Le patriarche Almamy, mon « Abreuvoir » ! (Par Naby Baby Soumah)

il y a 1 mois 48
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En ces moments de tristesse et de recueillement, je me dois de faire part d’un témoignage authentique, d’un vrai ressenti de ma part à l’endroit de mon grand frère que j’appelais affectueusement « LE PATRIARCHE ».

Le baobab a vacillé à Conakry, mais il a fini par tomber à Paris auprès de son admirable et exemplaire femme MACIRÉ YANSANÉ (homonyme de sa mère), devant tous ses enfants, ses belle-filles, ses deux gendres et ses petits-enfants.
Comme une prémonition : il a rendu l’âme là où il a grandi et s’est accompli.

L’ENFANT DE L’EXIL

Mon frère ALMAMY fut très tôt un enfant de l’exil avec le cycle :
-naissance en Guinée ;
-départ de Conakry en 1957 pour la France où il sera diplomé quelques année plus tard de la prestigieuse école de Sciences Po Paris, en Relation internationale et de la Sorbone avec un double diplôme de lettre moderne et de philosophie ;
-le Gabon où il enseignera d’abord à LAMBARÉNÉ, puis dirigera un des plus grands groupes scolaires de la capitale Libreville.

UN HOMME DE CULTURE

ALMAMY avait une soif de savoir inextinguible. aimait « dévorer » les livres et les journaux.
Il y a deux jours à Paris chez son fils MANGUÉ, RACHID N’DIAYE, mon témoin de mariage et ami de longue date, me disait avoir déjà établi une liste d’ouvrages à acheter pour mon frère au Quartier latin.
Mon frère, que je traitais de « Old School », préférait toujours le support papier pour la lecture aux nouveaux outils informatiques. Il sentait mieux le savoir ainsi.
Il était un abreuvoir, une source d’inspiration pour moi qui prenait toujours des notes lors de nos discussions et échanges.

Notre gendre Dio « Padio » CONDÉ qui est son voisin mitoyen à Kipé-Dadiya, pourra en témoigner car il se passait régulièrement leurs ouvrages, leurs livres. C’était leur « nourriture intellectuelle ».

LE PATRIOTE INVÉTÉRÉ

Il avait opéré le « GIVING BACK TO AFRICA », à savoir construire sa maison en Guinée, y investir son épargne et mettre son expérience professionnelle, son savoir-faire au service de son pays d’origine et de ses compatriotes.
C’est un aspect singulier du patriotisme.

Enfin la Guinée sera son terminus où il sera le Conseiller en charge des questions d’éducation du Président de la République Alpha CONDÉ avec qui il avait grandi en France.

UN FRÈRE AFFECTUEUX ET PROTECTEUR

J’ai connu un parcours similaire à mon frère : je fus contraint à l’exil au Sénégal à 3 ans sur le dos de ma mère HADJA YALIHAN »CFA » TOURÉ, accomplissement intellectuel et professionnel à Paris, retraite anticipée et retour en Guinée.

Il m’appelait toujours NABBIE comme mes parents, jamais par BABY mon surnom, mon sobriquet.
Il avait de l’affection pour moi, alors que moi je l’admirais. Autant qu’il vénérait notre père, pour preuve il utilisait régulièrement les initiales SAA : Soumah Almamy Amara.

UN PATRIARCHE ADULÉ ET ÉCOUTÉ

En sa qualité d’ainé de la fratrie, Almamy assuma magistralement son rôle de vrai patriarche, de trait d’union familial et social.
À ce titre, il introduisait tous nos événements familiaux (décès, mariage et baptême).
Il sut prendre de la hauteur, fit de la conciliation, eut le sens de la mesure, de l’équité, fut intègre également.
Il a accueilli pendant deux ans ma fille aînée MAÏMOUNA HELENE au Gabon où elle obtint son BAC.

J’avais des rapports particuliers, singuliers. Il était un de mes abreuvoirs, une de mes sources d’inspiration.
Il était attaché viscéralement au triptyque : le savoir, la foi et la famille.
Il était fidèle, constant et cohérent dans les relations humaines.

DES HOMMAGES TOUCHANTS, POIGNANTS

« La famille Soumah a perdu un monument », selon mon cousin Ibrahima Sory « IBOU » YANSANÉ.

Mon cousin Abdoulaye YANSANÉ le qualifie de « Professeur, Mentor, Esprit de famille, d’un Humanisme inégalé ».

Selon Kiridi BANGOURA, « il a fortement participé à la reforme du système éducatif guinéen, un intellectuel accompli, un grand pédagogue, il a été utile et juste ».

« Un géant de ce pays » pour Kalil KABA.

Pour mon ami Pierre FOFANA, « c’est à la fois une triste nouvelle, une grande perte pour la famille et le pays. Le grand frère Almamy Soumah était un homme humble, jovial d’une extrême générosité. Un cadre hautement compétent avec lequel j’ai eu à partager des expériences enrichissantes. Je garde le souvenir d’un cadre intègre et loyal, une éminence grise, une source d’inspiration inépuisable. »

Ce passionné de football était, comme moi, un supporter du PSG.

RETROUVAILLES FAMILIALES

Il a rejoint son frère, son alter ego Afidou Barry avec qui il a « cheminé » au Gabon. Ce dernier était le fils de l’illustre Barry Diawadou du parti BAG créé avec mon père.

Il a surtout rejoint son père Amara Soumah, ses mères Maciré « Ciré Mouké » Yansané, N’ga Youla Yansané et Yalihan « CFA » TOURÉ, ses oncles le notaire Maître Hamy « Mouké » Yansané et Sékou « Mouké » Yansané, ses frères et sœurs Mangué, Mamasta « Tata », Yélani, Habib « Nounou » et Mafoulé, également sa fille Aïssata partie trop tôt.

« Ne meurent que ceux que l’on oublie », selon le célèbre adage du philosophe italien Umberto ECO.

ALMAMY À JAMAIS DANS NOS PENSÉES ET NOS COEURS !

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