Crise à la Féguiboxe : Biro Barry met en garde, Amadou Baldé maintient le congrès du 23 décembre à Fria, le ministère temporise

La crise qui secoue la Fédération guinéenne de boxe (Féguiboxe) depuis plus d’un an continue d’alimenter les tensions à l’approche du congrès annoncé pour le 23 décembre 2025 à Fria. Tandis que le camp de Boubacar Biro Barry met en garde contre une tenue jugée illégale, le président Alpha Amadou Baldé confirme l’organisation du congrès à la fin de son mandat. De son côté, le ministère des Sports affirme être déjà intervenu et soutient qu’aucun congrès ne peut se tenir sans une assise préalable entre les parties.

Biro Barry dénonce une crise persistante et met en garde contre le congrès

Pour le camp de Boubacar Biro Barry, la Féguiboxe traverse une crise profonde qui dure depuis un an et demi.

« Cela fait un an et demi que nous sommes dans une crise, entourée de nombreux griefs. Les tractations étaient en cours, mais aucune solution n’a été trouvée », explique-t-il, rappelant que les clubs membres statutaires ont décidé, « conformément aux statuts de la Fédération guinéenne de boxe », de mettre en place un bureau intérimaire pour gérer les affaires courantes.

Selon lui, l’implication du ministère des Sports et de la Direction nationale des sports, sollicitée à plusieurs reprises, n’a pas permis d’aboutir à une solution concrète.

« Nous avons demandé l’implication de la Direction nationale des sports et du ministre pour nous aider à résoudre ce problème », indique-t-il, avant de préciser que « nous avons eu quelques échanges récemment et ils nous ont demandé des documents ».

Revenant sur l’historique, Biro Barry rappelle qu’en janvier 2025, une commission ministérielle avait été annoncée.

« C’est la seule fois où les deux parties en conflit se sont retrouvées dans la même salle », souligne-t-il, ajoutant que les documents demandés avaient été transmis.

« Sauf qu’après cette réunion, nous n’avons plus eu de nouvelles de cette commission », regrette-t-il.

Le camp Biro Barry dénonce également des irrégularités qu’il estime préjudiciables à la fédération.

« On a l’impression qu’il n’y a rien de concret en cours. Il est impossible d’avoir deux versions contradictoires en même temps. C’est ce que nous dénonçons et ce que nous ne pouvons pas accepter », martèle-t-il.

À l’approche du congrès, Biro Barry tire la sonnette d’alarme.

« Nous avons appris par voie de presse qu’un congrès serait en préparation pour la fin décembre 2025 », affirme-t-il, rappelant que « le congrès de notre fédération n’est pas prévu avant janvier 2026 ».

Il avertit que sa tenue ne ferait « qu’aggraver la situation de la Féguiboxe » et appelle le ministre Bogola Haba à empêcher ce congrès afin que « les deux parties s’asseyent » pour définir les règles du jeu.

Alpha Amadou Baldé : « Il n’y a pas de crise » et le congrès est maintenu le 23 décembre à Fria

Face à ces accusations, le président de la Féguiboxe, Alpha Amadou Baldé, rejette catégoriquement l’idée d’une crise.

« Nous n’appelons pas cela une crise. La Fédération guinéenne de boxe, ses membres statutaires et son conseil d’administration se portent très bien », affirme-t-il.

Pour lui, les tensions actuelles sont liées à des frustrations internes et à l’approche des élections.

« Je comprends que des prétendants qui n’ont pas le soutien des membres statutaires cherchent à créer des troubles », déclare-t-il, tout en soulignant que « la Fédération est au-dessus de toute personne ».

Alpha Amadou Baldé insiste sur la reconnaissance officielle de son bureau.

« Nous avons la reconnaissance de l’autorité de tutelle, du ministère des Sports et du Comité olympique », soutient-il, rappelant que « la loi du sport reconnaît une seule fédération par discipline ».

Le président de la Féguiboxe revendique également le bilan de son mandat, citant l’organisation du championnat d’Afrique des jeunes, la participation aux compétitions internationales et les actions de formation.

« Nous avons organisé le championnat d’Afrique des jeunes. Nous avons certifié des arbitres et des entraîneurs. C’est une première », affirme-t-il.

Concernant le congrès, Alpha Amadou Baldé est catégorique : « Le congrès est prévu en marge du championnat national, le 23 décembre », annonce-t-il, précisant que « nous avons écrit, conformément aux textes, 30 jours avant, à tous les membres statutaires ».

Il assure que la procédure est transparente et conforme aux statuts, ajoutant : « Ce n’est pas fait en cachette. Les membres statutaires vont décider ».

Le ministère des Sports : une médiation déjà engagée et pas de congrès sans consensus

De son côté, le Directeur national adjoint des Sports, Mamadou Aliou Sory Barry, rappelle que le département de tutelle est déjà intervenu dans ce dossier.

« Oui, nous sommes au courant de la situation et nous avons essayé de faire des médiations depuis un bon moment », indique-t-il.

Il insiste sur le cadre légal qui régit les fédérations sportives.

« Il ne peut pas y avoir deux fédérations pour une même discipline sportive », souligne-t-il, rappelant que « le congrès organisé en 2022 a porté à la tête de la fédération un comité exécutif dont Alpha Amadou Baldé est le président ».

Le ministère reconnaît toutefois l’existence de tensions internes.

« Nous nous sommes rendu compte qu’il s’agit beaucoup plus d’une guerre d’ego que d’autre chose », estime le directeur national adjoint, qui appelle les protagonistes à la responsabilité.

Concernant la tenue du congrès annoncée à Fria, il se montre prudent : « La tenue d’un congrès à Fria, c’est vous qui me l’apprenez », affirme-t-il, avant de préciser qu’« il n’est pas question d’organiser un congrès tant qu’il n’y a pas cette assise entre les deux entités autour de la table ».

Le message du ministère est clair : mettre de côté « la guerre d’ego » afin de sortir de cette situation et permettre à la boxe guinéenne de se développer dans un climat apaisé.

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