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À trois jours du scrutin référendaire du 21 septembre 2025, le Président de la République a signé, le 18 septembre, le décret portant nomination des membres de l’Observatoire national autonome de Supervision du Référendum constitutionnel (ONASUR). Un retard qui alimente déjà les critiques autour de la crédibilité du processus.
Prévue par la nouvelle Constitution, l’ONASUR est chargé de superviser l’ensemble du processus référendaire, depuis l’inscription des électeurs sur les listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême. Ses missions vont bien au-delà du simple suivi du vote : respect du chronogramme, disponibilité du matériel, supervision des opérations de centralisation, vérification des procès-verbaux et élaboration d’un rapport général d’activités.
Autrement dit, il s’agit d’un maillon central dans la garantie de la transparence et de la sincérité du scrutin. Mais son installation si tardive soulève une contradiction : comment un organe censé superviser tout le processus peut-il intervenir alors que la campagne électorale s’est déjà achevée et que le vote est imminent ?
Le paradoxe du calendrier
La loi est claire : la supervision de l’ONASUR s’étend « de l’inscription des électeurs sur les listes électorales à la proclamation des résultats définitifs ». Or, au moment de la signature du décret, toutes les étapes préparatoires – révision des listes, déploiement du matériel, campagne référendaire – étaient déjà bouclées. L’institution se retrouve ainsi en décalage avec son mandat légal, réduite de fait à encadrer uniquement le déroulement du scrutin et la phase post-électorale.
Des observateurs y voient un affaiblissement de son rôle, d’autant plus que la transparence d’un vote dépend largement de la qualité du travail en amont.
Un enjeu de crédibilité
Sur le papier, la composition de l’ONASUR reflète une volonté d’équilibre : 11 membres issus de l’exécutif, du Conseil national de la Transition, de l’Ordre des avocats, de l’Association des magistrats et de la société civile. Mais au-delà de cette architecture, la question centrale reste celle de l’efficacité. Comment ces membres, désignés à la veille du scrutin, peuvent-ils mettre en place des structures de supervision dans les préfectures, les communes de Conakry, ainsi que dans les ambassades et consulats à l’étranger en seulement quelques jours ?
Ce retard nourrit les soupçons de précipitation et d’improvisation. Pour l’opposition et une partie de la société civile, il affaiblit d’emblée la légitimité du référendum. Pour les partisans du « Oui », il s’agit plutôt d’un signe de respect des procédures constitutionnelles, même si l’échéance était courte.
Quoi qu’il en soit, l’ONASUR démarre son travail sous pression, dans un climat politique tendu où chaque geste est scruté. Sa capacité à garantir la transparence du scrutin, malgré le temps perdu, sera un test décisif pour la crédibilité du référendum du 21 septembre.
L’article ONASUR : un décret pris à la dernière minute qui soulève des interrogations est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.