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L’humanité a célébré la journée mondiale de l’alimentation dans la journée du mercredi, 22 octobre 2025, sous le thème « Main dans la main pour des aliments et un avenir meilleurs ». En Guinée, dans la ville de Mamou, c’est la place des Martyrs qui a servi de cadre à la célébration de cette journée avec de nombreuses promesses d’actions pour éradiquer la faim dans notre pays. La place des martyrs a connu une forte mobilisation avec la présence des ministres de l’Agriculture et de la Pêche, des partenaires de la FAO, des autorités administratives et locales, des cadres de la chambre d’Agriculture, ainsi que de nombreux acteurs du monde rural, rapporte le correspondant de Guineematin.com basée dans ville carrefour.
Dans son discours, le président de la chambre régionale d’Agriculture de Mamou, Mamadou Lamarana Diallo, a rappelé le contexte difficile de cette célébration, tout en soulignant l’engagement du gouvernement guinéen à éradiquer la faim et la malnutrition.

« Il est de notre devoir de rappeler certaines préoccupations majeures qui freinent encore notre agriculture : le retard récurrent dans la mise à disposition des intrants agricoles, compromettant la planification des campagnes ; le mauvais état des pistes rurales, rendant difficile l’accès aux zones de production et alourdissant les coûts ; le manque d’infrastructures de conservation et de transformation, provoquant d’importantes pertes post-récoltes ; et les difficultés d’accès au financement rural, freinant les investissements nécessaires à la modernisation de nos exploitations. Malgré ces défis, nous gardons espoir. Nous savons que ces problèmes sont connus des autorités et nous faisons confiance à leur engagement. Nous saluons les efforts constants du Ministère de l’Agriculture et l’appui indéfectible de nos partenaires techniques et financiers pour apporter des solutions durables et concrètes », a-t-il laissé entendre.
Le thème de cette année, « Main dans la main pour des aliments et un avenir meilleurs », invite à renforcer la solidarité, la coopération et l’innovation pour transformer nos systèmes agroalimentaires.

De son côté, Dr Lionel GBAGUIDI, représentant par intérim de la FAO en Guinée, est revenu sur l’objectif de cette institution. « Depuis huit décennies, la FAO œuvre pour un monde libéré de la faim à travers une approche intégrée fondée sur : Une amélioration en matière de production, soutenir les agriculteurs pour produire plus avec moins ; Une amélioration en matière de nutrition, garantir l’accès à des aliments sains, nutritifs et abordables ; Une amélioration en matière d’environnement, préserver les ressources naturelles pour les générations futures ; Une amélioration en matière de conditions de vie, offrir stabilité, dignité et opportunités à tous. Ces piliers traduisent notre engagement à bâtir des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs. Aux défis mondiaux, nous devons apporter des réponses locales. À l’échelle mondiale, 733 millions de personnes souffrent de la faim, et 2,8 milliards n’ont pas accès à une alimentation saine », a-t-il fait savoir.
Poursuivant son intervention, le représentant par intérim de la FAO en Guinée a dégagé son constat avant de faire ressortir les actions de son institution dans le pays. « En Guinée, l’insécurité alimentaire touche encore de nombreuses familles, notamment dans les zones rurales. Les effets du changement climatique, les perturbations économiques et les inégalités sociales aggravent cette situation. Mais, nous savons que la transformation est possible. Elle commence par des actions concrètes, portées par le gouvernement, les communautés, les institutions et les partenaires techniques. C’est dans cet esprit que la FAO accompagne le gouvernement guinéen dans plusieurs initiatives structurantes. Des projets concrets pour renforcer la résilience : la FAO met en œuvre plus d’une dizaine de projets en Guinée, couvrant les domaines de la nutrition, de l’environnement, de la pêche et de la sécurité sanitaire. À Mamou et Kindia, un projet d’appui à l’adaptation au changement climatique est en cours dans 10 préfectures et 2 communes urbaines. Il vise à : améliorer la gouvernance des ressources naturelles ; promouvoir des pratiques agricoles durables et résilientes ; valoriser les déchets solides des marchés urbains. Un autre projet sur la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale a permis de rénover et d’équiper les abattoirs de Mamou, Boké et Faranah, contribuant à la salubrité alimentaire et à la santé publique. Parmi les initiatives phares : l’insémination de 1 000 vaches pour améliorer la productivité laitière ; la vaccination du cheptel pour renforcer la santé animale ; la construction de centres semenciers, d’unités de production d’aliments de bétail et de marchés à bétail pour structurer les filières. Ces actions renforcent la résilience des communautés rurales et contribuent à la transformation durable du secteur agroalimentaire », a déclaré Dr Lionel GBAGUIDI.

Prenant la parole dans une ambiance festive, Mariama Ciré Sylla, la ministre de l’Agriculture, est revenue sur le contexte de cette journée. « Cette journée revêt une signification toute particulière cette année, puisqu’elle coïncide avec le 80ᵉ anniversaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Elle est également dédiée à la Journée internationale des femmes rurales, ces héroïnes discrètes mais indispensables, qui incarnent la résilience, le courage et l’engagement au cœur de notre secteur agropastoral. Leur contribution à la sécurité alimentaire, à la nutrition, au développement durable et à la prospérité de nos communautés mérite notre reconnaissance la plus profonde. Ce rassemblement vise avant tout à éveiller les consciences sur la situation alarmante de plus d’un milliard de personnes à travers le monde, victimes de la faim et de la malnutrition chronique. Il nous interpelle, nous engage et nous oblige à agir ».
Par ailleurs, la ministre a dégagé les quatre piliers fondamentaux de la sécurité alimentaire. « A travers cette vision politique rénovée, l’agriculture occupe une place centrale. Elle constitue le premier pilier du vaste programme de développement SIMANDOU 2040, reflet de notre ambition nationale. La volonté des autorités est claire : garantir à sa population, les quatre piliers fondamentaux de la sécurité alimentaire, à savoir : la disponibilité physique d’aliments de qualité et en quantité suffisante, assurée par une production locale et nationale renforcée ; l’accès physique et économique des populations guinéennes aux ressources nécessaires pour se procurer une alimentation adéquate ; l’utilisation appropriée des aliments, dans le respect des normes d’hygiène et de santé ; et la stabilité qui garantit la pérennité et la continuité des trois piliers précédents, sans interruption ni fragilité. Ces piliers sont interdépendants et essentiels pour que chaque citoyen puisse jouir, en tout temps et en tout lieu, d’une alimentation saine, nutritive et suffisante, gage d’une vie active et en bonne santé », a-t-elle conclu.
De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
Tél. : 625 698 919/612 261 126
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