Lola/Kébéyakoré : le témoignage d’une habitante du village sur l’agression dont elles ont été victimes

il y a 3 heures 27
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le village de Kébéyakoré, situé dans le district de Zessou, sous-préfecture de Guéasso, préfecture de Lola, a été le théâtre d’une violente intervention policière dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 août.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, les forces de l’ordre seraient arrivées aux environs de 22h40, au moment où des femmes du village effectuaient un rituel sacrificiel, destiné à la protection de la communauté.

Christine Sagno, habitante du village, a décrit à la rédaction locale de Guinéenews, une scène de panique : « c’était à 22h40, quand nous avons vu un pick-up de la police, guidé par un motard. Dès leur entrée, ils ont commencé à tirer à balles réelles. À ce moment, les femmes étaient en plein rituel. Elles ont été gazées par les agents », a-t-elle relaté. Elle ajoute que dix-sept femmes seraient tombées sur le coup, asphyxiées par les gaz lacrymogènes, avant d’être transportées d’urgence à l’hôpital préfectoral de Lola. Plusieurs habitations auraient été forcées, des biens saccagés, et des personnes portées disparues.

Un conflit autour du bétail ?

D’après les agents, l’opération visait à interpeller des individus accusés d’avoir abattu des bœufs sans autorisation. Mais les habitants contestent la méthode et s’interrogent : « même si quelqu’un est convoqué, est-ce normal de venir l’arrêter en pleine nuit, avec des armes ? », déplore Christine Sagno.

Le chef du village et son adjoint sont arrêtés. Ils ont été transférés et incarcérés à la maison centrale de N’Zérékoré, depuis plus de deux mois. Leurs domiciles auraient été perquisitionnés de force, selon les témoignages.

Une communauté sous le choc

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs familles ont quitté le village par crainte de nouvelles violences. Trois personnes restent encore introuvables. Face à cette situation, les femmes de Kébéyakoré ont organisé une marche pacifique lundi à la préfecture de Lola, pour demander des explications et dénoncer ce qu’elles qualifient de « violences injustifiées » contre la population civile.

Cette intervention soulève des inquiétudes plus larges, sur la gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs .

 

Lire l'article en entier