Mali : à la rencontre de Moussa Sow, un brodeur guinéen qui fascine la clientèle à Bamako

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Moussa Sow est un ressortissant guinéen basé à Bamako, dans la capitale malienne. Arrivé dans ce pays voisin de la Guinée en 2003 dans le but de traverser la Méditerranée pour l’Europe, le tailleur-brodeur a finalement trouvé là un point de chute. Fort d’une expérience de plus de 17 ans dans la couture, notamment en broderie à Bamako, ce natif de la ville de Dinguiraye ne cesse d’émerveiller sa clientèle et son entourage de par son savoir-faire. Rencontré dans son atelier par un journaliste de Guineematin.com en séjour à Bamako, maître Moussa Sow a dit être très à l’aise dans son métier où la couture des tissus traditionnels, comme le bazin, est culturelle.

D’entrée, maître Moussa Sow a rappelé comment il s’est installé à Bamako. « Je suis arrivé ici depuis 2003. Mais avant, depuis 1993, je fais de la couture en Guinée, précisément à Conakry. Quand je suis venu à Bamako en 2003, l’objectif était de passer pour aller en Europe. Mais puisque j’éprouvais des difficultés financières, j’ai décidé de bricoler un peu ici afin de réunir un peu d’argent me permettant de continuer. C’est entre-temps que j’ai réalisé que mon métier là peut bien marcher ici. Parce que je voyais des étrangers comme des guinéens et des gens d’autres nationalités qui venaient faire des bazins ici. Lorsque j’ai vu ça, je me suis dit qu’il fallait changer d’avis en ouvrant un atelier pour voir. C’est ainsi que j’ai ouvert mon atelier en 2006 », a-t-il fait savoir.

Me Moussa Sow, couturier à Bamako

Poursuivant, notre interlocuteur se dit heureux avec son métier. « Aujourd’hui, je peux dire Dieu merci. Car, depuis l’ouverture de cet atelier jusqu’à date, chaque jour est une ascension pour moi. Je n’ai pratiquement pas de difficultés. Dieu m’a aidé, j’ai eu des relations puisque ce sont les guinéens qui viennent ici souvent pour faire des commandes afin d’aller revendre ça à Madina (Conakry), en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée Bissau. Il fut un moment même, tout ce bâtiment était à mon compte. J’avais plus de 125 travailleurs. Mais puisque j’ai eu des machines ordinaires qui peuvent remplacer les hommes et qui fonctionnent 24/24, j’ai diminué le nombre d’employés », a-t-il expliqué

Moussa Sow qui vit à Bamako depuis 20 ans, affirme n’avoir aucune difficulté majeure dans l’exercice de son travail. Il accomplit ce travail avec l’appui d’une quinzaine de couturiers qu’il paie par mois. « Les difficultés qu’on a, c’est qu’il y a beaucoup de clients qui font des commandes à un moment donné, mais qui n’arrivent pas à entrer en possession de leurs commandes au temps indiqué à cause de la pléthore de la clientèle faisant les mêmes commandes. Mais, cela rime avec le métier lui-même. Mes clients même m’ont surnommé « On gagne pas vite ». Mais s’ils gagnent, ils sont finalement contents. Je travaille avec une équipe qui est répartie en deux groupes, dont l’un travaille la journée et l’autre pendant la nuit à la veille de la fête. On a environ une quinzaine de couturiers, d’employés, répartis dans mes deux ateliers », a fait savoir notre compatriote.

En outre, Maître Sow explique que la relation entre lui et la clientèle est au beau fixe. « Les clients qui sont à l’extérieur du Mali, comme en Guinée, m’appellent pour me dire la qualité et la quantité qu’ils veulent et puis moi je m’en vais acheter les tissus, je les couds pour les envoyer. J’ai une machine ordinaire de deux têtes et 9 aiguilles. N’importe quel modèle que vous voulez broder sur le bazin, il suffit de brancher une clé USB sur laquelle contient ce modèle, vous faites votre choix parmi tant de modes ; après, la machine vous reproduit le modèle sur l’habit de manière très rapide. Toutes les machines ici sont presque comme ça. C’est la raison pour laquelle je ne recrute pas assez d’employés maintenant. Avec cette machine, tout ce que les gens font à Dubaï comme mode, nous aussi, on peut le faire ici. Avec ça, on peut aussi faire 20 complets par jour », a indiqué Moussa Sow.

Enfin, notre compatriote rassure que « quand tu es au Mali, surtout un Guinéen, tu ne sens même pas que tu es à l’étranger. On n’a pas eu de problème d’intégration… ».

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27 

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