Marc Yombouno au CNRD : “Il faut que cette transition finisse”

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Dans cette interview, l’ancien ministre du Commerce Marc Yombouno s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité en Guinée. Ce proche d’Alpha Condé accuse le Conseil national de la transition (CNT) d’ouvrir la voie à une candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle, dans la nouvelle constitution avant d’inviter ce dernier au respect de ses engagements. S’agissant de la détention prolongée des anciens ministres d’Alpha Condé, Marc Yombouno dénonce du deux poids deux mesures de la justice guinéenne.

Guinee360 : Le Cnrd a célébré son 3e anniversaire. Qu’est-ce que la date du 5 septembre représente pour vous?

Marc Yombouno : Il faut noter que pour nous au RPG, c’est une journée sombre, il vous souviendra que le 5 septembre 2021 on a perdu beaucoup de personnes, des jeunes braves qui défendaient la République. Donc chaque journée du 5 septembre on a la tradition maintenant de faire des prières au siège et cette activité a eu lieu, pour nous cette journée nous allons la consacrer à commémorer nos morts.

Vous avez parlé des morts qu’il y a eu le 5 septembre 2021, est-ce que vous savez où se trouvent les corps des disparus ?

Personne ne sait, les parents n’ont pas fait leur deuil d’abord. Ils n’ont pas été retrouvés, c’est difficile de vivre cette situation. Peut-être que c’est aux nouvelles autorités de nous dire.

Lors de la synergie organisée à la RTG, le ministre secrétaire général de la présidence a été interrogé sur la candidature du général Doumbouya. Il a dit que dans aucune constitution du monde y a des dispositions spécifiques interdisant la candidature de quelqu’un. Vous, au niveau des forces vives vous avez rejeté la nouvelle constitution sous prétexte qu’elle ouvre la voie au général Doumbouya. Comment vous interprétez ses propos ?

C’est pourquoi nous rejetons cet avant-projet, parce qu’il y a tellement de flous qu’à un moment donné chacun cherchera son juriste pour interpréter à sa manière. C’est pourquoi, nous avons dit qu’il faut que les choses soient claires, dans un français limpide pour que chacun comprenne ce qui est dit. Les articles qui parlent de ça dans la charte sont clairs. Ces articles disent que ceux qui sont actuellement en train de gérer, on n’a pas dit le nom de quelqu’un, c’est eux qui cherchent par d’autres manières peut-être par méconnaissance juridique à personnaliser. C’est une interprétation erronée des textes qui les amène à dire le nom de Paul ou de Pierre. Sinon pourquoi ont-ils dit que le président Alpha a fait un troisième mandat ? Est-ce que ces articles qu’ils disent intouchables dans la Constitution de 2010 parlait de Alpha ou de tel? Donc ce que nous disons, il faut que les gens aient la bonne foi et que cette transition finisse comme eux-mêmes ils l’ont dit avec la CEDEAO. Mais eux-mêmes savent que c’est des interprétations erronées, c’est pourquoi ils ont du mal à convaincre. Tout ce qui est clair et facile à expliquer. Mais comme les journalistes qui les interviews étaient à leur solde, chacun peut-être a reçu son enveloppe, nous, on a vraiment regretté de voir des journalistes des médias privés qui étaient là. C’est comme si leurs bouches étaient fermées, ils n’ont même pas posé des questions d’actualité

On a aussi entendu le Premier ministre Bah Oury qui a reconnu que la détention prolongée de Kassory et Cie. Est-ce que cela vous réconforte ?

On est à un moment où les intellectuels refusent de s’assumer. Si vous savez que quelque chose est mauvais, la loi n’est pas appliquée, pourquoi n’est pas prendre une décision pour corriger ? J’ai suivi le ministre de la Justice qui a parlé comme résultat la libération des gens qui étaient détenus de façon prolongée mais dès qu’on lui a posé la question sur le cas des Kassory il a tourné la veste pour dire que la procédure continue.

Comment vous interprétez cela?

Vous voyez c’est du deux poids deux mesure des intellectuels de ce pays. Ou bien la boussole de la justice c’est pour une catégorie de personnes? On a vu récemment la dénonciation de la société civile sur des ministres du CNRD, le procureur a dit qu’il a fait des enquêtes et qu’il n’a même pas besoin de les appeler. Alors que les nôtres, il n’y a même pas eu d’enquêtes.

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