Mandiana : plus de 400 bidons d’essence saisis, destinés au Mali

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La lutte contre le trafic illicite de carburant s’intensifie dans la préfecture de Mandiana, au moment où la région de Kankan traverse une crise marquée par la rareté du produit dans plusieurs localités.


Ce lundi 24 novembre 2025, les forces de sécurité ont présenté 124 nouveaux bidons d’essence saisis au commissariat central. Ce lot s’ajoute aux 350 bidons récupérés la semaine précédente, portant à 454 le total des saisies réalisées en quelques jours.

Selon le commissaire de police Ibrahima Keoulen Traoré, ces opérations ont été menées lors de patrouilles dans différents points de contrôle et dans les zones frontalières. Plusieurs trafiquants ont été interpellés. L’officier dénonce une spéculation qui aggrave la situation pour les populations locales : un bidon d’essence, vendu 240 000 francs guinéens en station, est revendu entre 400 000 et 500 000 francs dans les zones rurales.

« Depuis le début de la crise, certains citoyens transportent illégalement le carburant pour le revendre à des prix exorbitants. Sur instruction des autorités, nous avons intensifié la répression. La semaine passée, 350 bidons ont été déférés à la justice et vendus aux enchères au prix officiel », explique le commissaire Traoré.

Les autorités locales assurent que les bidons récemment saisis suivront le même circuit légal de revente contrôlée, afin de réduire la pression sur les stations et limiter les abus.

Le préfet dément toute pénurie officielle

Présent lors de la présentation des saisies, le préfet Colonel Fodé Soumah a tenu à clarifier la situation dans sa juridiction. Selon lui, la crise observée n’est pas due à une rupture d’approvisionnement, mais à des pratiques frauduleuses qui détournent le carburant vers le marché parallèle, notamment en direction du Mali.

« À Mandiana, il n’y a ni pénurie ni rupture. Le carburant est disponible dans les stations et les systèmes fonctionnent normalement. Cette crise est provoquée par nous-mêmes. Les forces de sécurité travaillent à dénicher ces trafiquants et à saisir les produits destinés à la contrebande », souligne-t-il.

Le préfet affirme que les 350 bidons saisis à la frontière la semaine dernière étaient destinés au Mali, et félicite les forces de défense et de sécurité pour « leur efficacité et leur persévérance ».

Un trafic organisé qui alimente la crise régionale

Les saisies récentes mettent en lumière un trafic structuré, alimenté par l’écart de prix et la proximité de la frontière. Alors que la population locale fait face à une disponibilité réduite du carburant, une partie du produit est détournée pour alimenter les réseaux de contrebande vers le Mali.

Les autorités de Mandiana promettent de maintenir la pression tant que la stabilité ne sera pas rétablie dans les stations-service. Elles appellent également les citoyens à collaborer en dénonçant les pratiques frauduleuses qui contribuent à aggraver la crise dans la région de Kankan.

La préfecture assure que les opérations de contrôle se poursuivront dans les jours à venir, avec pour objectif de freiner la spéculation et de garantir un accès équitable au carburant pour l’ensemble des habitants.

Kankan, Karifa Kansan Doumbouya correspondant régional à Kankan

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