Luanda : Sékou Touré, Alpha Condé, l’Angola reconnaissant du combat pour son indépendance

il y a 2 heures 10
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La Guinée de nouveau célébrée en Afrique. En prélude à la célébration, le 11 novembre prochain, du 50ᵉ anniversaire de son indépendance, la République d’Angola a décerné, ce jeudi 7 novembre, à Luanda, des médailles de la Classe d’Honneur à plusieurs chefs d’État et anciens chefs d’État ou de gouvernement. Cette distinction vise à saluer leur « rôle déterminant dans le succès de la lutte de libération nationale, la résistance durant vingt-sept années de guerre, l’instauration de la paix, ainsi que la reconstruction et le développement du pays ».

Nous rendons hommage aux combattants guinéens qui ont lutté à nos côtés sur les fronts du centre et du sud du pays.

 

Parmi les lauréats figuraient le premier président guinéen et père de l’indépendance nationale, Ahmed Sékou Touré, ainsi que l’ancien chef d’État et ancien président de la FEANF Alpha Condé, qui a fait le déplacement à Luanda pour sa première cérémonie officielle depuis son départ du pouvoir en septembre 2021. La cérémonie a été riche en émotions.

Elhadj Madifing Diané a représenté la famille de Sékou Touré et reçu la médaille à titre posthume.

Dans son allocution, le président angolais João Lourenço a rendu hommage à la contribution des Guinéens à la lutte de libération de l’Angola. Quelques jours plus tôt, l’ambassadeur d’Angola à Conakry avait exprimé à Hadja Andrée Touré, épouse d’Ahmed Sékou Touré, la profonde reconnaissance de l’Angola envers la Guinée.

Ci-dessous, un extrait du discours du président angolais…

 

(…) Hommage et reconnaissance aux nations amies

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Lors de cette cérémonie, des médailles de la Classe d’Honneur seront attribuées à des chefs d’État et anciens chefs d’État et de gouvernement de plusieurs pays, dont le rôle fut déterminant pour le succès de la lutte de libération nationale, la résistance durant 27 années de guerre, l’obtention de la paix, ainsi que la reconstruction et le développement du pays.

Ce geste est un acte de reconnaissance et de gratitude envers ces peuples et ces nations pour leur soutien inestimable au peuple angolais à différentes étapes de notre histoire.

C’est aussi une manière d’immortaliser ces périodes historiques, afin que les générations présentes et futures les connaissent et les célèbrent.

Nous exprimons notre profonde reconnaissance à l’ex-Union soviétique et, plus largement, aux pays socialistes d’Europe de l’Est, dont l’appui fut déterminant pour la conquête de l’indépendance et de la souveraineté nationale, pour leur préservation et leur consolidation, ainsi que pour la formation de nombreux jeunes cadres angolais dans leurs universités et académies militaires.

Nous remercions le peuple frère de Cuba, qui, à travers l’opération Carlota, permit la participation décisive de soldats cubains dans les principales opérations militaires contre les envahisseurs étrangers.

Nous remercions aussi Cuba pour la formation massive de jeunes Angolais, tant dans les domaines civils que militaires, et pour sa coopération dans l’éducation et la santé, au moment où nos propres cadres se formaient.

Nos remerciements s’adressent également au Brésil, premier pays à reconnaître officiellement la République d’Angola dès son indépendance, quand beaucoup préféraient attendre.

Nous remercions le Brésil pour la confiance témoignée à travers l’ouverture d’une ligne de crédit du BNDS, qui permit notamment la construction de la centrale hydroélectrique de Capanda, première grande infrastructure du pays indépendant.

Nous exprimons aussi une gratitude particulière à la République populaire de Chine, qui, à la fin de la guerre, alors que d’autres promesses d’aide à la reconstruction ne furent jamais concrétisées, accorda à l’Angola une ligne de financement substantielle.

Cette aide permit de reconstruire les principales infrastructures détruites — routes, ponts, réseaux électriques, systèmes d’eau, voies ferrées, ports et aéroports modernes, tels que le Port du Caio à Cabinda et l’Aéroport international António Agostinho Neto.

Nos remerciements vont également au Vatican, pour le geste historique du pape Paul VI, qui reçut en audience les dirigeants des mouvements de libération d’Angola, du Mozambique et de Guinée-Bissau — MPLA, FRELIMO et PAIGC — envoyant ainsi un message clair au monde : le colonialisme devait disparaître pour laisser place à des nations indépendantes.

Nous saluons aussi les Églises protestantes, méthodistes et congrégationalistes américaines et canadiennes, pour leur rôle dans l’éducation, la formation de la conscience nationale, et leur travail social dans les domaines de la santé et de l’éducation auprès des communautés les plus pauvres.

Nous remercions les comités de solidarité d’Europe occidentale — en Suède, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Italie — qui plaidèrent la cause des peuples colonisés auprès des parlements, des universités et de l’opinion publique de leurs pays, tout en envoyant une aide matérielle précieuse : fournitures scolaires, médicaments, vêtements, etc.

Enfin, nous ne saurions oublier les pays africains ayant accueilli sur leur sol nos mouvements de libération : l’Algérie, le Maroc, la Tanzanie, le Congo-Brazzaville et la Zambie, ainsi que tous les pays de la Ligne de Front, pour leur rôle crucial dans la lutte contre l’apartheid.

Nous remercions aussi la Nigeria, pour l’aide financière accordée aux débuts de notre indépendance, et pour avoir, avec l’Algérie, formé nos premiers cadres dans le domaine pétrolier, qui contribuèrent à la naissance de Sonangol.

Nous rendons également hommage aux combattants guinéens qui ont lutté à nos côtés sur les fronts du centre et du sud du pays.

Nous exprimons une profonde reconnaissance aux pays ayant accueilli les négociations de paix : Mombasa (Kenya), Alvor et Bicesse (Portugal), Brazzaville (Congo), Franceville (Gabon), Lusaka (Zambie) et, enfin, New York (États-Unis).

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