôt qu’un autre. La réponse la plus courante est que l’électeur exerce son vote parce qu’il accorde sa confiance à un candidat ou à un projet de loi susceptible d’améliorer sa situation, tant individuelle que collective. Ainsi, le vote devrait idéalement reposer sur la confiance et la rationalité politique, plutôt que sur le communautarisme, les affinités personnelles, ou les considérations sociales.
Voter, c’est choisir ce qui est juste pour soi et pour la collectivité
Toute société repose sur la capacité de ses citoyens à distinguer ce qui répond à leurs besoins, ce qui protège leurs intérêts et ce qui sert le bien commun. Le vote permet précisément d’exprimer cette appréciation. À travers lui, chaque citoyen défend une vision particulière du pays, un modèle de gouvernance ou une orientation programmative qui correspond à ses aspirations.
Renoncer à voter, c’est laisser à d’autres le soin de décider de questions qui concernent pourtant chacun : l’éducation, la santé, la sécurité, l’économie, l’emploi, la justice ou encore les libertés publiques. Le vote est un moyen d’influer sur des décisions qui façonnent le quotidien et l’avenir.
Voter, c’est désigner ceux qui parleront et agiront en notre nom
Dans une démocratie, les gouvernants tirent leur légitimité de la confiance que leur accorde le peuple. En glissant un bulletin dans l’urne, chaque citoyen confie symboliquement une part de son pouvoir à un représentant qu’il estime apte à porter sa voix. Sans ce choix, une nation risque d’être conduite par des dirigeants qui ne comprennent ni ses préoccupations, ni ses réalités, ni ses valeurs. Le vote devient donc un instrument de vigilance.
Voter, c’est exprimer une confiance ou un refus
Chaque vote exprime une intention claire. Soutenir un candidat revient à affirmer sa confiance en sa capacité à améliorer la société. Choisir un autre, c’est défendre une vision différente. S’abstenir, au contraire, laisse un vide d’interprétation : indifférence, résignation ou désengagement. Voter, c’est donc affirmer une conviction même lorsque le choix est complexe. C’est préférer participer au destin collectif plutôt que de laisser les décisions majeures se prendre sans son consentement.
Voter, c’est décider de la continuité ou du changement
L’élection offre au peuple l’opportunité d’apprécier ce qui doit être poursuivi et ce qui doit être interrompu. Si des politiques publiques semblent bénéfiques, le vote permet d’en assurer la continuité. Si elles se révèlent inefficaces, injustes ou contraires à l’intérêt général, il donne les moyens d’instaurer une nouvelle direction. Ainsi, voter n’est pas uniquement choisir un individu ; c’est trancher sur l’avenir d’un système, d’un projet ou d’une vision du pays.
Pourquoi voter lors de l’élection présidentielle ?
L’élection présidentielle représente un moment décisif dans la vie d’un État. Le président incarne la nation, oriente les institutions, influence la diplomatie, la stabilité, l’économie et l’image internationale du pays.
Participer à cette élection revient à :
S’abstenir, en revanche, revient à laisser une minorité déterminer l’avenir de la majorité
Voter, c’est affirmer sa dignité et sa responsabilité citoyenne. Le vote n’est pas seulement un droit, mais un héritage conquis au prix d’efforts, de luttes et parfois de vies humaines. Le négliger affaiblit la démocratie et laisse place à l’arbitraire et à l’indifférence politique, tandis que l’exercer revient à prendre part à la construction de la nation, à défendre ses intérêts et à affirmer son existence en tant que citoyen responsable. On vote pour améliorer l’avenir, pour éviter que d’autres ne décident entièrement à notre place, et parce que la voix d’un peuple n’a de valeur que lorsqu’elle s’exprime pleinement et librement.
Par conséquent, le principal problème auquel sont confrontés de nombreux citoyens africains réside dans la perception selon laquelle le résultat des élections serait déjà déterminé avant même le scrutin. Beaucoup se rendent aux urnes par simple formalité, convaincus que leur vote n’aura guère d’impact. Lors des campagnes électorales, les slogans tels que « un coup KO » ou « victoire au premier tour » préparent déjà les esprits à un dénouement annoncé. Une proclamation de victoire dès le premier tour, avec un seuil absolu dépassé, revêt dans de nombreux pays africains une portée politique particulière : elle peut être interprétée comme l’expression d’une légitimité populaire, mais traduit souvent, dans les faits, la fragilité structurelle de nos processus démocratiques.
À noter avec réserve, aucune démocratie ne peut prospérer tant que les élections ne sont ni libres, ni crédibles, ni transparentes, ni véritablement inclusives. Tant que la voix authentique du peuple n’est pas prise en considération, le pouvoir issu de telles élections demeurera précaire. L’histoire démontre qu’un mandat acquis de manière contestée n’apporte pas de bénéfices durables : un pouvoir mal obtenu ne profite jamais. Construire des institutions fortes commence par l’organisation de scrutins justes, où le vainqueur l’emporte légitimement et non au détriment du perdant.
À l’aube de la prochaine élection présidentielle en Guinée, formulons le vœu d’un processus équitable, où le choix souverain du peuple s’exprimera pleinement et où le vainqueur sera reconnu pour sa valeur légitime. Chaque bulletin déposé est un acte de pouvoir citoyen. Ne laissons personne décider à notre place. Voter, c’est choisir le futur que nous voulons bâtir, car une voix, c’est un pouvoir, un destin. En allant aux urnes, nous donnons une direction à la Guinée. À nous de décider laquelle.
Dr Ibrahima CHERIF
L’article Pourquoi doit-on voter à l’élection présidentielle en Guinée, prévue le 28 décembre 2025 ? (Dr Ibrahima Chérif) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
.png)
il y a 2 heures
13






![Guinée : rompre avec les illusions du passé et saisir l’opportunité d’un leadership tourné vers l’action [Par Souleymane Keita]](https://mediaguinee.com/wp-content/uploads/2025/12/499a8b89-3e33-4512-b272-eba5e9f8fad8.jpeg)











English (US) ·