Lutte contre l’excision et les mariages d’enfants : le CAEF, grâce au soutien de l’Unicef, mobilise les leaders religieux pour une large discussion

il y a 21 heures 78
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Le Centre d’Autonomisation et d’Entrepreneuriat des Femmes et Filles (CAEF), avec l’appui technique et financier de l’Unicef-Guinée, a poursuivi ce mercredi 10 décembre sa journée d’orientation à l’intention des leaders religieux issus des treize communes de Conakry.

Au nombre de cinquante, ces représentants des Ligues islamiques communales échangeront avec les facilitateurs sur les thématiques liées aux violences basées sur le genre, notamment les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants. L’objectif recherché à travers cette initiative est de trouver des solutions idoines permettant de transformer les mentalités et de promouvoir une culture du respect des droits humains et de l’égalité de genre, en vue d’éradiquer ces violences au sein des communautés.
Représentant l’Inspecteur régional de la Ligue islamique de la ville de Conakry lors de cette cérémonie d’ouverture, Elhadj Abdoulaye Diaby, secrétaire communal des affaires religieuses de Sonfonia, a invité dans son allocution les participants à inscrire leurs réflexions dans le cadre religieux, en s’interrogeant sur « ce que l’islam et le christianisme disent à propos de ce sujet qui fait l’objectif de débats aujourd’hui » Et d’ajouter:  « Sur le thème, on essaye de comprendre très bien ce que les experts disent et faire une comparaison avec la religion, voir les principes et évoluer dans ce cadre. C’est pourquoi il est demandé à chacun de nous de comprendre la formation et le thème et tout ce qu’on dit et juger ça avec les règles de la religion, y compris la religion musulmane que chrétienne. Nous savons que vous êtes des intellectuels, des experts, mais ce n’est pas aujourd’hui que vous avez commencé à faire la formation de ça. Vous avez suivi beaucoup de formations sur ça, il y a des thèmes qu’il faut discuter et il y a des thèmes qu’il faut développer parce que nous sommes venus ici pour se comprendre,  pas pour dialoguer seulement ».
Par ailleurs, ce responsable religieux est  revenu sur l’enseignement de l’islam concernant la pratique de l’excision  « En tant que musulman, ma religion ne condamne pas l’excision, mais il y a la manière de faire. Même notre Prophète (Paix et Salut sur Lui), quand il a quitté  La Mecque pour Médine, tous les habitants qui sont venus le saluer il avait demandé le métier qu’ils pratiquent à Medine. Parmi eux il y avait des cultivateurs, des commerçants et parmi eux il y avait une dame qui a dit au Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) moi mon métier ici c’est l’excision. Et le Prophète (Paix et Salut sur Lui) a pris cette femme là et lui a montré comment faire l’excision dans l’islam. Donc l’islam n’a pas condamné mais il enseigne comment faire», a-t-il précisé dans une interview accordée à la presse.
Au nom du directeur de cabinet du Gouvernorat de Conakry, Madame Cissé Sarah Kondé, inspectrice régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a rappelé aux bénéficiaires de la formation leur rôle crucial dans la prévention et la lutte contre ces pratiques néfastes. « Les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants sont des pratiques qui pourraient atteindre la dignité, à la santé et aux droits fondamentaux des nos femmes et filles. Ces traditions souvent ancrées dans nos croyances culturelles et sociales ne doivent pas avoir de place dans notre société humaine. Nous devons nous unir, sensibiliser et protéger nos enfants, leur offrir un avenir meilleur où ils pourraient s’épanouir librement».
Madame Cissé Saran Condé de poursuivre:  «Aujourd’hui nous faisons le choix de dire non à ces pratiques néfastes. Nous affirmons notre volonté de créer un environnement sûr et respectueux pour que toutes les filles et des enfants de notre communauté. Nous devons travailler ensemble en tant que citoyens, en tant que familles, en tant que institutions pour mettre fin à ces violations des droits humains. Je vous invite tous à vous engager dans cette lutte, que ça soit par des actions concrètes, des discussions ouvertes ou des programmes éducatifs, par petits groupes, que ça soit des gestes qui comptent beaucoup. Ensemble nous pourrons bâtir l’avenir où chaque fille peut revenir grandir et devenir la femme qu’elle souhaite être sans crainte, ni contrainte », a-t-elle déclaré, avant de prononcer l’ouverture officielle de la formation.
Mamadou Yaya Barry 

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