« Nous mangeons au milieu des immondices » : les vendeuses du marché de Matoto envahies par les ordures

Le marché de Matoto est l’un des plus prisé à Conakry. Des centaines de femmes s’y rendent quotidiennement pour vendre ou acheter des condiments, des légumes, des fruits, etc. Mais derrière cet engouement se cache une triste réalité : l’insalubrité. Un mélange visqueux de boue, de sachets plastiques et de débris organiques jonche le sol, rendant chaque pas incertain et chaque respiration pénible. Les vendeuses, notamment les étalagistes, sont envahies par ces ordures qui dégagent des odeurs nauséabondes.

Au micro de Guineematin.com ce mercredi, 24 décembre 2025, certaines de ces étalagistes ont exprimé leur ras-le-bol face à cette situation qui met en danger leur santé.

« Si je dis que je ne déteste pas ces ordures-là, j’aurais menti, parce que les ordures sont à proximité de nous. Le maire n’a qu’à nous aider, il va envoyer la machine pour prendre ces ordures. Parce que nous sommes assis ici, là où nous vendons, donc si les ordures sont là, c’est nous qui souffrons. Nous mangeons au milieu des immondices. La semaine dernière, Black M est venu nettoyer le marché, on l’a fait ensemble. Ils ont enlevé les ordures dans les caniveaux, mais depuis là, impossible d’enlever les ordures. Dites au maire d’envoyer la machine pour enlever les ordures ici », a dit M’bö Sylla.

Abondant dans le même sens, cette autre vendeuse, Mabinty Camara, souhaite que les autorités fassent du ramassage des ordures dans ce marché une véritable priorité.

« Que ce soit dans le marché ou dans les quartiers, le problème des ordures est difficile. Ils n’ont qu’à nous aider en mettant des poubelles tout le long des routes ou nous dire où déposer les ordures pour qu’ils viennent les chercher chaque nuit. Regardons les autres pays comme le Sénégal. Là-bas, on ramasse les ordures chaque nuit. Ils n’ont qu’à ramasser les ordures la nuit et arrêter de le faire en pleine journée. Ils n’ont qu’à recruter des jeunes pour pouvoir nettoyer. Ils doivent apprendre à nettoyer la nuit. La journée, il y a de l’embouteillage. Ils n’ont qu’à faire des efforts pour nettoyer les ordures au bord de la route. Nous demandons de l’aide aux autorités », a-t-elle indiqué.

Selon Mabinty Camara, les vendeuses s’acquittent quotidiennement de taxes pour le ramassage des ordures, mais le marché est de plus en plus insalubre.

« Nous payons chaque jour pour les ordures, mais on souffre. Les mouches quittent ces ordures pour venir s’asseoir sur notre nourriture. On mange ici, on n’a pas le choix. Les odeurs des ordures, le rhume, l’odeur du caca. Lorsque l’odeur commence à se répandre, il faut attacher ton nez soit avec un tissu ou une bavette. Nous demandons de l’aide, sinon on va tomber malade. Ils n’ont qu’à nous aider », a-t-elle souligné.

Cette autre étalagiste, Fatoumata Soumah, s’inquiète des conséquences de ces ordures sur leur santé.

« Les ordures sont à proximité de nous. Même quand tu envoies [des marchandises] à vendre, c’est difficile si les ordures sont proches de toi. D’autres n’osent pas acheter, parce que les ordures sont trop proches de toi. Et puis, tu ne vas pas te séparer de la maladie. Ils (les autorités) n’ont qu’à envoyer la voiture pour ramasser ces ordures », a-t-elle dit.

Mariame Diallo, vendeuse de beignets au marché de Matoto, appelle les autorités à trouver une solution pour rendre ce marché propre et vivable.

« Les ordures nous fatiguent. Ça fait 4 jours depuis qu’ils ont extrait ces ordures du caniveau-là, même le passage des gens est difficile, le trottoir est petit. Normalement, s’il n’y a pas d’ordures là-bas, les gens peuvent passer facilement. Mais les ordures-là nous fatiguent énormément. Les odeurs nous fatiguent. Les dockers aussi sortent les ordures du marché pour venir les déverser ici. Les autorités n’ont qu’à chercher une solution pour ces ordures », a-t-elle indiqué.

Yayé Oumou Barry pour Guineematin.com

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