Madina : le décès d’un transporteur de bagages met en lumière la précarité et l’abandon social

il y a 3 heures 13
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le corps de Mamadou Samba Barry, transporteur de bagages au marché de Madina, a été retrouvé ce jeudi matin devant une boutique. L’homme souffrait depuis plusieurs semaines d’une maladie pulmonaire et évoluait dans le marché sans suivi médical ni accompagnement familial.

Mamadou Hady Sow, commerçant, raconte avoir constaté l’état de santé préoccupant de Barry : «Je le connais parce qu’il travaille ici, là où on envoie les bagages. C’est lui qui prend nos bagages et les transporte au marché. Mais la dernière fois que je l’ai vu, il était malade. Je lui ai demandé s’il était allé à l’hôpital, il a répondu non. Je lui ai proposé de lui donner l’argent pour se faire consulter, il m’a fait savoir qu’il souhaitait aller au village. Je lui ai ensuite remis le transport pour qu’il parte. Le lundi, à mon arrivée, je l’ai trouvé sur les lieux. Je l’ai réprimandé et je lui ai encore remis de l’argent. C’est ainsi qu’il m’a dit qu’il souhaitait s’embarquer à la gare routière de Bambeto pour le village. Aujourd’hui, je suis revenu et on m’a dit qu’il est décédé.»

Youssouf Ben Sylla, administrateur adjoint de la gare routière de Madina, confirme que l’état de santé du défunt était connu et qu’il avait souvent alerté les autres travailleurs : «C’est un gars qui était un peu souffrant, puisque ça a duré. Chaque matin, je le trouvais ici. Je lui ai dit de quitter. On m’a dit qu’on allait l’envoyer à sa famille. Ce matin, quand je suis venu, je l’ai trouvé, il n’était pas encore décédé. Je leur ai dit que s’ils ne l’enlevaient pas, il risquait de rendre l’âme soudainement. Ce que j’ai dit, Dieu l’a exaucé, donc il a rendu l’âme.»

Il précise également les démarches entreprises pour tenter de l’aider : «Il était connu. Ce sont les gens qui transportent les bagages, les voitures qui partent à l’intérieur du pays. J’ai contacté tous les gens qui sont là. Même la fois dernière, je lui ai acheté à manger, il a mangé. Je ne connais pas ses parents. J’ai demandé s’il avait un parent, on m’a dit qu’il venait du village. Donc j’ai dit au syndicat de faire un effort pour trouver le transport pour qu’il rentre chez lui.»

Au-delà de ce décès, l’administrateur adjoint dénonce la situation préoccupante du marché et l’absence d’encadrement pour les personnes vulnérables : «On demande aux autorités de venir au secours, parce qu’il n’y a ici que des gens abandonnés. On ne connaît pas leur identité ni rien. Toute la journée, on ne fait que chercher des gens. Donc on demande aux autorités de venir en aide pour qu’on nettoie le marché de Madina. Parce que c’est devenu de la pagaille maintenant. Il n’y a que des vendeurs de drogue, des consommateurs. Toute la journée, on ne fait que les disperser et les chercher. Nous sommes des autorités civiles ; on demande à l’État de venir au secours pour l’entretien du marché. Ils sont abandonnés sur la route, dans des coins et recoins, on ne connaît pas leurs endroits. Quand on les cherche ici, ils partent là-bas, et inversement. Donc c’est aux autorités de venir au secours.»

Cet autre décès met en lumière la précarité dans laquelle de nombreux jeunes meurent sans assistance, après l’abandon de leurs familles respectives.

Mayi Cissé

623 62 53 65

L’article Madina : le décès d’un transporteur de bagages met en lumière la précarité et l’abandon social est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier