Lola : la fabrication du savon noir, une tradition encore vivante à Gogota

il y a 2 jours 59
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La production du savon noir ou savon africain est de nos jours menacée de disparition. Et pourtant, ce savon, fabriqué à base d’huile de noix de palme était jadis, largement utilisé par la plupart des Africains, en raison de ses vertus thérapeutiques. A ce jour, il a tendance à disparaître, largement supplanté par les savons dits modernes.

Dans la préfecture de Lola, seules les femmes de Gogota perpétuent encore cette tradition. Elles continuent de fabriquer du savon noir, malgré toutes les difficultés qu’elles rencontrent dans la production. Ces femmes font revivre cette tradition de fabrication du savon noir africain qui existait avant l’arrivée des savons industriels et chimiques.

Pour Seny Gbèhara, « on va acheter la soude comestible locale, tirée de la coque brûlée de café. Avant, on achetait comme ça, mais actuellement, après la traite du café, la soude comestible locale devient rare. Ce sont les femmes qui travaillent avec les machines pileuses de café, qui empilent dans les sacs. C’est après que nous venons acheter avec elles.  Nous nous retrouvons pour partager et ensuite, on commence à faire le savon.

C’est de la même manière qu’on fait la soude. On achète les coques de café pour les emballer en grappes que nous attachons. Il y a assez de travail là-dedans. Il faut brûler les coques de café pendant deux jours. Après, on met de l’eau et on presse, afin de filtrer pour obtenir une eau. Ensuite, il faut griller les noix de palme jusqu’à ce qu’elles noircissent et brûlent complètement.

Après, tu piles très bien avant de les mettre dans l’huile de palme noire et d’ajouter la soude caustique.  Aujourd’hui, il y a peu de personnes qui fabriquent le savon noir ou savon africain.

C’est différent des autres savons par rapport à sa composition naturelle intégrale et non chimique. Rien n’est importé pour sa fabrication. »

Pour cette autre dame, « le savon noir reste prisé au niveau local et national. D’abord, beaucoup de femmes l’apprécient pour ses vertus médicinales. Si au marché, après la vente, on enlève les dépenses, le reste sert à subvenir aux petits besoins de nos enfants.

L’année passée, ceux de Conakry venaient acheter, même d’autres venaient de Nzérékoré pour en acheter beaucoup à bon prix, mais cette année,  c’est très difficile. Ils ne viennent plus maintenant et ici, les gens viennent acheter. Ils mettent dans des sacs plastiques et même si ça fait un an là-dans, ça ne se gâte pas. On lave les enfants avec ça. Même les personnes âgées peuvent en utiliser. Ce savon a des vertus thérapeutiques certaines pour la peau.

Encore, nous on fait ça seulement pour chercher de l’argent, mais ce que nous demandons au gouvernement, c’est de nous aider, afin que nous puissions acheter les matières premières et que nos produits soient valorisés.  Je ne parle pas de tout le pays, mais en tout cas, en forêt et plus exactement, à Lola, aujourd’hui, c’est seulement ici, à Gogota, que cela se fait. Nulle part ailleurs, on n’en fabrique de façon aussi appréciable et constante. Moi, c’est ma mère qui le faisait, et après sa mort, je me suis engagée à le faire moi-même.

Les gens sont fatigués parce que le prix de toutes les choses a augmenté. Nous avons acheté un bidon de vingt litres d’huile à 200 000 francs guinéens, et maintenant, il n’y a même pas assez d’intérêt dedans. »

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