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Portée par une performance honorable et surtout une victoire historique lors de son match contre la Guinée équatoriale, la Guinée avait laissé entrevoir une réelle progression au sortir de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2023. Beaucoup y voyaient les prémices d’un renouveau durable, capable de maintenir, voire d’élever, le niveau du Syli national.
Mais à la surprise générale, cette même équipe, pourtant classée parmi les huit meilleures nations de la CAN 2023, n’a pas réussi à se qualifier pour l’édition suivante. Pour Sega Diallo, ancien vice-président du Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT), ce recul s’expliquerait par l’interruption des réformes entreprises par l’équipe du CONOR, à laquelle il appartenait.
« La difficulté du Syli, c’est moins le talent de ces joueurs que toute la logistique qu’il y a au tour. On ne se qualifie pas à la CAN parce qu’on avait énormément de déplacements. On se déplace pour venir à Abidjan jouer nos matchs, ça fait 6 heures de vol pour les joueurs. Pourquoi jouer au Maroc ? Parce qu’on était à 2 heures de partout en Europe. Deux heures de vol, c’est différent de 6 heures de vol. Donc quand tu fais 2 heures de vol, tu peux arriver et t’entraîner le soir. Mais quand tu avais 6 heures de vol, il faut qu’on te ménage. Donc ça a impacté les déplacements. On les programmait 3 jours avant le match. On arrive, ça coûte un peu plus cher, mais ça permet de récupérer une journée, de s’entraîner normalement, de reconnaître le terrain et de s’acclimater. On ne gagne pas à tous les coups, mais ça nous a permis de réussir des coups comme ça. D’aller gagner des matchs qui nous ont permis in fine, d’être bien en place. Mais quand quelqu’un arrive à la fédération, il a envie de mettre sa main, sa patte, de mettre ses hommes. L’idée pour nous c’était de mettre une équipe compétitive et au niveau de l’administration fédérale et au niveau des staffs. Ceux qui viennent, ils ont la latitude et la décision de changer. Mais ils doivent changer pour mieux que ceux qui étaient là-bas. Si tu changes, tu mets en place quelque chose qui est moins performant pour les athlètes. Aujourd’hui, les joueurs guinéens, par patriotisme, ne se sont pas plaints. Mais les conditions étaient exécrables sur ces éliminatoires. Ça ne justifie pas qu’on se fasse éliminer par la Tanzanie, qu’on perde contre la Somalie en éliminatoire, ou qu’on fasse match nul contre la Somalie à domicile, ou qu’on perde en Ouganda », a-t-il dit.
L’autre chose que regrette le journaliste Sega, c’est l’ambiance autour des joueurs, instaurée depuis l’élection de Bouba Sampil à la tête de la Fédération. Au moment du CONOR, « l’équipe était mise dans des conditions de telles sortes que les joueurs et le staff sont dans un hôtel et que personne extérieure n’avait le droit d’habiter là-bas ».
« Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, tout le monde, des influenceurs retrouvaient parfois avec les joueurs. On a besoin des influenceurs pour donner plus de visibilité à l’équipe, mais il faut quand même savoir raison garder. En équipe de France, vous avez vu un influenceur rentrer ? Ce n’est pas possible. Si un joueur est ami avec toi, il peut te donner la possibilité de discuter avec toi. Mais tu ne fais pas ton business sur le dos d’une équipe nationale. Mais ça aussi, c’est une question de perception et de compétence. Il faut savoir que quand l’équipe est dans un environnement sécurisé et qu’ils sont tranquilles, ils se concentrent mieux sur les matchs. Mais s’il y a 40, 60 personnes qui se promènent permanemment autour d’une équipe, elle ne peut pas être performante », a-t-il regretté.
Au sujet du recours de la Guinée auprès du Tribunal arbitral de sport, Sega Diallo estime qu’il est plus nécessaire de se concentrer sur l’avenir, en se remettant en question, que de continuer à poursuivre cette affaire. « Si on avait continué sur la progression que le Conor avait laissée, si on avait laissé Kaba continuer sur son projet, ou même après le départ de Kaba, s’il y avait eu une certaine continuité, on n’aurait pas eu cette cassure-là », a-t-il conclu.
Mosaiqueguinee.com