« Votre expertise médicale devra s’exprimer avec impartialité et indépendance » : Yaya Boiro aux médecins chargé d’évaluer la santé des candidats à la présidentielle

La Cour suprême de Guinée a procédé ce mardi, 4 novembre 2025, à l’installation officielle du collège multidisciplinaire de médecins assermentés. Ledit collège est chargé d’évaluer l’aptitude physique et mentale des candidats à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain dans le pays. En ce sens, il joue un rôle clé dans le processus de validation des candidatures pour ce scrutin national. L’audience solennelle s’est tenue sous la présidence de Yaya Boiro, le président de la première chambre civile, en présence du procureur général Sidy Souleymane N’Diaye, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce collège multidisciplinaire de médecins assermentés est composé de sept membres. Il s’agit du professeur Hassane Bah (médecin légiste qui assure la présidence), professeur Amara Cissé (neurologue), professeur Mamadou Dadhi Baldé (cardiologue), professeur Mory Fodé Doukouré (psychiatre), professeur Mariam Béavogui (cardiologue), professeur Fousseny Diakité (néphrologue) et du professeur Djibril Sylla (médecin interniste). Ils ont pour mission d’assurer une évaluation complète et impartiale de tous les candidats à la présidentielle du 28 décembre prochain en Guinée.

Selon les textes en vigueur (notamment l’article 127.4 du code électoral reprenant les dispositions de l’article 45.4 de la Constitution), les candidats à la présidence doivent présenter un certificat attestant de leur bonne santé physique et mentale. Ce document sera délivré par ce collège multidisciplinaire de médecins, après examen des dossiers et évaluation médicale. En clair, il s’agit pour ce collège de médecins de déterminer l’aptitude ou l’inaptitude physique et mentale de ceux qui aspirent briguer la présidence de la République. Chaque rapport d’examen sera transmis directement à la Cour suprême, qui statuera ensuite sur la validité des candidatures.

Pour le procureur général, Sidy Souleymane N’diaye, l’installation de ce collège multidisciplinaire de médecins assermentés entre dans le cadre d’une noble mission visant à garantir le fonctionnement des institutions de la République.

Sidy Souleymane N’Diaye procureur près de la Cour suprême

« L’acte qui nous rassemble participe directement à la consolidation de notre État, en veillant à ce que tout candidat à la présidence de la République, charge démocratique suprême, présente les aptitudes physiques et mentales nécessaires à l’exercice d’une fonction d’une telle exigence. Professeur Hassane Bah médecin légiste président du collège, membre, professeur Amara Cissé neurologue, Professeur Mamadou Dadhi Baldé cardiologue, professeur Mory Fodé Doukouré psychiatre, professeur Mariam Béavogui cardiologue, professeur Fousseny Diakité néphrologue, professeur Djibril Sylla médecin interne, votre mission est aussi exigeante que délicate. Vous êtes désormais investi d’un devoir de vérité, de rigueur scientifique et de neutralité absolue. Le peuple guinéen doit, par votre travail, être assuré que celui où celle qui briguera sa confiance dispose de toutes les facultés pour diriger l’État avec lucidité, discernement et endurance. C’est pour cela que nous formons, en notre qualité de procureur général près la cour suprême, le vœu que votre collège s’inspire de valeur cardinal de probité, d’objectivité, de rigueur scientifique, et de neutralité, afin que la vérité médicale serve fidèlement la vérité républicaine », a-t-il martelé.

Abondant dans le même sens, le président de la première chambre civile de la Cour suprême, Yaya Boiro, a insisté sur le caractère « sensible et déterminant » du travail de ce collège médical. Un travail qui, rappelle-t-il, fait partie des garanties de transparence du processus électoral.

« La Cour suprême, en sa qualité de juridiction supérieure de l’ordre judiciaire, procède aujourd’hui à l’installation solennelle du collège des médecins assermentés que vous êtes, appelé à jouer un rôle déterminant dans l’évaluation de l’attitude physique et mentale des candidats à la plus haute fonction de l’État… La mission que vous allez exercer est éminemment délicate, le Président et le Procureur Général l’ont bien souligné. Patriotique et noble, elle requiert de vous, de votre part, rigueur, neutralité, discrétion et intégrité. Vous serez dans l’exercice de vos fonctions les garants de la vérité scientifique au service de la vérité constitutionnelle. Votre expertise médicale devra s’exprimer avec impartialité et indépendance, loin de toute influence politique ou émotionnelle. Vous n’aurez pas d’influence politique ou émotionnelle. Comme le disait Aristote, la probité est le fondement de la justice, et la justice est le fondement de la cité. Votre serment de médecin vous engage déjà à la probité. Aujourd’hui, la République vous confie un second engagement, celui du service de la vérité dans le cadre du processus électoral. Chers membres du Collège, la Cour suprême, par la voix que je porte en ce jour, vous exhorte à accomplir cette mission avec conscience et dévouement, dans le respect des lois et règlements de la République. Vous êtes désormais les acteurs essentiels du dispositif garantissant la transparence du scrutin présidentiel à venir. La Cour suprême vous accompagnera dans le respect de ses attributions à chaque étape de cette noble mission. Avant de vous installer officiellement dans vos fonctions, la Cour suprême vous invite à mesurer la grandeur de la tâche qui vous attend et à toujours garder à l’esprit que votre action participe à la consolidation de l’état de gloire et à la préservation de la confiance du peuple guinéen dans ses institutions », a-t-il déclaré.

Au nom de ses collègues membres de ce collège dont-il est le président, le Professeur Hassane Bah, a exprimé ses sentiments de fierté et de reconnaissance pour la confiance placée en eux dans ce processus.

Pr Hassane Bah, médecin légiste

« Le premier sentiment, c’est un sentiment de fierté. Un sentiment de reconnaissance. Nous sommes investis de la confiance du peuple de Guinée. C’est un motif de satisfaction compte tenu de notre expérience et de notre parcours professionnel. Nous allons répondre à cette confiance par notre conscience. Il a été souvent rappelé que nous devons faire ce travail en toute indépendance, mais en toute impartialité. Mais je voudrais ajouter que nous allons le faire en toute conscience, dans le strict respect des règles éthiques et déontologiques, dans le respect du serment », a-t-il rassuré.

Mariama Barry pour Guineematin.com

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